Eglise SAINT-IGNACE
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L’église Saint-Ignace de Paris, située au 33 rue de Sèvres, est très certainement l’église la plus discrète de la capitale : ne possédant pas de façade apparente sur la rue, on y pénètre par une entrée discrète qui pourrait passer pour l’entrée d’une galerie commerciale !
L’église est pourtant assez grande : son abside n’est visible qu’à partir du moment où on la cherche, enclavée dans les immeubles modernes des rues avoisinantes.
Son histoire est récente : c’est en 1821 que les Jésuites s’installèrent dans la rue, à l’origine dans les entrepôts d’un marchand de vin ! L’église, en style néogothique, fut édifiée en 1855. Bien évidemment dédiée à Saint-Ignace de Loyola, fondateur de l’ordre, cette chapelle, dont les services pastoraux et liturgiques sont assurés par les jésuites sans qu’elle soit pour autant une paroisse, jouxte le Centre Sèvres, faculté de philosophie et de théologie des jésuites de France.
On pourrait penser que dans une église si récente, on ne trouverait aucun élément intéressant le taphophile. A droite de l’entrée, une chapelle contient pourtant les plaques funéraires de membres de l’ordre dont l’histoire est à relier à celle de la Commune de Paris.
La chapelle se présente clairement dédiée aux martyrs puisque les fresques de part et d’autre représentent la mort du bienheureux Ignace d’Azevedo et celle des Jésuites de Chine.
Au centre, devant l’autel, cinq plaques marquent la présence de cinq otages fusillés durant la Commune :
Les deux premiers le furent le 24 mai 1871, à la prison de la Roquette. Ils faisaient partie d’un groupe de six auquel appartenait l’archevêque de Paris Georges Darboy. Il s’agit de Léon DUCOUDRAY (1827-1871) et Alexis CLERC (1819-1871).
- L. Ducoudray
- A. Clerc
Les trois autres furent fusillés deux jours après, parmi les 52 qui furent massacrés rue Haxo, à Belleville. Il s’agit des prêtres :
Anatole de BENGY (1824-1871)
Jean CAUBERT (1811-1871)
Pierre OLIVAINT (1816-1871) : éducateur, travailleur social, guide spirituel, il avait fondé une « Société de jeunes gens » qui devint après son exécution la « Conférence Olivaint ». Outre sa plaque, il dispose dans la chapelle d’une sorte de cénotaphe orné de son profil en mosaïques.
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