BAGNEUX (92) : cimetière parisien 5/5 : divisions 91 à 115
par
Naguère, le cimetière parisien de Bagneux faisait l’objet d’un article unique, mais l’immensité du lieu et le nombre croissant de personnalités qui s’y font inhumer m’a obligé à le saucissonner en 5 et de créer une rubrique pour lui seul car je ne pouvais plus gérer le script de l’article !
En cas de recherche, il vous faudra désormais couvrir les 5 articles qui se décomposent ainsi :
1/5 : présentation générale du cimetière. Si vous avez des compléments d’infos, merci de les poster sur cet article sur lequel j’ai laissé tous les commentaires concernant le cimetière quand il faisait l’objet d’un article unique (sauf si vous connaissez la division, en auquel cas vous pourrez l’indiquer dans la tranche concernée).
2/5 : divisions 1 à 30
3/5 : division 31 à 60
4/5 : division 61 à 90
5/5 : division 91 à 115
J’ai fait le choix de présenter le cimetière par divisions. A l’intérieur de chacune sont présentés, à la manière des autres articles, les tombeaux notables, les célébrités les plus connues, puis les célébrités bénéficiant d’une aura moins large. Vous pouvez dès lors arpenter l’article en visiteur patient. Pour les plus pressés, un coup de [ctrl+F] vous permettra de vous rendre au plus vite vers la personnalité visée.
91ème division
Marcel PLANCHE (1898-1965) et Jeanne LE BONNIEC (1891-1968) : couple d’auvergnats qui accueillit Georges Brassens qui avait fuit le STO en 1944. Il s’installa dans l’inconfort de leur demeure, impasse Florimond dans le 14ème arrondissement de Paris, et y resta…jusqu’en 1965. Il finit même par acheter la maison pour ses protecteurs. Ils formèrent un étrange ménage à trois pendant plus de vingt ans. Ils furent l’inspiration de plusieurs chansons de Brassens (chez Jeanne, la cane de Jeanne, et la fameuse Chanson pour l’Auvergnat).
92ème division
Le pianiste et compositeur Pierre MAILLARD-VERGER (1910-1968), ancien élève de Paul Dukas, Grand Prix de Rome en 1939.
94ème division
GUS (Gustave Joseph Viseur : 1915-1974) : accordéoniste belge,
il aborda tous les genres du répertoire musette (valse, tango, paso-doble, ...) et a été l’un des premiers accordéonistes de jazz. Évoluant dans les milieux parisiens dès 1930, il forma son langage musical aux côtés des guitaristes manouches, et enregistra son premier disque en 1937. Il accompagna Édith Piaf en 1940. Il est le seul accordéoniste à avoir été membre du célèbre Hot Club de France.
La peintre expressionniste polonaise Mela MUTER (Maria Melania Mutermilch : 1876-1967) : installé à Paris en 1901, elle devint vite une personnalité de Montparnasse et dès 1902, participa au Salon des Beaux-Arts. Elle fut l’auteur de nombreux portraits de ses amis (Satie, Clemenceau, Ravel, Barbusse, ou encore Rainer Maria Rilke avec lequel elle eut une liaison).
95ème division
Le peintre et graveur sur bois breton Pierre ABADIE LANDEL (1896-1972).
96ème division
C’est une pauvre division dans laquelle presque toutes les stèles sont couchées.
GRIBOUILLE (Marie-France Gaite : 1941-1968) : chanteuse d’origine lyonnaise,
elle monta à Paris où elle se fit progressivement connaître, se produisant au Bœuf sur le toit. Son apparence androgyne et sa voix grave ainsi que ses chansons personnelles et ambiguës lui gagnèrent le public lesbien. On la comparait à Barbara. Elle décéda d’un excès de barbituriques et d’alcool.
L’acteur grec Tzavalas KAROUSOS (1904-1969).
L’archéologue Charles VIROLLEAUD (1879-1968), qui fut directeur du Service archéologique près le haut-commissariat de France en Syrie et au Liban et professeur à l’École pratique des hautes études. Il participa notamment aux fouilles d’Ougarit. Il fut élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1941.
97ème division
Le flûtiste Roger BOURDIN (1923-1976), l’un des grands
maîtres de cet instrument au XXème siècle, qui fut soliste aux Concerts Lamoureux et qui ne dédaigna aucune forme de musique, de ses interprétations classiques au jazz en passant par la variété ou la composition de musiques de films. On lui doit en particulier le solo de flûte d’Il est 5 heures, Paris s’éveille. Sa tombe est en train de s’enfoncer irrémédiablement dans le sol !
98ème division
L’écrivain Nicos ANDREOU (1902-1977).
L’écrivain Marc BERNARD (1900-1983), qui fut lauréat du prix
Interallié pour Anny en 1934 et du prix Goncourt en 1942 pour Pareils à des enfants. Fervent défenseur d’une littérature prolétarienne, il fonda en 1932 « Le groupe des écrivains prolétariens ».
Louis BUGETTE 1904-1975) : un autre second rôle de cinéma, issu du music hall,
qui tourna de 1949 à 1972.
La peintre Baladine KLOSSOWSKA (Elisabeth Dorothea Spiro : 1881-
1969), qui fut la mère de l’écrivain Pierre Klossowski et du peintre Balthus. Elle fut également le grand amour de Rainer Maria Rilke.
Boris de SCHLŒZER (1881-1969) : écrivain, musicologue et
traducteur français d’origine russe, il émigra en France après la Révolution d’Octobre. Il participa à la Nouvelle Revue française, et surtout traduisit de nombreux auteurs russes. Passionné de musique, il écrivit des monographies sur des compositeurs, parfois en collaboration avec sa sœur Tatiana, qui fut l’épouse d’Alexandre Scriabine.
99ème division
Le diplomate belge d’origine italienne Arturo ALFANDARI (1888-
1969), qui développa dans les années 30 une langue artificielle fondée sur une simplification de l’Esperanto, le Neo. Celle-ci ne survécut pas à son auteur.
Le sculpteur Paul AUBAN (1869-1945).
André PETIOT (1886-1973) : compositeur et musicologue, il
appartint aux Concerts Colonne.
103ème division
- Jean-Laurent COCHET (1935-2020) : metteur en scène, professeur d’art dramatique et comédien, principalement actif au théâtre ; il fut fut pensionnaire de la Comédie-Française de 1959 à 1964. Il signa plus de 150 mises en scène de théâtre, et joua plus de 300 rôles. Une centaine de ses élèves sont devenus les vedettes actuelles du théâtre et du cinéma : Gérard Depardieu, Richard Berry, Isabelle Huppert, Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart, Carole Bouquet, Fabrice Luchini, Stéphane Guillon, Andréa Ferréol, Michèle Laroque, Michel Duchaussoy, Claude Jade, Bernard Giraudeau, Mélanie Thierry. Barbara Schulz, Maxime d’Aboville, Joséphine Japy, Emmanuelle Bach... Il est mort de la covid 19.
Le peintre russe Serge FOTINSKY (1885-1971), qui s’exila en France après la révolution russe de 1905 à laquelle il participa.
Jacques NORVAL (1914-1998), qui dessina au Père Lachaise la tombe des sœurs Carita. Il fut l’époux de Maria Carita. La tombe est ornée d’une œuvre imposante de Yasuo Mizui.
105ème division
Le photoreporter Philippe LETELLIER (1936-1970), qui fut tué lors
d’une mission.
Le Compagnon de la Libération Pierre SONNEVILLE (1911-1970), qui fut commandant
de sous-marin durant la guerre.
106ème division
Le comédien Henri CZARNIAK (1937-1986), qui tourna de 1965 à sa mort des rôles de
truands un peu brutes.
Le musicien Bernard HAULTIER (1926-2002) : chef d’orchestre,
violoniste, clarinettiste, compositeur et directeur artistique des éditions musicales Hortensia, il fut également pédagogue et compositeur. On lui doit en outre plusieurs ouvrages didactiques.
107ème division
108ème division
Le grand reporter Michel GORDEY (1913-2005), qui fut longtemps l’un des piliers du France-Soir de Pierre Lazareff, et un très bon connaisseur de l’Union soviétique et des Etats-Unis. Né en Russie, il fut longtemps interdit de séjour dans son pays d’origine, il finit par pouvoir y revenir à la fin des années 50 et par en ramener un grand reportage, publié ensuite dans la collection « Air du temps », chez Gallimard, sous le titre Visa pour Moscou.
Le pianiste Efraïm TCHERNIAVSKY (1892-1971).
109ème division
C’est dans cette division qu’avait été inhumé le comédien SINOËL (Jean Biès : 1868-1949), qui fut un irremplaçable second rôle du cinéma des années 30 et 40. Il ne mesurait que 1,53 mètre ! Sa tombe fut hélas reprise en 1997.
113ème division
Robert SELLER (1889-1967) : acteur français, il tourna pour le cinéma
entre 1928 et 1963, en particulier dans de nombreux films et pièces de théâtre de Sacha Guitry. Sa tombe n’est quasiment plus lisible.
115ème division
Michel BERNHOLC (1941-2002) : musicien et arrangeur français, il travailla avec de très nombreux artistes et dirigea les enregistrements de Starmania. On lui doit la musique des Bronzés (1er opus) de Patrice Lecomte. Il se suicida.
Hersch FENSTER (1892-1964) : formé à Vienne, il fut dans un premier temps journaliste. Il s’installa à Paris en 1922 et fit la connaissance des artistes émigrés à Paris. Il arriva à échapper, avec sa famille, à la déportation et se réfugia en Suisse. Dès ce moment, il conçut le projet d’honorer la mémoire des artistes morts en déportation. Au terme d’enquêtes très poussées, d’un travail inlassable, il parvint à reconstituer leurs itinéraires et publia en 1951, à compte d’auteur, Undzere Farpainikte Kinstler (Nos artistes martyrs).
Le philosophe juif russe Jacob GORDIN (1896-1947).
La poétesse yiddish Perl HALTER (+1974), inhumé avec son époux l’imprimeur Salomon Lewi HALTER (1905-1963). Ils étaient les parents de l’écrivain Marek Halter. Leur tombe est ornée de deux plaques reproduisant leurs traits au crayon et signés Marek Halter.
L’étonnant Joseph JOANOVICI (ca1905-1965) : ferrailleur français
d’origine juive roumaine, fournisseur de métal pour les Nazis, mais également pourvoyeur de la Résistance, il fut peut-être également un agent du Komintern soviétique pendant l’Occupation. Ses activités le rendirent milliardaire, mais il fut condamné en 1949 pour collaboration à 5 ans de prison. Libéré sous conditions, il tenta vainement de s’installer en Israël avant de retourner derrière les barreaux. Il retrouva sa liberté en mai 1962 en raison de son état de santé et mourut ruiné le 7 février 1965 !
pour revenir : 1/4 : présentation générale du cimetière
2/5 : divisions 1 à 30
3/5 : division 31 à 60
4/5 : division 61 à 90
Merci à cp pour la tombe Norval.
Merci à Jean-Yves Le Rouzic pour la tombe Bugette.
Merci à Herbert pour la photo Klossowska.
Merci à Jean-Michel Albert pour les photos Abadie Landel et Virolleaud.
Commentaires