MARSEILLE (13) : cimetière juif
par
Contiguë au cimetière Saint-Pierre pour lequel il est une extension confessionnelle, le cimetière juif abrite la tombe de l’avocat Gaston CRÉMIEUX (1836-1871).
Jeune militant radical, il s’illustra dans la défense des pauvres et fonda plusieurs associations d’entraide et d’éducation dans le cadre de la loge maçonnique Des amis choisis. En 1869, il soutint Gambetta à la députation. Parallèlement, il commença à publier quelques poèmes. Son évolution politique le conduisit à se rapprocher des républicains les plus ardents. En 1871, il soutint Garibaldi, élu mais ne pouvant siéger, lors des premières journées parlementaires de 1871. Au mois de mars de la même année, il prit la tête de la seconde Commune de Marseille avec le journaliste Clovis Hugues et les futurs députés Émile Bouchet et Maurice Rouvier. Il s’y comporta de façon modérée, tentant de faire régner la clémence et le respect de la légalité. Cette insurrection se voulait à la fois un soutien à la Commune de Paris et l’affirmation d’une volonté politique régionale indépendante de la capitale. Réprimée dans le sang, l’insurrection dura quinze jours. Enfermé au fort Saint-Nicolas, puis à la prison Saint-Pierre, Gaston Crémieux fut jugé en juin et condamné à mort par un tribunal militaire. La grâce lui fut refusée par la commission des grâces. Pendant ces trois mois de prison, il écrivit une pièce de théâtre consacrée à la mémoire de Maximilien de Robespierre, quelques poèmes et des récits de prison. Gaston Crémieux fut fusillé dans les jardins du Pharo le 30 novembre suivant. Il mourut à trente-cinq ans en ordonnant lui-même son exécution, et en criant « Vive la République ! ». Célébré par Victor Hugo, Louise Michel et Jean Jaurès, son souvenir demeure vivace jusqu’à aujourd’hui.
Merci à Michel Cornille pour les photos.
Commentaires