MAZAMET (81) : cimetière
par
- En raison de sa localisation, la vue porte sur l’ensemble de la ville
Les cimetières de Mazamet sont surprenants à bien des égards ! En premier lieu ils sont pluriels, car sans compter les cimetières ruraux ou privés qui appartiennent à la commune, « le » cimetière est constitué de plusieurs cimetières (Bon repos, Champ de ville, consistoire, Fon d’or...) enchevêtrés, plus ou moins agglomérés, où il n’est pas simple de s’orienter (on apprend sur le net qu’avant 1963, il n’y a pas de registre qui énumère avec précision les défunts ! Depuis 2014, la mairie mène un travail de recensement des tombeaux). En second lieu -et cela participe du capharnaüm funéraire que constitue le lieu- , Mazamet connaît les problématiques de toutes les communes dans lesquelles cohabitaient catholiques et protestants, chaque communauté ayant son cimetière d’élection. Le site est non seulement anarchique mais également escarpé, à flanc de colline (bonjour les jambes pour le visiter exhaustivement !). Enfin, il a ses particularités : un « fossé » sépare les
- Le « fossé »
diverses enclaves. En outre, le cimetière du consistoire se distingue du reste des nécropoles : des allées parallèles en terrasses, bordées de part et d’autres par de massives (voire gigantesques) chapelles de familles protestantes, le tout envahi par une végétation exubérante. Beaucoup de ces chapelles semblent abandonnées, beaucoup n’indiquent pas les identités des défunts....
- Aspect étonnant du cimetière du consistoire
Bref : je pense qu’il y aurait beaucoup à écrire sur ces cimetières sur lesquels on ne trouve quasiment rien sur Internet. Cet article ne saurait dans ce domaine constituer qu’une modeste introduction.
- Ici, peu de tombes d’1m sur 2 : la tendance est davantage aux vaste enclos familiaux
L’histoire de la ville se dessine évidemment dans le cimetière : liens généalogiques unissant les familles protestantes ou catholiques, ouvrières ou entrepreneuriales, dans une commune marquée par l’industrialisation, en particulier les filatures.
- L’imposant tombeau des curés, béni par l’archevêque en personne en 1866 : les rivalités religieuses s’inscrivent aussi dans la monumentalité.
Protestantisme oblige, les œuvres d’art se limitent à la portion congrue.
Tout en haut du cimetière, dans une chapelle imposante rénovée en 2019, repose Edouard BARBEY (1831-1905). Officier de marine, maire de Mazamet de 1871 à 1882, Il fut sénateur de la gauche libérale et laïque du Tarn de 1882 à sa mort et vice président du Sénat de 1901 à 1904. A deux reprises, en 1887 puis entre 1889 et 1892, il fut ministre de la Marine et des Colonies.
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