SALON-DE-PROVENCE (13) : cimetière Saint-Roch
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Le cimetière Saint-Roch a ouvert ses portes en 1792. A Salon, son emplacement était alors considéré comme situé à l’extérieur de la ville. On transféra vers ce nouveau cimetière les tombes qui jouxtaient la collégiale. Il fut agrandi deux fois (la dernière fois en 1946), mais est désormais totalement plein dans une superficie de deux hectares.
C’est un cimetière très intéressant à visiter. La seule présence du monument aux morts justifierait de s’y rendre. La partie la plus ancienne, au Nord, recèle des tombeaux ouvragés qui valent le coup d’œil.
Curiosités
Le Monument aux morts de Salon de Provence, ou Le Sublime Réveil (1924) est taillé directement dans la falaise de safre au fond du cimetière. Le monument, entièrement taillé dans le roc, représente une brèche qui semble accéder au caveau où sont déposés les morts. Au pied de la sculpture, des dalles funéraires s’entassent, portant l’identité des victimes de la Première Guerre mondiale puis des soldats morts pendant les conflits suivants. Il est sans doute le plus massif et le plus impressionnant monument de ce type qu’il m’ait été donné de voir dans un cimetière. L’auteur de la sculpture, Eugène-Désiré Piron, repose au pied de son chef-d’œuvre (voir plus bas).
Le cimetière dispose d’une chapelle.
- A ma connaissance, le seul médaillon en bronze du cimetière.
- Le tombeau des marquis de Suffren
Célébrités : les incontournables...
Aucune.
... mais aussi
François-Victor BALLY (1775-1866) : Médecin, il fit partie de l’expédition de Saint- Domingue en qualité de chef du service de santé et eut là l’occasion d’étudier et de combattre des épidémies meurtrières, particulièrement la fièvre jaune. Il fut membre de l’Académie de Médecine.
Plusieurs membres de la famille BONNAFOUS reposent dans le tombeau Expilly : ils furent enseignants à la faculté tout au long du XIXe siècle. Parmi eux, Norbert (1809-1882), félibre et professeur de littérature ancienne et de littérature française.
L’avocat Roger CARCASSONNE (1903-1992), qui fut sénateur des Bouches-du- Rhône de 1959 à 1971, vice-président de l’Assemblée commune de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier) et délégué à l’Assemblée parlementaire européenne de 1958 à 1971.
Le poète provençal de langue d’oc Antoine Blaise CROUSILLAT (1814-1899), ami de Joseph Roumanille et de Frédéric Mistral avec lesquels il entretint une correspondance durant presque cinquante ans. En 1876, à Avignon, il fut nommé majoral du mouvement félibrige dont il fut un des fondateurs. Il participa à la publication de la plupart des revues littéraires provençales.
Le maire démocrate-chrétien de la ville Raoul FRANCOU (1890-1948), qui fut député du département de 1945 à 1946 et s’opposa au projet de Constitution de la IVe République.
Auguste GIRARD (1864-1927) : négociant en huile, maire de Salon-de-Provence, il fut député des Bouches-du-Rhône de 1912 à 1927, inscrit au groupe radical-socialiste.
L’as de l’aviation Albert MÉZERGUES (1886-1925), tué à Meknès (Maroc) durant la guerre du Rif. Il y fut inhumé au cimetière européen mais sa veuve rapatria son corps et il se trouve désormais au carré militaire.
Louis PASQUET (1867-1931) : président du conseil général de 1913 à 1914, puis de 1918 à 1930 ; sénateur de la gauche démocratique des Bouches-du-Rhône de 1920 à 1931, il fut durant trois jours ministre du Travail en 1926 ! Je ne suis pas absolument certain que sa dépouille se trouve dans la chapelle Pasquet ici présentée. Son identité n’y est pas clairement indiquée.
Le sculpteur Eugène PIRON (1875-1928), ancien élève de Louis-Ernest Barrias et de Jules Coutan, qui obtint le premier grand prix de sculpture en 1903. Tombé sous le charme de Salon, il s’y installe et réalise l’étonnant monument aux morts de la ville. Il mit fin à ses jours et repose au pied du dit monument.
Source dont sont issues les photos Crousillat, Francou et Girard.
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