SAINT-FÉLIX-LAURAGAIS (31) : cimetière Saint-Roch
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En venant de Toulouse, à l’entrée de la ville de Saint-Félix-Lauragais, se trouve dans le cimetière de la paroisse une chapelle dédiée à saint Roch. Malgré l’apparence romane, elle ne fut construite vraisemblablement qu’au tout début du XVIIe siècle. aux frais de la ville. Les habitants voulaient s’assurer la protection de saint Roch au cours de l’épidémie qui dévastait la région à cette époque. A l’intérieur, des plaques funéraires indiquent les sépultures des anciens curés.
Derrière la chapelle fut érigé le monument aux morts de la commune.
Petit cimetière rural charmant, on y trouve la tombe de deux musiciens :
Le pianiste italien naturalisé français Aldo CICCOLINI (1925-2015), qui apprit son art auprès de avec Marguerite Long, Alfred Cortot et Yves Nat. Ardent défenseur de la musique française pour piano (Ravel, Debussy, Satie, Chabrier, Séverac, mais aussi Massenet, Alkan, Castillon, Tailleferre), il fut également un lisztien convaincu et un beethovénien passionné. Il enseigna également, et laissa derrière lui une centaine d’enregistrements discographiques. Les amateurs d’Erik Satie connaissent tous ses interprétations de l’œuvre de ce dernier.
A proximité se trouve le tombeau de famille du compositeur Déodat de SÉVERAC (1872-1921). Elève à la Schola Cantorum de Paris de Vincent d’Indy et d’Albéric Magnard, il y prit des leçons d’orgue avec Alexandre Guilmant et devient l’assistant d’Isaac Albéniz. Très attaché à ses origines, il se fixa à Céret (Pyrénées-Orientales) à partir de 1910, région qui attira par la suite un certain nombre d’artistes. Il fut aussi en relation avec certaines individualités du milieu occultiste français. On lui doit des poèmes symphoniques sur les saisons, des mélodies des poésies de Baudelaire et de Verlaine ainsi que des vers occitans, deux opéras... Il composa sa musique chorale avec des arrangements de textes en catalan : sa suite Cerdaña, son chef-d’œuvre, illustre son amour pour le terroir catalan. Admirateur de Frédéric Mistral, royaliste, il fut le chantre d’une musique régionale en rupture avec le parisianisme. Avec lui repose son petit-fils, Gilbert BLACQUE-BELAIR (1936-1992), qui créa dans la commune en 1989 un festival de musique portant le nom de son aïeul, et qui fut inauguré par Aldo Ciccolini (qui enregistra l’intégral de l’œuvre pour piano de Séverac).
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