CLEMENCEAU Georges (1841-1929)
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Médecin, c’est pourtant en tant que journaliste que Georges Clemenceau s’illustra d’abord, publiant le fameux J’accuse de Zola dans son quotidien L’Aurore. Député au verbe aussi redoutable que la plume, il s’imposa comme chef du parti radical. Il combatit si bien la politique coloniale de Jules Ferry qu’il accula celui-ci à la démission. Puis ce ’tombeur de ministères’ devint sénateur dès 1902 et président du Conseil de 1906 à 1909, veillant à la séparation de l’Eglise et de l’Etat, réprimant les grèves, mais créant le ministère du travail. Poincaré le rappella au pouvoir à contrecoeur en 1917. Soutenant l’effort de guerre (il fit arrêter les ’défaitistes’ Caillaux et Malvy), Clemenceau parvint cependant à maintenir la suprématie du pouvoir civil sur le pouvoir militaire. En dépit de son extrême popularité (il fut élu à l’Académie française par acclamation mais n’y siégea jamais), il ne fut pas choisi pour la présidence de la République en 1920 par les parlementaires, que le spectre d’un pouvoir personnel effrayait. Amer, il poursuivit ses voyages et son travail d’écriture. Ses surnoms furent nombreux : le Tigre (créateur des fameuses brigades de police qui portèrent son nom), le Père la Victoire...
Au bord du Petit Lay, en contrebas d’une stèle de Sicard représentant Athéna, à laquelle Clemenceau se référait souvent, deux grilles jumelles ombragées par un grand cèdre de l’Atlas, « arbre de La Liberté » planté en 1848 par son père, entourent les tombes (sans pierre tombale ni inscription) de Georges Clemenceau et de son père. Refusant par avance des funérailles officielles, il avait soigneusement réglé le détail de ses obsèques et exprimé le désir de reposer auprès de son père au Colombier, manoir du XVIe siècle sur la commune de Mouchamps qui fut une propriété familiale.
Il fut porté en terre par son chauffeur, son valet de chambre, deux fossoyeurs et deux paysans. Pendant de longues années, la commune de Montmartre (il avait été le maire du XVIIIe arrondissement entre 1870 et 1871) fit fleurir la sépulture. Depuis 1998, les deux tombes, la stèle et l’allée d’accès sont classés aux Monuments Historiques.
Merci à Jean René Tuaud pour les photos.
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