Les chefs d’Etat mexicains depuis l’indépendance

vendredi 16 juin 2023
par  Philippe Landru

Une fois n’est pas coutume, plongeons dans une histoire qui n’est pas des plus connues en France : celle du Mexique depuis l’indépendance. J’ai rédigé cet article dix ans après avoir visité les principaux lieux de sépultures des chefs d’Etat mexicains (Pantéones de San Fernando, Pantéon Español, Pantéon de San Joaquin, Pantéon de Dolores - le pantéon au Mexique n’est pas à prendre au sens strict du terme, mais est plutôt simplement synonyme de cimetière ; l’appellation cementerio étant beaucoup moins utilisée - Rotonda de las personas illustres, Monumento a la Revolución, colonne d’El Ángel de la Independencia.. sans oublier les cimetières parisiens et la Kapuzinergruft de Vienne !). Sachant que ce n’est pas forcément une histoire connue, j’ai conçu cette succession en miroir avec le contexte allant du XVIIIe siècle à nos jours, permettant ainsi de saisir les moments forts de l’histoire mexicaine contemporaine.


L’indépendance


L’un de précurseurs de l’indépendance du Mexique est Melchor de Talamantes (1765-1809), prêtre mort emprisonné dans la forteresse de San Juan de Ulúa. Il fut l’auteur de textes où étaient exposées les raisons qui devaient, selon lui, amener le pays à son émancipation de la couronne espagnole. Il fut inhumé dans le petit cimetière de la forteresse de la Puntilla, sur l’île de San Juan de Ulúa.

La guerre d’indépendance mexicaine débuta en 1810 par le Grito de Dolores du curé Miguel Hidalgo, qui était surtout une réaction à l’éviction de Ferdinand VII et à l’invasion de l’Espagne par les Français, et continua jusqu’en 1821, lorsque les troupes insurgées entrèrent dans la ville de Mexico. Le premier acte d’indépendance est proclamé par le congrès de Chilpancingo, inspiré principalement par les écrits de José María Morelos, et a été signé le 6 novembre 1813. Il a été rédigé par Carlos María de Bustamante et Andrés Quintana Roo, et a été intitulé Acte solennel de la déclaration d’indépendance de l’Amérique septentrionale. L’Acte de l’Indépendance de l’Empire mexicain fut finalement signé le 28 septembre 1821 [1].

le Mexique devint alors une monarchie constitutionnelle sur le modèle européen avec Agustín de Iturbide comme empereur.


Premier Empire (1821-1823)


- AGUSTIN Ier (Agustín de Iturbide y Arámburu : 1783-1824) : membre de l’armée royaliste combattant les insurgés indépendantistes, il fut nommé commandant de l’armée royaliste pour combattre Vicente Guerrero, chef des rebelles, mais s’allia finalement avec lui. En 1821, il signa le traité de Córdoba avec le vice-roi Juan O’Donojú, ce qui lui permit de proclamer l’indépendance du Mexique le 27 septembre 1821. Il fut proclamé empereur constitutionnel en mai 1822 par le Congrès, qui vota officiellement la mise en place d’une monarchie constitutionnelle. Bien que son règne ait été de courte durée, il marqua le début des luttes politiques entre les libéraux fédéralistes et les conservateurs centralistes. Ses opposants s’allièrent et le contraignirent à l’abdication en mars 1823. Il s’exila en Europe, mais soutenu par de nombreux partisans, Iturbide rentra au Mexique en juillet 1824 et revendiqua le pouvoir. Il fut arrêté par les forces républicaines, jugé par un tribunal militaire puis fusillé à Padilla (Tamaulipas). En 1838, ses restes mortels furent transférés à Mexico et enterrés avec les honneurs dans la chapelle de San Felipe de Jesús de la cathédrale métropolitaine de Mexico, où ils sont exposés dans une urne de verre.


Première République fédérale (1823-1836)


Cette république fédéraliste, réalisée sur le modèle américain, reste fragile et affaiblie par différents coups d’État. Officiellement, elle fut en place de 1823 à 1835, mais elle fut réellement en place de 1823 à 1830, de 1832 à 1833, puis de nouveau en 1835. Durant la période où la république n’était pas appliquée, des régimes autoritaires se mirent en place.

1er triumvirat (1823-1824)

Après l’abdication de l’empereur, le Mexique fut dirigé par un triumvirat appelé Pouvoir exécutif suprême composé de :

- Nicolás BRAVO (1786-1854) : combattant et héros de l’indépendance, membre de ce premier triumvirat, il fut également un éphémère président du Mexique à trois reprises : durant huit jours en 1839, par intérim durant six mois de 1842 à 1843, puis onze jours par intérim en 1846. Il se distingua particulièrement lors de la Guerre américano-mexicaine entre 1846 et 1848. Il fut enterré dans la paroisse de Chilpancingo, puis, en 1903, ses restes furent transférés en la cathédrale de Mexico, avant d’être déplacés en 1925 dans le mausolée situé à la base de la colonne d’El Ángel de la Independencia.

- Guadalupe VICTORIA (1786-1843) (voir plus bas)

- Pedro Celestino NEGRETE (1777-1846) : accusé d’un complot, il fut condamné à mort mais sa peine fut commuée par une peine d’exil, à Bordeaux, où il mourut. J’ignore où il fut inhumé.

République (1824-1829)

- Guadalupe VICTORIA : général sous le Premier Empire de Agustín de Iturbide, il fut après la chute de l’Empire membre du Pouvoir exécutif suprême. Après l’adoption de la Constitution fédérale, qui établit la Première République, il fut élu premier président du Mexique en 1824. En tant que président, il a établi des relations diplomatiques avec le Royaume-Uni, les États-Unis, la République fédérale d’Amérique centrale et la Grande Colombie. Il a également fondé le Musée national, promu l’éducation, et ratifié la frontière avec les États-Unis. Il a décrété l’expulsion des Espagnols restés dans le pays et a obtenu la reddition la dernière place forte espagnole au Mexique : le fort de San Juan de Ulúa. Il fut le seul président à achever un mandat complet en plus de 30 ans. Il fut inhumé dans la capilla del Fuerte à Perote (Mexique), avant d’être déplacés en 1862 à Puebla, puis en 1925 dans le mausolée situé à la base de la colonne d’El Ángel de la Independencia.

- Manuel GÒMEZ PEDRAZA élu président de la République fédérale le 3 décembre 1828 pour un mandat de 4 ans mais renversé avant son investiture par le général Vicente Guerrero. (voir plus bas)

- Vicente GUERRERO (1782-1831) : Quand le modéré Manuel Gómez Pedraza gagna les élections et sembla en mesure de succéder à Guadalupe Victoria comme président, Guerrero, avec l’aide du général Antonio López de Santa Anna, organisa un coup d’État et prit la présidence le 1er avril 1829. La nature violente de ce coup d’État militaire déplut à des libéraux d’Amérique latine qui pourtant sympathisaient avec les buts de Guerrero. Après huit mois au pouvoir, durant lesquels il abolit l’esclavage (il était lui même d’origine africaine), Guerrero fut déchu par un contre-coup d’État le 4 décembre suivant. Il voulut revenir au pouvoir mais, arrêté, il fut exécuté. Ses restes furent ramenés en 1842 à Mexico et placés dans le Pantéon de San Fernando, puis transférés en 1925 dans le mausolée situé à la base de la colonne d’El Ángel de la Independencia.

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Tombeau d’origine au Panthéon de San Fernando.

- José María BOCANEGRA (1787-1862) : lorsque Vicente Guerrero abandonna temporairement la présidence pour aller combattre une rébellion à Xalapa, il fut président de la République par intérim durant moins d’une semaine, du 18 au 23 décembre 1829. Il fut plusieurs fois ministre. Il repose dans l’église paroissiale de San Ángel de Mexico.

2nd triumvirat (23 au 30 décembre 1829)

En 1829, une révolte connue sous le nom de Plan de Jalapa éclata contre le président Vicente Guerrero, dirigé ironiquement par son propre vice-président Anastasio Bustamante. Le président Guerrero démissionna de la présidence au profit de Bocanegra afin de diriger personnellement ses troupes contre les rebelles. En décembre 1829, le Plan de Quintanar, un pronunciamiento en faveur des rebelles fut proclamé dans la capitale . Dans la nuit du 22 décembre, les rebelles prirent d’assaut le Palais national. Ils mirent alors en place un triumvirat exécutif intérimaire pour préparer l’arriver de Bustamente.

- Pedro VÉLEZ (1787-1848) : j’ignore où il fut inhumé.
- Luis QUINTANAR (1772-1837) : il fut inhumé dans l’ancien Panteón de Los Ángeles de Mexico. Après sa fermeture, on perd la trace de ses restes.
- Lucas ALAMÀN (1792-1853) : j’ignore où il fut inhumé.

Retour aux présidents (1829-1836)

- Anastasio BUSTAMANTE (1780-1853) : général au service de Agustín de Iturbide, il se rallia par la suite à la république fédérale et au président Vicente Guerrero qu’il renversa en 1829 et fit exécuter. Il suspendit la constitution et prit alors les pleins pouvoirs. Il fut chassé du pouvoir une première fois en décembre 1832 au profit de la restauration républicaine. En 1837, il profita de l’avènement de la république centraliste pour organiser un coup d’État et ainsi reprendre le pouvoir. En mars 1839, il fut renversé par Santa Anna, lui-même ancien président. Avec ses partisans, il prit les armes contre ce dernier déclenchant une guerre civile. Il fut contraint de céder le pouvoir à un gouvernement intérimaire, présidé par Francisco Javier Echeverría, en septembre 1841. Après le retour de Santa Anna au pouvoir, il fut exilé en Europe et s’installa en France avant de revenir mourir à San Miguel, au Mexique, en 1853. Selon ses volontés, son cœur fut placé dans la chapelle de San Felipe de Jesús de la cathédrale de Mexico, près des restes de Agustín de Iturbide, tandis que son corps demeura en l’église de San Miguel.

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Tombeau du corps à San Miguel.

- Melchor MÚZQUIZ (1790-1844) : Commandant en chef de l’armée républicaine dite de libération, il renversa le dictateur Anastasio Bustamante en août 1832 et rétablit la République fédérale. Il en devint alors le quatrième président de la République. Il démissionna quatre mois plus tard en décembre 1832 après l’installation de Manuel Gómez Pedraza, élu en 1829 pour un mandat de 4 ans, et donc président légitime du Mexique. En 1835, Múzquiz participa à la chute du dictateur Santa Anna aux côtés du général Miguel Barragán, qui élabora une nouvelle constitution et mit en place une république centraliste. Il fut enterré avec tous les honneurs dans le Pantéon de Santa Paula, mais ses restes ont disparu avec la disparition de ce panthéon en 1903.

- Manuel GÒMEZ PEDRAZA (1789-1851) : élu président de la République fédérale en décembre 1828 pour un mandat de 4 ans, il fut renversé avant son investiture par le général Vicente Guerrero. Président légitime, il resta à l’écart de la vie politique jusqu’au départ d’Anastasio Bustamante. Il fut investi président de la République en décembre 1832, trois ans après son élection, pour gouverner le pays jusqu’à la fin de son mandat de 4 ans, en avril 1833. Bien après sa mort, son corps fut déposé dans une chapelle familiale édifiée au Panteón francés de la Piedad de Mexico, chapelle désormais laissée dans un état de total abandon.

- Valentín GÒMEZ FARIAS (1781-1858) : vice-président de Santa Anna, il exerça, au nom de ce dernier, à quatre reprises (juin 1833 / juillet-octobre 1833 / décembre 1833-avril 1834 / décembre 1846 -mars 1847) les fonctions de président du Mexique par intérim. À sa mort, l’Église lui a refusé l’enterrement et son corps a dû être enterré dans le jardin de la maison de sa fille à Mixcoac. En 1933, ses restes furent transférés à la Rotonde des Personnages Illustres du Pantéon de Dolores de Mexico.

- Antonio LÒPEZ de SANTA ANNA (1794-1876) : il fut, entre 1833 et 1855, président de la République à onze reprises, en alternance avec son vice-président Farias (mai-juin 1833 / juin-juillet 1833 / octobre-décembre 1833 / avril 1834- janvier 1835 / mars-juillet 1839 / octobre 1841-octobre 1842 / mai-septembre 1843 / juin-septembre 1844 / mars-avril 1847 / mai-septembre 1847 / avril 1853-août 1855) ! Surnommé L’Aigle, le Napoléon du Nouveau Monde, il fut, durant sa longue carrière politique, tour à tour royaliste, monarchiste, républicain, centraliste, fédéraliste, libéral et conservateur. Il occupa la fonction gouverneur de l’État de Yucatán (1824-1825) puis de celui de Veracruz (1829). En 1833, Santa Anna se souleva et renversa par un coup d’État le gouvernement d’Anastasio Bustamante, qui céda la présidence à Manuel Gómez Pedraza qui à son tour la céda à Santa Anna. Cette opposition entre deux autocrates provoqua une guerre civile, entre les partisans de Bustamante (« les bustamantistes ») et ceux de Santa Anna (« les santanistes »). Le conflit prit fin en 1841, après la chute de Bustamante et le triomphe de Santa Anna. Tout-puissant après cette victoire, il réaffirma son autorité et gouverna le pays d’une main de fer. En 1844, il fut de nouveau renversé par les troupes libérales unies contre son gouvernement. Exilé, il revint au Mexique en 1846, après la fin de la république centraliste. Avec ses partisans, il reprit rapidement le pouvoir et élimina farouchement ses opposants. Secoué par les attaques des fédéralistes et trahi par certains de ces généraux, il fut de nouveau chassé du pouvoir et son gouvernement fut renversé en novembre 1847. En exil, il prépara son retour avec l’aide de ses partisans tels que le général Mariano Arista qui, en 1851, renversa le Congrès et prit le pouvoir en attendant le retour de Santa Anna. Chassé à son tour, Arista perdit la confiance de Santa Anna, et se vit remplacer à la tête des troupes santanistes par le général Manuel Maria Lombardini, qui permit son retour au pouvoir en 1853. Chassé définitivement du pouvoir en 1855, Santa Anna s’exila. Il revint au Mexique en 1874, où il termina ses jours, à la suite d’une amnistie générale. La chanson Santianna (Santa Anna) date de la guerre de 1846-1848. Elle aurait été chantée pour la première fois par des marins anglais qui auraient combattu aux côtés de Santa-Anna, qui fit figure de héros aux yeux des Britanniques en combattant l’envahisseur venu des États-Unis : avec des paroles très différentes, elle est devenue Santiano dans l’adaptation française d’Hugues Aufray. Il repose au Panteón del Tepeyac de Mexico.

- Valentín GÒMEZ FARIAS : président du 3 au 18 juin 1833 (voir plus haut)
- Antonio LÒPEZ de SANTA ANNA : président du 18 juin au 3 juillet 1833 (voir plus haut)
- Valentín GÒMEZ FARIAS : président du 3 juillet au 27 octobre 1833 (voir plus haut)
- Antonio LÒPEZ de SANTA ANNA : président du 27 octobre au 15 décembre 1833 (voir plus haut)
- Valentín GÒMEZ FARIAS : président du 15 décembre 1833 au 24 avril 1834 (voir plus haut)
- Antonio LÒPEZ de SANTA ANNA : président du 24 avril 1834 au 28 janvier 1835 (voir plus haut)
- Miguel BARRAGÁN (1789-1836) : après avoir de nouveau rétabli le régime fédéral après le départ de Santa Anna, il rédigea une nouvelle constitution et mit en place une nouvelle république, la République centraliste mexicaine. Le but de Barragán, était d’instaurer un régime stable pour mettre fin aux instabilités du pays et aux coups d’état. Malade, il démissionna et mourut quelques jours plus-tard du typhus. Son corps fut dispersé en de multiples endroits : ses yeux dans sa ville natale de Ciudad del Maíz, son cœur à Guadalajara, ses entrailles dans la chapelle del señor de Santa Teresa de la collégiale de Guadalupe, sa langue à San Juan de Ulúa, et le reste de son corps en la cathédrale de Mexico.

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Tombeau de la cathédrale de Mexico

République centraliste (1836-1846)


La République centraliste du Mexique fut un régime politique unitaire établi au Mexique entre 1835 et 1846, en vertu d’une nouvelle constitution connue sous le nom des Sept Lois, qui fit suite l’abrogation de la Constitution fédérale de 1824 par le président Miguel Barragán, un conservateur. Les conservateurs mexicains ayant attribué le chaos politique aux fédéralistes et aux libéraux, mirent fin au système fédéral pour mettre en place un système centralisé, qui rappelait l’époque coloniale. Mais ce nouveau régime ne parvint pas à éviter les coups d’État et les insurrections.

- José Justo CORRO (1794-1864) : président de février 1836 à avril 1837. C’est sous son mandat que le Texas fit définitivement sécession. Il fut inhumé au Panteón de Belén de Guadalajara.
- Anastasio BUSTAMANTE : président de avril 1837 au 18 mars 1839. son mandat est marqué par la guerre des Pâtisseries et plusieurs mouvements fédéralistes dans le pays (voir plus haut).
- Antonio LÒPEZ de SANTA ANNA : président du 18 mars au 10 juillet 1839 (voir plus haut)
- Nicolás BRAVO : président par intérim du 10 au 18 juillet 1839 (voir plus haut).
- Anastasio BUSTAMANTE : président du 18 juillet 1839 au 22 septembre 1841 (voir plus haut).
- Francisco Javier ECHEVERRÍA (1797-1852) : président par intérim du 22 septembre au 10 octobre 1841. Inhumé à Mexico en un lieu inconnu.
- Antonio LÒPEZ de SANTA ANNA : président du 10 octobre 1841 au 26 octobre 1842 (voir plus haut)
- Nicolás BRAVO : président par intérim du 26 octobre 1842 au 14 mai 1843 (voir plus haut).
- Antonio LÒPEZ de SANTA ANNA : président du 14 mai au 6 septembre 1843 (voir plus haut)
- Valentín CALANIZO (1794-1850) : président par intérim du 4 octobre 1843 au 4 juin 1844. Il fut inhumé au couvent de San Diego de Mexico.
- Antonio LÒPEZ de SANTA ANNA : président du 4 juin au 12 septembre 1844 au (voir plus haut).
- José Joaquín de HERRERA (1792-1854) : membre du parti libéral, il fit partie de la ligne politique des libéraux voulant chasser Santa Anna, alors chef suprême du pays, pour rétablir la république. Il fut d’abord président par intérim de Canalizo du 12 au 21 septembre 1844, puis une nouvelle fois du 6 décembre 1844 au 30 décembre 1845, puis une troisième fois du 2 juin 1848 au 15 janvier 1851. Après une nouvelle insurrection qui provoqua de nouveau la chute de Santa Anna, les libéraux rétablirent la république centraliste et cherchèrent un des leurs, capable de mettre fin à l’instabilité du pays. De Herrera fut finalement choisi comme président de la république du Mexique. Au début, le nouveau gouvernement républicain qu’il mit en place sembla stable. Il montra qu’il était capable d’assurer la stabilité de la république en empêchant en décembre 1844, un nouveau coup d’état de Santa Anna. Cette victoire lui acquit la confiance des libéraux. Le mandat de De Herrera, qui devait au départ être provisoire, fut alors, selon la constitution centraliste de 1835, prolongé de 6 ans. Il pensait alors avoir le soutien des conservateurs vu qu’il avait remis la république en ordre et mis fin à l’instabilité politique, mais les conservateurs réclamèrent de nouvelles élections. De Herrera, ne voulant plus d’instabilité, refusa les scrutins en déclarant qu’une élection aurait lieu seulement à la fin de son mandat. Les conservateurs, commandés par Mariano Paredes, protestèrent et appelèrent à l’insurrection. L’armée se joignit alors aux conservateurs et assiégea le palais présidentiel. De Herrera fut contraint de démissionner et Mariano Paredes se fit élire président de la république en décembre 1845. Bien que celui-ci déclara qu’il pouvait lui seul lutter contre les tentatives de coups d’état, cela n’empêcha pas Santa Anna de débarquer et de reprendre de nouveau les pleins pouvoirs. Après la nouvelle chute de Santa Anna, la signature d’une nouvelle constitution et la proclamation de la deuxième république fédérale, De Herrera retourna aux affaires. Il parvint à se faire de nouveau élire à la présidence le 3 juin 1848. Son mandat s’achève à la date prévue, le 15 janvier 1851, date à laquelle il se retira de la vie politique. Il fut inhumé au Panthéon de San Fernando de Mexico.
- Valentín CALANIZO : président du 21 septembre au 6 décembre 1844 (voir plus haut).
- José Joaquín de HERRERA : président du 6 décembre 1844 au 30 décembre 1845 (voir plus haut).
- Mariano PAREDES y ARRILLAGA (1797-1849) : président du 31 décembre 1845 au 28 juillet 1846. Sous son mandat, Le Yucatán prit son indépendance et les États-Unis déclarèrent la guerre au Mexique. Il mourut dans la pauvreté et j’ignore où il fut inhumé.
- Nicolás BRAVO : président par intérim du 28 juillet au 6 août 1846 (voir plus haut).


Deuxième République fédérale (1846-1863)


La Deuxième République fédérale est formée au début de la guerre américano-mexicaine. Avec la défaite, le Mexique perd plus de la moitié de son territoire. Le régime se termine par la dictature d’Antonio López de Santa Anna jusqu’à son renversement en 1855.
- José Mariano SALAS (1797-1867) : président du Mexique par intérim, il restaura la Constitution de 1824 et organisa des élections, remportées par Santa Anna. Il fut à nouveau président durant durant trois jours en 1859 lors de la Guerre de Réforme. Il fut également membre de la régence mexicaine qui invita Maximilien de Habsbourg à monter sur le trône impérial du Mexique en 1863. Il repose au Panteón del Tepeyac de Mexico.
- Valentín GÒMEZ FARIAS : président par intérim du 2 décembre 1846 au 21 mars 1847. Il exerça la présidence pendant que Santa Anna était au front. La vente des biens ecclésiastiques provoqua la révolte des Polkos (voir plus haut).
- Antonio LÒPEZ de SANTA ANNA : président du 21 mars au 2 avril 1847 (voir plus haut)
- Pedro María ANAYA (1795-1854) : ministre sous le gouvernement de Santa Anna, il fut un temps pressenti pour lui succéder. Fidèle parmi les fidèles, il assuma durant la guerre américano-mexicaine, la présidence par intérim du 2 avril au 20 mai 1847, puis du 13 novembre 1847 au 8 janvier 1848 remplacement de Santa Anna qui commandait l’armée. Il fut inhumé dans le Pantéon de Dolores de Mexico, ses restes furent ultérieurement transférés à Churubusco.
- Antonio LÒPEZ de SANTA ANNA : président du 20 mai au 16 septembre 1847 (voir plus haut).
- Manuel de la PEŃA y PEŃA (1789-1850) : président du 16 septembre au 13 novembre 1847, puis du 8 janvier au 2 juin 1848, il transféra le gouvernement à Querétaro et ouvrit les négociations de paix avec les États-Unis qui aboutirent au traité de Guadalupe Hidalgo par lequel le Mexique céda un immense territoire de 1,36 million de km2 aux États-Unis. Mort du choléra, j’ignore où il fut initialement inhumé à Mexico, mais ses restes furent transférés en 1895 à la Rotonda de las personas illustres du Pantéon de Dolores de Mexico.
- Pedro María ANAYA : président par intérim du 13 novembre 1847 au 8 janvier 1848 (voir plus haut).
- Manuel de la PEŃA y PEŃA : président du 8 janvier au 2 juin 1848 (voir plus haut).
- José Joaquín de HERRERA : président du 2 juin 1848 au 15 janvier 1851. Son mandat fut le premier à se dérouler pacifiquement depuis 1829 (voir plus haut).
- Mariano ARISTA (1802-1855) : président du 15 janvier 1851 au 6 janvier 1853, il fut poussé à la démission et à l’exil. Mort à Lisbonne (Portugal), il est en un premier temps inhumé dans le cimetière Saint-Jean de la ville. Ses restes furent transférés à Mexico en 1881 et inhumés à la Rotonda de las personas illustres du Pantéon de Dolores de Mexico.
- Juan Bautista CEBALLOS (1811-1859) : président par intérim du 6 janvier au 8 février 1853. Mort à Paris, il fut inhumé au cimetière du Père Lachaise (44e division) [2].
- Manuel María LOMBARDINI (1802-1853) : il fut président par intérim du 8 février au 20 avril 1853, avant que Santa Anna ne s’empare une onzième et dernière fois du pouvoir. Inhumé en un premier temps en l’église Saint-François de Mexico, ses restes furent ensuite transférés au Pantéon de San Fernando à Mexico.
- Antonio LÒPEZ de SANTA ANNA : président du 20 avril 1853 au 12 août 1855, qui mit en place un régime autoritaire et se fit appeler « Son Altesse sérénissime ». (voir plus haut).
- Martin CARRERA (1806-1871) : président du 12 août au 12 septembre 1855, il fut chargé après la chute de Santa Anna de mettre en place un gouvernement provisoire en attendant la mise en place d’une république libérale. Il démissionna du gouvernement provisoire avant son terme. Il fut inhumé au Pantéon de San Fernando de Mexico.
- Rómulo DÍAZ de la VEGA (1800-1877) : chef provisoire du gouvernement après la démission de Martín Carrera, il fut président du 12 septembre au 3 octobre 1855. Sa fonction prit fin après la proclamation de la nouvelle république libérale. On suppose sans certitude que ses restes furent inhumés au Pantéon de San Fernando de Mexico.
- Juan ÁLVAREZ (1790-1867) : acteur clé dans tous les conflits armés du Mexique, depuis la guerre d’indépendance jusqu’à la chute de l’empereur Maximilien. Il occupa diverses positions au service de son pays, dont la plus importante, celle de Président de la République pour une courte période entre le 4 octobre et le 11 décembre 1855, après avoir été le leader de la révolution qui renversa Santa Anna. Il mit en place une république libérale, un système démocratique fédérale mais aux idées libérales. D’abord en faveur d’Alvarez, les conservateurs se mirent par la suite à réclamer des élections et à contester ce gouvernement libéral. Alvarez accepta de démissionner et organisa de nouvelles élections . Le système libéral devait subir une constante opposition conservatrice qui se termina par une guerre civile, la guerre de la réforme, qui divisa le pays en deux parties, une partie possédée par les conservateurs et une autre possédée par les libéraux. Durant cette guerre qui dura de 1858 à 1861, Alvarez soutint le président libéral Benito Juárez. Il fut d’abord inhumé dans la crypte d’une église de son hacienda, puis fut transféré en 1922 à la Rotonda de las personas illustres du Pantéon de Dolores de Mexico.
- Ignacio COMONFORT (1812-1863) : président par intérim (à partir du 11 décembre 1855) puis, avec la Constitution de 1857, président élu, il tenta un coup d’État pour s’affranchir de la Constitution mais dut fuir le pays. Il fut tué dans une guérilla et fut inhumé au Pantéon de San Fernando de Mexico.


La guerre de Réforme (1858-1861)


La Guerre de Réforme ou guerre des trois années a été une guerre civile au Mexique qui opposa, entre 1857 et 1861, les libéraux républicains à l’Église catholique, soutenue et encouragée par le pape Pie IX, cette dernière étant très influente dans les affaires de l’État mexicain. Benito Juárez Garcia accéda à la présidence en 1858, mais ne parvint pas à maîtriser la dette extérieure du pays. Une crise politique éclata et divisa les classes dirigeantes. De retour au pouvoir en 1861, le président mexicain Benito Juárez suspendit les paiements aux créanciers européens de l’État mexicain et harcela les étrangers qui y résidaient. Au vu de cette instabilité, Napoléon III décela l’occasion de mettre en place outre-Atlantique un régime politique qui soit favorable aux intérêts de l’empire français et du catholicisme. Cela aurait également évité que les États-Unis d’Amérique étendent leur mainmise sur l’isthme de Panama, ou qu’à la suite de la ruée vers l’or californien ils s’intéressent aux gisements d’argent du nord-ouest du Mexique. Le modèle qu’offrirait aux précaires républiques d’Amérique latine une monarchie catholique prospère établie au Mexique les gagnerait bientôt par contagion, créant ainsi un contrepoids à la sphère protestante. Ainsi se prépara l’éphémère empire de Maximilien d’Autriche.

Président reconnu par les libéraux (1858-1861)

- Benito JUÁREZ (1806-1872) : orphelin issu d’une famille indigène zapotèque pauvre et rurale, il s’éleva socialement en devenant séminariste, étudiant en droit, puis juge, et épousa une femme issue de la bourgeoisie d’Oaxaca, Margarita Maza. En 1858, à la tête de la Cour suprême, il soutint le parti libéral à la suite de la succession prévue par la Constitution de 1857, lorsque le président Ignacio Comonfort fut contraint de démissionner par les conservateurs. Juárez pris la tête du camp libéral et fut élu président du gouvernement. Les conservateurs, opposés à la réforme libérale, firent sécession après le départ de Comonfort et élirent un autre président du gouvernement en opposition à Juárez et au camp libéral, déclenchant ainsi la guerre civile de la réforme. Juárez remporta finalement la lutte entre libéraux et conservateurs, et fut reconnu comme président du pays tout entier après la déposition du président conservateur José Ignacio Pavón, en juillet 1861. Après cette victoire, il assista à l’expédition française (1862-67), soutenue par les conservateurs mexicains qui désiraient prendre leur revanche. N’abandonnant jamais ses fonctions bien que contraint à l’exil dans des zones du Mexique non contrôlées par les Français, Juárez lia le libéralisme au nationalisme mexicain et affirma qu’il était le chef légitime de l’État, même après son renversement en tant que président de la République par les conservateurs en avril 1862, au profit du général Almonte, qui exerça la régence jusqu’à l’instauration du Second Empire. Juárez prit les armes et refusa de reconnaître l’empereur Maximilien Ier. Lorsque l’Empire mexicain, soutenu par les Français, tomba en 1867, la République mexicaine, avec Juárez en tant que président, fut rétablie. Après la chute de l’Empire, Juárez conserva les pouvoirs de la Nation et la République sur le territoire national durant cette période et employa des mesures libérales pour moderniser le pays. Devenu « un symbole éminent du nationalisme mexicain et de sa résistance à l’intervention étrangère », Juárez fut un politicien pragmatique et compétent, controversé de son vivant et au-delà. Comprenant l’importance d’une relation de travail avec les États-Unis, il s’était assuré de la reconnaissance de son gouvernement libéral pendant la guerre de la réforme. Bien que beaucoup de ses positions aient changé au cours de sa vie politique, il s’est tenu à plusieurs principes, notamment la suprématie du pouvoir civil sur l’Église catholique et une partie de l’armée, ainsi que le respect de la loi et la dépersonnalisation de la vie politique. De son vivant, il a cherché à renforcer le gouvernement national et à affirmer la suprématie du pouvoir central sur les États, une position à laquelle s’opposaient les libéraux radicaux et provinciaux. La mémoire historique mexicaine le reconnaît comme un héros national majeur. Son anniversaire, le 21 mars, est un jour férié au Mexique : il est le seul Mexicain à être honoré de cette façon. Il fut inhumé au Pantéon de San Fernando où son temple néoclassique occupe une place centrale. Avec lui repose son épouse, Margarita Maza (1826-1871).

Président reconnu par les conservateurs (1858-1861)

- Félix María ZULOAGA (1813-1898) : président reconnu par les conservateurs du 23 janvier au 24 décembre 1858. Il fut inhumé au Panteón del Tepeyac de Mexico.
- Manuel ROBLES PEZUELA (1817-1862) : président reconnu par les conservateurs du 24 décembre 1858 au 21 janvier 1859, il fut fusillé à Puebla. Son corps aurait été ramenée à Mexico mais j’ignore où il se trouve.
- José Mariano SALAS : président reconnu par les conservateurs du 21 janvier au 2 février 1859 (voir plus haut).
- Miguel MIRAMÓN (1832-1867) : général, il fut à deux reprises durant la guerre de Réforme, entre 1859 et 1860, président conservateur des Etats-Unis du Mexique à l’issue de laquelle est il fut vaincu à la bataille de Calpulalpan et dut fuir le pays. Général de l’empereur Maximilien du Mexique, au service du Second Empire mexicain, il fut appréhendé par les troupes républicaines en même temps que l’empereur, et condamné et fusillé en même temps que lui. Inhumé au Pantéon de San Fernando de Mexico, il fut ultérieurement transféré dans la chapelle du cœur sacré de Jésus de la cathédrale de Puebla par sa veuve.

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Tombeau de San Fernando


- José Ignacio PAVÓN (1791-1866) : président par intérim durant deux jours du 13 au 15 août 1860, il redonna le pouvoir à Miramón. Après le départ de Miramón, il assura l’intérim présidentiel du 24 décembre 1860 au 15 juillet 1861 pour la seconde fois, jusqu’à la fin de la guerre. J’ignore où il fut inhumé.
- Miguel MIRAMÓN : président du 15 août au 24 décembre 1860 (voir plus haut).

Les troubles menant à l’Empire (1861-1863)

- Benito JUÁREZ : vainqueur de la guerre de Réforme, il fut élu président le 15 juillet 1861 mais fut renversé moins d’un an plus tard, le 21 avril 1862 (voir plus haut).

- Juan Nepomuceno ALMANTE (1803-1869) : fils naturel de José María Morelos, héros de l’indépendance du Mexique, il accompagna son père dans ses campagnes et au cours de ses missions diplomatiques avec les représentants des États-Unis. Opposant au président Anastasio Bustamante, il s’exila une première fois aux États-Unis avant de se réconcilier avec ce dernier et de devenir ministre au sein du parti conservateur. Plus-tard, il participa à la guerre de la réforme et combattit aux côtés des conservateurs contre le parti libéral de Benito Juarez. Après la guerre et la défaite des conservateurs, il soutint l’expédition française qui permit le renversement du président Juarez au profit des conservateurs. Après la chute de la République en avril 1862, il devint Chef Suprême du Mexique à la tête d’un gouvernement conservateur provisoire. Un bureau de politiciens du parti conservateur décida de chercher un souverain européen pour la couronne de Mexique, et offrit la couronne du Second Empire mexicain à l’archiduc Ferdinand-Maximilien de Habsbourg-Lorraine en 1864. Almonte occupa le Triumvirat de l’Empire entre le 13 juillet 1863 et le 20 mai 1864 et, jusqu’au 28 mai, il fut nommé lieutenant général de l’Empire et régent impérial du Mexique, chargé de recevoir Maximilien et Charlotte à Veracruz. Après l’avènement du souverain, Almonte fut nommé ministre par l’empereur. En 1867, il fut envoyé en Europe à la recherche d’un soutien pour l’ Empire face à la guerre civile. Il mourut à Paris, en 1869, toujours sous l’Empire de Napoléon III. Il fut inhumé au cimetière du Père Lachaise à Paris (65ème division).


Second Empire (1864-1867)


Durant tout le Second Empire mexicain, la République mexicaine continua d’exister dans les territoires non contrôlés par les forces impériales et les troupes françaises ; le gouvernement républicain, les pouvoirs constitués de la République et le président de la République en la personne de Benito Juárez continuèrent leur mandat, et à aucun moment ils ne quittèrent le pays. En vertu de la doctrine de Monroe, les États-Unis soutinrent les insurgés républicains de Benito Juárez, que l’empereur Maximilien échoua à vaincre durablement. À la faveur de la fin de la guerre de Sécession en 1865, le soutien plus appuyé des États-Unis aux forces républicaines fragilisa davantage la situation de Maximilien Ier, laquelle s’aggrava encore lors de l’amorce du retrait de l’armée française du Mexique en 1866.

- MAXIMILIEN Ier (1832-1867) : frère cadet de l’empereur d’Autriche François- Joseph Ier, ancien vice-roi du royaume de Lombardie-Vénétie. Aveuglés par le faste de sa mission, Maximilien ne réalisa pas immédiatement qu’il entrait dans le processus aléatoire d’une guerre de conquête. Bien que libéral, Maximilien restait un Habsbourg : pétri d’étiquette et persuadé de ses dons politiques : il se heurta à une réalité mexicaine dont il ne saisit pas toute la complexité. Le malentendu ne fit que s’aggraver au cours des années. Poussé par le général Bazaine, il accepta de cautionner les exactions contre les représentants des autorités républicaines de Benito Juárez. Partout, les forces de l’Empire furent repoussées par les armées de la République et les guérilleros juaristes, appuyés matériellement par les États-Unis. Face aux critiques du Corps législatif, à Paris, Napoléon dut finalement

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L’exécution vue par Manet. Les généraux conservateurs Mejia et Miguel Miramón furent fusillés avec l’empereur.

céder et retirer ses troupes. Avec sa petite armée de partisans mexicains, Maximilien tentera, sans succès, de résister. Son épouse, l’impératrice Charlotte, revint en Europe pour tenter d’obtenir au profit de son mari un ultime soutien de Napoléon III, en vain. Vaincu à Querétaro, Maximilien fut capturé, jugé et exécuté le 19 juin 1867 par les insurgés, qui restaurèrent la République mexicaine. Son frère, l’empereur François-Joseph réclama aux autorités mexicaines le corps de Maximilien afin qu’il soit inhumé en Autriche. Il fut inhumé dans la chapelle sépulcrale des Habsbourg, la kapuzinergruft de Vienne (Autriche).


Restauration républicaine (1867-1876)


- Benito JUÁREZ : au pouvoir depuis 1858, la date de 1867 étant celle du retour de la république à Mexico. Il fut réélu en 1871 mais mourut au pouvoir l’année suivante.
- Sebastián LERDO de TEJADA (1823-1889) : libéral, il fut ministre des Affaires étrangères du gouvernement Juárez durant l’intervention française, puis président de la République (1872-1876). Il fut réélu en 1876 mais démissionna face à l’avancée des rebelles de Tuxtepec menés par Porfirio Díaz.Il passa le reste de sa vie à New York en exil. A sa mort, son corps fut ramené à Mexico et inhumé à la Rotonda de las personas illustres du Pantéon de Dolores.
- José María IGLESIAS (1823-1891) : légalement président par intérim du 26 octobre au 28 novembre 1876, il fut ignoré par Porfirio Díaz. Il fut inhumé à la Rotonda de las personas illustres du Pantéon de Dolores.


Porfiriat (1876-1911)


Le Porfiriat est la période de l’histoire du Mexique marquée par le régime autoritaire de Porfirio Díaz.

- Porfirio DÍAZ (1830-1915) : général de Juarez dans la lutte contre Maximilien d’Autriche et contre les Français, il s’empara de la présidence en 1876, fonction qu’il conserva jusqu’en 1911 (à l’exception de l’intermède 1880-1884). Ne pouvant se représenter en vertu d’un amendement à la Constitution de 1857, il laissa son ami le général Manuel González être élu président et lui transmit le pouvoir le 1er décembre 1880. Quatre ans plus tard, Díaz obtint facilement d’être élu de nouveau et en 1887, un deuxième amendement constitutionnel autorisa Díaz à briguer un second mandat consécutif, puis en 1890, un troisième supprima la limite du nombre de mandats. Pendant cette période l’application des lois de Réforme favorisèrent la concentration de la propriété foncière au profit d’une minorité d’investisseurs et de propriétaires terriens, les seuls qui avaient les moyens financiers d’acquérir les terres nationalisées en vertu de ces lois par l’État mexicain et qui appartenaient précédemment à l’Église et aux collectivités villageoises depuis la période coloniale. De nombreux habitants des campagnes continuèrent d’être contraints à un travail pénible et mal rémunéré dans les haciendas, et quelques groupes indigènes se montrèrent particulièrement rebelles. À la fin du XIXe siècle, Díaz s’entoura d’une véritable bureaucratie, les Científicos, groupe formé par des hommes d’affaires et des intellectuels inspirés par le positivisme d’Auguste Comte. En 1910, Porfirio Díaz, au pouvoir depuis une trentaine d’années, voulut à nouveau se représenter à l’élection présidentielle, mais Francisco I. Madero annonça aussi sa candidature. Díaz le fit emprisonner puis relâcher ; Madero s’enfuit aux États-Unis. Les autorités déclarèrent que Díaz avait gagné les élections et que Madero n’avait recueilli que quelques centaines de voix à travers tout le pays. Ainsi commença la révolution mexicaine qui l’opposa à Pancho Villa et Emiliano Zapata. Díaz, qui voulait éviter à son pays une guerre civile et qui craignait une intervention militaire des États-Unis favorables à Madero, abandonna le pouvoir et partit en exil. Il mourut à Paris : précédemment enterré en l’église de Saint-Honoré d’Eylau, il repose depuis 1921 au cimetière Montparnasse de Paris.

- Juan Neponucemo MENDÉZ (1820-1894) : homme de confiance de Porfirio Díaz, il fut son compagnon d’arme lors de la rébellion de 1876 contre le président Lerdo de Tejada. Il assuma la charge de président du Mexique par intérim du 6 décembre 1876 au 17 février 1877 afin de donner un semblant de légalité à la prise de pouvoir de Díaz. Il termina sa carrière comme président de la Cour suprême militaire du Mexique. Il fut inhumé à la Rotonda de las personas illustres du Pantéon de Dolores de Mexico.
- Porfirio DÍAZ : à nouveau président du 17 février 1877 au 30 novembre 1880 (voir plus haut).
- Manuel GONZÁLEZ (1833-1893) : président du Mexique du 1er décembre 1880 au 30 novembre 1884. Il fut inhumé à la Rotonda de las personas illustres du Pantéon de Dolores de Mexico.
- Porfirio DÍAZ : à nouveau président du 1er décembre 1884 au 25 mai 1911 (voir plus haut).


La Révolution mexicaine (1911-1934)


- Francisco León de LA BARRA (1863-1939) : président par intérim du 25 mai au 6 novembre 1911, il fut diplomate et France par la suite et mourut à Biarritz, où il semble enterré, à un endroit qui ne m’est pour l’instant pas connu [3].

- Francisco Ignacio MADERO (1873-1913) : élu en 1911, il dut faire face à la désillusion de certains de ses propres partisans mais aussi à l’opposition des partisans de l’ancien régime, qui occupaient encore de nombreux postes. Issu de la bourgeoisie, il connaissait peu les conditions de vie et revendications des classes populaires et se préoccupa avant tout de rétablir la stabilité du pays. Emiliano Zapata lui réclama en vain une réforme agraire qu’il jugeait trop radicale. Il fut victime d’un coup d’État et assassiné en février 1913. Pour l’anecdote, il fut en 1911 le premier président en exercice au monde à prendre l’avion durant un vol de 12 minutes. Il fut inhumé au Pantéon francés de Mexico de la Piedad, avant d’être transféré au Monumento a la Revolución de Mexico.

- Pedro LASCURÁIN PAREDES (1856-1952) : ministre des Affaires étrangères du cabinet de Madero, le 18 février 1913, lorsque le général Victoriano Huerta renversa le président Madero, et afin de donner au coup d’État une apparence légale, Huerta laissa Lascuráin assumer la présidence. Lascuráin nomma ensuite Huerta président de la cour suprême du Mexique, puis démissionna promptement, remettant ainsi constitutionnellement ses fonctions de président à Huerta. Lascuráin fut donc président pendant 45 minutes, de 17 h 15 à 18 h, le 19 février 1913 ! Il fut inhumé au panteón Francés de la Piedad (fosa 253, Av. 18) de Mexico.

- Victoriano HUERTA (1850-1916) : soutenu par les conservateurs, parmi lesquels les propriétaires terriens, très hostiles à l’idée de réforme agraire ; l’Église et les investisseurs européens, il fit assassiner son prédécesseur et devint président du Mexique du 18 février 1913 au 14 juillet 1914. Il fut combattu par Zapata, Pancho Villa, et Venustiano Carranza. Sa situation devenant désespérée, il s’exila d’abord en Angleterre, puis en Espagne et enfin aux États-Unis où il vécut en résidence surveillée. Alcoolique notoire, il mourut au Texas et fut inhumé à l’Evergreen cemetery d’El Paso (Etats-Unis).

- Francisco CARVAJAL (1870-1932) : président par intérim après la chute de Huerta du 15 juillet au 13 août 1914, il se rendit aux forces de l’opposition. Il fut inhumé au Pantéon Francés de la Piedad (fosa 160, Av.17) de Mexico.

- Eulalio GUTIÉRREZ (1881-1939) : président du 6 novembre 1914 au 16 janvier 1915, il démissionna avant l’arrivée des partisans de Pancho Villa à Mexico. Il fut inhumé au panteón Santo Cristo de Saltillo.

- Roque GONZÁLES GARZA (1885-1962) : ami de Francisco I. Madero avec lequel il s’opposa à Porfirio Díaz, il s’associa ensuite avec Pancho Villa contre le gouvernement de Victoriano Huerta. Après la prise de la capitale et la fuite de Eulalio Gutiérrez, il devint président jusqu’au 10 juin 1915. Contraint à la démission, il rejoignit les troupes de Villa. Il fut inhumé au Panteón francés de la Piedad de Mexico.

- Francisco LAGOS CHÁZARO (1878-1932) : président du 10 juin au 10 octobre 1915. , il transféra le gouvernement à Toluca puis démissionna. Il fut inhumé au Panteón francés de la Piedad de Mexico..

- Venustiano CARRANZA (1859-1920) : président du 13 août 1914 au 21 mai 1920. il rejoignit Francisco Madero dans sa lutte pour renverser le dictateur Porfirio Díaz, puis prit en 1913 la tête des forces d’opposition à Huerta, l’assassin de Madero. Après la fuite du général Huerta en 1914, l’armée de Carranza commence à se diviser. Un groupe de rebelles, emmenés par Pancho Villa et Emiliano Zapata, s’opposa au gouvernement provisoire de Carranza et réclama des réformes sociales immédiates. Carranza assit néanmoins son pouvoir grâce à la victoire de son armée, commandée par le général Álvaro Obregón, sur les forces de Villa à la bataille de Celaya en avril 1915. Carranza approuva les réformes politiques, mais pas les réformes sociales. C’est sous la pression des constituants qu’il accepta les termes de la Loi fondamentale de 1917 jetant la base des réformes touchant à la propriété terrienne, au contrôle des ressources naturelles et à la législation de la protection sociale et du travail. Devenu président constitutionnel de la nouvelle République mexicaine le 1er mai 1917, Carranza fit peu d’effort pour mettre en œuvre ces dispositions. Son mandat fut marqué par ses affrontements constants avec Villa et Zapata, de graves problèmes financiers, et un malaise social généralisé dû à sa réticence à mener des réformes radicales appelées par la révolution. Sa réputation de modéré pâtit ainsi de son association avec le régime porfirien et de son alliance avec les nouvelles forces d’exploitation économique. Ardent nationaliste, Carranza se heurta à plusieurs reprises avec les États-Unis. Dès avril 1914, il s’était opposé au débarquement des Américains venus intimider son ennemi, le général Huerta, à Veracruz. En 1916, il empêcha la capture de Villa lors de l’expédition punitive dirigée par le général Pershing en réponse au raid mené contre la ville frontalière américaine de Colombus (Nouveau-Mexique). Puis, il fâcha les États-Unis en instituant la nation mexicaine propriétaire de l’industrie pétrolière. Il joua également un rôle clé en prônant la neutralité du Mexique lors de la Première Guerre mondiale. À l’approche de la fin de son mandat en décembre 1920, Carranza tente d’imposer la candidature de son dauphin, Ignacio Bonillas, malgré l’opposition de ses généraux les plus radicaux. Obregón prit alors la tête d’une rébellion armée en avril 1920, obligeant Carranza à fuir la capitale. Alors que ce dernier faisait route vers Veracruz, il fut assassiné à la suite d’une trahison. Il fut inhumé au Pantéon de Dolores de Mexico, avant d’être transféré en 1942 au Monumento a la Revolución de Mexico.

- Adolfo de la HUERTA (1881-1955) : président du 1er juin au 30 novembre 1920. : Nommé président provisoire le 1er juin, il céda le pouvoir à Obregón. Il fut inhumé au Pantéon francés de San Joaquín de Mexico.

- Álvaro OBREGÓN (1880-1928) : président du 1er décembre 1920 au 30 novembre 1924. Il instaura des réformes agraires et anticatholiques, tout en entretenant de bonnes relations avec les États-Unis, notamment par la vente de pétrole aux voisins du nord. Son mandat fut aussi marqué par la révolte d’Adolfo de la Huerta qui se considérait comme le successeur naturel d’Obregón, alors que ce dernier préféra soutenir Plutarco Elías Calles pour l’élection présidentielle de juillet 1924. Quatre ans plus tard, Obregón se présenta à nouveau à l’élection présidentielle et remporta un deuxième mandat. Il se dirigeait vers Mexico pour fêter son élection lorsqu’il fut assassiné par un étudiant catholique.Il fut inhumé dans sa ville natale au Panteón municipal de Huatabampo..

- Plutarco Elías CALLES (1877-1945) : président du 1er décembre 1924 au 30 novembre 1928. Ministre de la Guerre en 1920, de l’Intérieur de 1902 à 1923, président de la République de 1924 à 1928, il mena une politique de restauration de l’État et de stabilisation de la révolution, mais sa politique antireligieuse fut à l’origine d’un grave conflit avec l’Église et du soulèvement des paysans catholiques du Centre-Ouest (cristeros), qui dura jusqu’en 1929. Après l’assassinat d’Obregón, qui avait été élu président de la République en 1928, Calles continua, jusqu’en 1934, de diriger le Mexique comme « leader suprême » de la révolution selon le principe du Maximato, à travers les trois présidents fantoches qui suivent. Il fut inhumé au Pantéon de Dolores de Mexico, avant d’être transféré au Monumento a la Revolución de Mexico.

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Ancien tombeau du Pantéon de Dolores.

- Emilio PORTES GIL (1890-1978) : président du 1er décembre 1928 au 5 février 1930. Il se trouva dans l’impossibilité d’exercer librement ses pouvoirs présidentiels en raison de l’influence de l’ancien président Calles, dont il fut un successeur fantoche. Par la suite, il fut ambassadeur en France et déléguéà la Société des Nations (1931-32). Il fut inhumé au Pantéon francés de Mexico.

- Pascual ORTIZ RUBIO (1877-1963) : président du 5 février 1930 au 3 septembre 1932. Sa présidence fut marquée par l’adoption de lois sur la citoyenneté, l’affirmation de la liberté de culte, ainsi que la reconnaissance de la République espagnole. Après deux ans de mandat, lassé par l’influence excessive de l’ancien président Plutarco Calles, il remit sa démission. Les sources ne sont pas claires sur son lieu d’inhumation à Mexico.

- Abelardo Luján RODRÍGUEZ (1889-1967) : président du 3 septembre 1932 au 30 novembre 1934. Dernier président du Maximato, il réussit cependant mieux que son prédécesseur à affirmer le pouvoir présidentiel contre l’influence de Calles. Il fut inhumé dans sa ferme à El Sauzal de Rodríguez, en Basse-Californie.


Présidences sexennales (depuis 1934)


- Lázaro CÁRDENAS (1895-1970) : président du 1er décembre 1934 au 30 novembre 1940. Après une longue période d’instabilité et de conflits due aux différentes rébellions militaires, révoltes paysannes ou tentatives de coups d’État, Lázaro Cárdenas œuvra à une politique de réconciliation et d’apaisement. Proche des communautés rurales, Cárdenas s’employa à améliorer les conditions de vie des plus pauvres et entendit respecter scrupuleusement les dispositions de la Constitution de 1917 en favorisant l’implantation d’une réelle démocratie. Il poursuivit un programme de distribution de terres, modernisa l’industrie, nationalisa les entreprises pétrolières – créant ainsi Pemex (Petróleos Mexicanos) – et réforma le système éducatif tout en le dotant de moyens financiers plus importants. Durant son mandat, il lança la plus grande réforme agraire jamais opérée en Amérique latine : dix-huit millions d’hectares furent distribués en six ans à plus d’un million de familles sur la base du principe de la propriété collective de la terre. Sa politique étrangère fut influencée par ses convictions antifascistes. Le Mexique fut, avec l’Union soviétique, le seul pays à apporter officiellement son soutien à la République espagnole contre l’armée franquiste. Après la défaite républicaine, le Mexique accueillit près de quarante mille réfugiés sans distinction de sensibilité politique. En 1938, il donna une nouvelle orientation politique à son parti, le Parti national révolutionnaire, qu’il rebaptisa Parti de la révolution mexicaine (PRM) et qui devint plus tard le PRI. Il fut inhumé au Monumento a la Revolución de Mexico.

- Manuel ÁVILA CAMACHO (1897-1955) : président du 1er décembre 1940 au 30 novembre 1946. Au cours de sa présidence, il promut la liberté religieuse. Il acheva la transition du leadership militaire au leadership civil, et mit fin à l’anticléricalisme conflictuel. Il rétablit une relation plus apaiséel avec les États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale. Il fut inhumé au Pantéon francés de San Joaquín de Mexico.

- Miguel ALEMÁN VALDÉS (1900-1983) : président du 1er décembre 1946 au 30 novembre 1952. Pendant son mandat présidentiel, le pays a considérablement augmenté son réseau d’autoroutes, de chemins de fer et de travaux publics ; les systèmes d’irrigation ont été améliorés et la répartition des terres a augmenté. L’investissement privé a également été encouragé. Il mena une politique répressive, anti-ouvrière. Il n’a jamais cessé de faire de grandes affaires et est devenu l’un des hommes les plus riches du Mexique. Son régime a permis à la corruption d’envahir la vie de la société civile, tandis que le trafic de drogue a été « institutionnalisé » avec sa complaisance. Crématisé, ses cendres se trouvaient au Panteón Español de México, mais ils furent transférés en en 2007 la basilique de Guadalupe.

- Adolfo RUIZ CORTINES (1889-1973) : président du 1er décembre 1952 au 30 novembre 1958. Son mandat marqua un tournant progressif contre l’orientation plus conservatrice de ses deux prédécesseurs immédiats au pouvoir. L’éducation et la santé publique furent promues et le droit de vote a été accordé aux femmes. À la recherche d’une politique qui trancherait avec le régime de son prédécesseur, il chercha à apporter une solution aux problèmes sociaux et entama une nouvelle ère d’austérité et de moralisation contre la corruption. Il fut inhumé dans la crypte familiale du Pantéon Dolores de Mexico.

- Adolfo LÓPEZ MATEOS (1909-1969) : président du 1er décembre 1958 au 30 novembre 1964, son mandat fut marqué par une forte répression sociale. Inhumé au Panteón Jardín de Mexico, il en fut exhumé et transféré sous un monument érigé en son honneur à Atizapán de Zaragoza.

- Gustavo DÍAZ ORDAZ (1911-1979) : président du 1er décembre 1964 au 30 novembre 1970. La CIA, dont il fut un agent, encouragea sa paranoïa anticommuniste. Pendant son mandat, d’importantes grèves et des manifestations étudiantes se déroulèrent, qui furent réprimées sévèrement et culminèrent avec le massacre de Tlatelolco (1968), peu avant le début des Jeux olympiques de Mexico. Il repose au Panteón Jardín de Mexico (capilla 3)..

- Luis ECHEVERRÍA (1922-2022) : président du 1er décembre 1970 au 30 novembre 1976, il fut une personnalité controversée notamment en raison de son implication dans les crimes d’États commis sous ses mandats en tant que Secrétaire à l’Intérieur puis président. On assista à une augmentation de la répression politique. Les journalistes, les hommes politiques et les militants dissidents furent soumis à la censure, aux arrestations arbitraires, à la torture et aux exécutions extrajudiciaires. Cette répression culmina le 2 octobre 1968, avec le massacre de Tlatelolco au cours duquel des centaines de manifestants non armés furent tués par l’armée mexicaine. Il mourut centenaire. Crématisé au Panteón Español de México, il semblerait que ses cendres ne s’y trouvent pas.

- José LÓPEZ PORTILLO (1920-2004) : président du 1er décembre 1976 au 30 novembre 1982. Son gouvernement fut caractérisé par la corruption et en raison de la quantité d’emprunts contractés par le Mexique, l’hyperinflation mina l’économie du pays. Ces principales réussites se trouvent sur la scène étrangère. En effet, il organisa en 1981 le Sommet international Nord-Sud pour encourager le dialogue entre les pays développés et les pays du tiers monde. Il reprit les relations diplomatiques rompues avec l’Espagne lors de l’avènement du franquisme. Il fut inhumé au Pantéon francés de San Joaquín de Mexico.

- Miguel de la MADRID (1934-2012) : président du 1er décembre 1982 au 30 novembre 1988. Durant sa présidence, le Mexique a connu une crise économique, un grand tremblement de terre et la Coupe du monde de football 1986. C’est également sous son mandat que son parti, le PRI, rompit avec sa tradition nationaliste révolutionnaire pour adopter le libéralisme économique. Il fut inhumé dans le cimetière familial de leur hacienda El Carmen à Villa de Alvarez.

Les présidents suivants sont tous encore en vie :

- Carlos SALINAS de GORTARI (°1948) : président de 1988 à 1994.
- Ernest ZEDILLO (°1951) : président de 1994 à 2000.
- Vicente FOX (°1942) : président de 2000 à 2006.
- Felipe CALDERÓN (°1962) : président de 2006 à 2012.
- Enrique PEÑA NIETO (°1966) : président de 2012 à 2018.
- Andrés Manuel LÓPEZ OBRADOR (°1953) : actuellement président.


Photos : twitter David Olvera Ayes (Pedraza), Wikipedia (Iturbide, Barragan, Gutierrez), Facebook (Corro, Lopez Mateo), Youtube (Diaz Ordas, Lopez Portillo), mediateca.inah.gob.mx (Obregon).


[1L’Espagne ne reconnaîtra l’indépendance du Mexique qu’en 1836.

[2Il est bien indiqué dans les registres, francisé en Jean-Baptiste Cevallos, dans la 44ème, face à la 45ème. Rien n’indique qu’il ait été exhumé sur ces registres, mais pourtant sa tombe semble avoir disparu. Affaire à suivre...

[3Findagrave l’indique au Père Lachaise, mais il y a désormais longtemps que ce site n’est plus qu’un ramassis d’inepties colportées par des gens qui écrivent n’importe quoi.


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