SAN CRISTÓBAL DE LA CASAS & SAN JUAN CHAMULA (Mexique) : cimetières
par
Pantéon de San Cristóbal de Las Casas
Osez la couleur au Chiapas ! San Cristóbal de Las Casas fut l’une des premières villes construites en Amérique continentale, considérée aujourd’hui comme la capitale culturelle du Chiapas. Je recommande chaudement la visite de son unique cimetière, non pour les célébrités qui y reposent (je n’en connais pas), mais pour l’identité colorée de ses tombes en comparaison avec les mornes « parkings » urbains que deviennent trop souvent nos propres cimetières.
Multiples témoignages populaires également, mêlant le christianisme à d’antiques pratiques chamaniques mayas, car « l’indianité » est un élément d’identité forte dans la région ; diversité des tombes, des très modestes à des chapelles grandiloquentes, avec certaines ayant des allures de petits studios kitschement décorés, et richesses de couleurs diversifiées et toujours assumées !
- Tombe de Salvador Collazo Gomez
- Cet Indien chamula était membre de la direction de l’Organisation du Peuple évangélique des hauts plateaux du Chiapas, assassiné en 1997 pour des raisons religieuses.
Ca-et-là, des pancartes un tantinet paternalistes prodiguent de sages conseils !
- « montre l’amour de ton défunt en gardant ce lieu propre »
- « Montrez votre éducation en jetant les ordures dans les poubelles »
cimetière maya de San Juan Chamula
San Juan Chamula est une commune du Chiapas, située à 10 km de San Cristóbal de las Casas. Cette municipalité est habitée par un grand nombre de Tzotzils, Indiens mayas reliés par leur langue.
L’église San Juan Baptista ressemble à une église catholique mexicaine typique : il en va autrement de l’intérieur, dont je ne vous proposerai aucune photo, celles-ci étant interdites sous peine d’agression physique, voire d’emprisonnement [1]. Les populations mayas y font des cérémonies syncrétiques assez déconcertantes : à l’intérieur, des statues de saints mais aucun banc d’église. Le sol est recouvert d’épines de pins. Dans tout l’édifice, des petits groupes sont rassemblés autour d’un chaman local (l’ilol) et prient en espagnol ou en maya. On trouve des bougies partout, dont la couleur dépend de la gravité de la cause à traiter. Chaque petit groupe sacrifie une poule (si le « malade » est une femme) ou un coq. Partout également, des cannettes de coca car lors de la cérémonie, le rituel consiste à faire passer la maladie dans le gallinacée et de tuer celui-ci pour éteindre le mal, mais une partie de mal se transmettant au chaman, il doit éructer pour le laisser s’en aller, d’où la consommation de coca !
Un peu plus loin dans le village, on trouve un cimetière, face à l’église abandonnée de San Sebastian. Pas de pierres tombales, mais des croix de couleurs qui indiquent qui était le défunt : blanc pour un enfant, vert pour un adulte, noir pour une personne âgée.
Là encore, les épines de sapins sont très présentes.
Les quelques tombes plus traditionnelles sont celles de métis, ou de populations d’origines européennes.
[1] Celle que je propose provient du Net.
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