TARBES (65) : cimetière Saint-Jean
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Le premier cimetière était accolé à l’église Saint Jean (emplacement de l’actuelle petite rue Ducru). Le nouveau cimetière Saint Jean fut crée en 1771, agrandi successivement en 1831 et 1860. En 1912, un terrain au nord de cet espace fut acquis par la Ville : Saint Jean Vieux et Saint Jean Nouveau furent ainsi réunis pour ne former qu’une seule nécropole, la rue les séparant étant supprimé et intégrée à l’ensemble.
Curiosités
Le cimetière possède un Plusieurs enclos pour les clercs, en particulier un alignement de quatre vieilles tombes de curés de Saint-Jean.
Le plan à l’entrée indique la tombe de deux bienfaiteurs de la commune, à savoir Placide Massey (voir plus loin) et le maire de la ville Antoine Brauhauban.
- Buste d’Antoine Brauhauban.
- Réalisé par Henri Nelli.
Le cimetière contient un grand nombre de tombeaux ornés (médaillons, bustes, bas-reliefs...). Cela s’explique pour plusieurs raisons, son ancienneté et la présence d’une surreprésentation de familles bourgeoises ou aristocrates venus ici pour des cures. Parmi ses oeuvres, on signalera :
- Le tombeau de Janus Joseph Swiatopolk, prince Czetwertynski (1805-1837)
- Ayant participé à l’insurrection de 1830, il passa plusieurs années de captivité en Prusse avant de s’exiler en France, où il ouvrit une institution de formation militaire pour la diaspora polonaise en exil. Ses soucis de santé l’obligèrent à venir en cure à Tarbes, où il mourut.
- ... l’aigle polonais veille le cercueil...
- Le tombeau et le buste furent réalisés par le sculpteur toulousain Antoine-Joseph Salamon.
- Tombe du maire de Tarbes Marc Bouzigues.
- Ce buste en bronze, surmontant un tombeau pyramidal, est l’une des dernières oeuvres du sculpteur Charles Romain Capellaro.
- Le médaillon en bronze de l’avocat Jean-Paul Lebrun (+1844)
Célébrités : les incontournables...
Bertrand BARÈRE de VIEUZAC
Yvette HORNER
Dans ce cimetière repose Georges Dazet, qui fut un proche de Lautréamont.
... mais aussi
Les personnalités secondaires qui reposent dans ce cimetière sont principalement des figures politiques du département, pour la plupart dans des tombeaux austères encore entourés de leur grille d’origine.
Alexandre BOUÉ (1870-1942) : Avocat, maire de Tarbes de 1912 à 1933, il fut député radical des Hautes-Pyrénées de 1919 à 1924 et de 1925 à 1928.
Le Compagnon de la Libération Paul COUROUNET (1908-1961).
Dans le tombeau familial Deville reposent Jean-Marie Joseph DEVILLE (1787-1853), officier napoléonien devenu notaire, qui fut élu représentant du peuple des Hautes-Pyrénées à l’Assemblée nationale constituante de 1848, puis réélu à l’Assemblée nationale législative en 1849. Siégeant à l’extrême-gauche, il prit part à l’insurrection de 1849, fut arrêté et condamné à la déportation à Belle-Île-en-Mer, d’où il fut libéré pour raison de santé. Avec lui repose son petit-fils, Gabriel DEVILLE (1854-1940), journaliste à L’Égalité, le journal de Jules Guesde, auteur de nombreux ouvrages ; il fit figure de théoricien du socialisme. Il fut député de la Seine de 1896 à 1898 et de 1903 à 1906, siégeant avec les socialistes parlementaires. Il participa activement aux débats sur la loi de séparation des Églises et de l’État. Il ne se représenta pas en 1906 et devint ambassadeur en Éthiopie, puis délégué de la France à la conférence européenne du Danube et enfin ambassadeur à Athènes. Leur tombeau se compose de l’entourage ancien d’origine mais d’une dalle contemporaine refaite par la famille.
Le Compagnon de la Libération Thadée DIFFRE (1912-1971).
Gaston DREYT (1857-1919) : Avocat à Tarbes, il fut député radical- socialiste des Hautes-Pyrénées de 1906 à 1919.
Le général napoléonien Jean-Alexandre LE PAYS de BOURJOLLY (1791- 1865), ancien aide-de-camp du maréchal Soult, qui fut fait sénateur en 1852.
Placide MASSEY (1777-1853) : botaniste de renom. En 1808, il fut nommé intendant des jardins de la reine Hortense (en France et au Royaume de Hollande). Il exécuta, sur l’ordre du roi Louis-Philippe, de très importantes plantations d’arbres, dans la plaine de Trianon, de Chèvreloup et au parc de Saint-Cloud. Il assura aussi, dès 1819, la direction du potager de Versailles. Il repose sous un buste de Henri Nelli.
Le sculpteur Etienne NELLI (1792-), fils d’un marbrier de Carrare, qui s’installa à Tarbes. Avec lui repose son fils Joseph NELLI (1824-1863), également sculpteur, qui fut l’un des cinq élèves de l’ Ecole des Beaux-Arts délégués pour la restauration du vieux Louvre (façade du quai), à Paris. Son activité s’ exerça d’abord dans les Pyrénées (fontaine de Lourdes, palais de justice de Tarbes...).
Antoine-François PÉRÉ (1746-1835) : élu en l’an V député des Hautes-Pyrénées au Conseil des Anciens, il devint secrétaire de cette assemblée. N’ayant pas été hostile au coup d’État de Bonaparte, il fut intégré au Sénat conservateur puis fut fait comte d’Empire. Il soutint le régime impérial, mais se rallia en 1814 à la déchéance de l’empereur, ce qui lui valut d’être élevé à la pairie. Son identité est peu lisible sur son tombeau bien abîmé.
Antoine SEMPÉ (1863-1922) : ingénieur agronome, il fut député du département de 1919 à sa mort. Dans ce même caveau familial repose son neveu, Gabriel SEMPÉ (1901-1990), qui fut champion de France d’athlétisme (110 mètres haies) à douze reprises entre 1924 et 1934.
Pierre Benoît SOULT (1770-1843) : frère du célèbre maréchal napoléonien Nicolas Jean-de-Dieu Soult, lui-même fut général de division (1813), député de Castres à la chambre des cents jours, et compagnon de Napoléon Ier à Waterloo.
Ceux qui s’intéressent à ce cimetière (et aux cimetières de Tarbes en général) consulteront le site très complet qui leur est consacré par le service des cimetières de la ville.
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