CIVAUX (86) : nécropole mérovingienne
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À deux pas de la centrale nucléaire, le cimetière actuel de Civaux s’est développé au sein d’une nécropole bien plus ancienne.
Cette nécropole d’époque mérovingienne est exceptionnelle par sa clôture composée entièrement de couvercles de sarcophages. La nécropole est entièrement ceinturée par des couvercles de sarcophages mérovingiens, dressés tel des menhirs. De plus, à l’intérieur, plusieurs centaines de sarcophages témoignent de cette immense nécropole qui compta au XVIIIe siècle au moins 7 000 tombes et couvrait une superficie de plus de 3 hectares.
La majorité des sarcophages est d’époque mérovingienne (entre 500 et 750 après J.-C.). De forme trapézoïdale, la plupart sont ornés de trois traverses, décor caractéristique du Poitou à l’époque mérovingienne.
- La nature et les cyprès cohabitent étrangement avec le minéral
- L’ancien et le moderne se confondent
Des dessins du XVIII° siècle montrent que la nécropole était bien plus vaste. Elle s’étendait vers le nord et l’est, l’enclos actuel ne couvrant qu’un quart de la superficie de l’ancienne nécropole. La quantité de sarcophages qui s’y trouvaient est estimée entre 7000 et 15000. Les sarcophages ont été prélevés au fil du temps comme matériaux de construction (dallage, pierres) ou comme auges et abreuvoirs. Les terrains ont ensuite été cultivés.
Construite au XV° siècle, la chapelle Sainte-Catherine s’élevait au centre de la nécropole, alors plus vaste. Au pied du chevet, sont visibles les fondations d’une abside plus ancienne, peut-être d’époque romane.
Des fouilles réalisées en 1961 ont permis la découverte dans des sarcophages à l’intérieur de la chapelle, de monnaies des XIII° et XIV° siècles ainsi que d’une bulle du pape Clément VII, objets exposés au musée de la commune.
- La tour de refroidissement de la centrale de Civaux émergent des ruines de l’église, semblant en constituer un improbable foyer.
Une légende raconte que furent enterrés là les soldats Francs tués lors de la bataille de Vouillé qui opposa en 507 Clovis au roi des Wisigoths Alaric II. Aujourd’hui, les historiens pensent que cette nécropole extraordinaire est à mettre en relation avec la christianisation précoce du lieu, favorisée par une église et un baptistère dont les vestiges sont toujours visibles : des fidèles sont venus en grand nombre se faire enterrer à Civaux pour profiter de la notoriété du sanctuaire chrétien et des reliques de saint Gervais et de saint Protais.
Des décors et inscriptions chrétiens (Ve-VIIIe siècles) ornent certains couvercles de sarcophages.
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