POITIERS (86) : église Sainte-Radegonde
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L’église Sainte-Radegonde est une église de style roman et de gothique angevin à Poitiers. Construite à l’origine au VIe siècle sous le nom de Sainte-Marie-hors-les-murs par Sainte Radegonde de Poitiers, reconstruite au XIe siècle, c’est un lieu de pèlerinage et l’une des principales églises de la région.
L’édifice, mentionné au VIe siècle, servait de sépulture pour les religieuses de l’abbaye. À cette époque elle est placée sous le vocable de la Vierge, et s’appelle « Sainte-Marie-hors-les-murs ». Elle était construite à l’extérieur du rempart en raison de son usage funéraire ; en effet la muraille gallo-romaine, bâtie à la charnière des IIIe et IVe siècles passait entre cette église et la cathédrale Saint-Pierre. Durant la période mérovingienne, on avait conservé la tradition romaine de pratiquer les inhumations extra muros pour des raisons sanitaires.
La crypte
La petite salle funéraire est accessible par un escalier qui date du XIXe siècle. Il a remplacé deux petits escaliers latéraux. La salle est contournée par un déambulatoire à trois chapelles rayonnantes.
Les côtés de l’escalier sont couverts d’ex-votos. L’un d’entre eux indique « Merci pour le mieux obtenu, demandons entière guérison », sans aucun doute un pèlerin mécontent du résultat de ses prières. Parmi ceux-ci, un ex-voto en latin offert par Anne d’Autriche : en 1649, cette dernière, alors régente du royaume de France, entra dans la confrérie de la sainte instituée six ans plus tôt. En 1651, elle vint se recueillir sur le tombeau de la sainte pour demander une guérison de Louis XIV.
Dans les chapelles latérales reposent les dépouilles des compagnes et disciples de Sainte Radegonde : sainte Agnès, abbesse de l’abbaye Sainte-Croix de Poitiers et Sainte Disciole.
RADEGONDE (ca520-587) : princesse thuringienne, elle devint reine des Francs en épousant Clotaire Ier, fils de Clovis. Connue pour son extrême humilité et sa dévotion, elle fuit la cour royale et s’installa à Poitiers où elle fonda l’abbaye Sainte-Croix de Poitiers, dont elle devint simple religieuse. Elle est vénérée comme sainte par les églises catholique et orthodoxe, et fêtée le 13 août. Elle est sainte patronne de Poitiers et patronne secondaire de France.
Ses funérailles eurent lieu en présence de Grégoire de Tours. Pendant les invasions normandes, sa dépouille fut emmenée à l’abbaye Saint-Benoît de Quinçay, puis ramenée à Poitiers en 868.De nombreux miracles lui sont attribués, notamment des guérisons miraculeuses, ce qui attira de nombreux pèlerins. Elle fut déclarée sainte peu de temps après sa mort. C’est un des rares saints à ne pas avoir été canonisé par le Saint-Siège, mais par la croyance populaire. Le Duc de Berry fit ouvrir son tombeau en 1412 et y trouva le corps de Radegonde tel qu’il fut enseveli 820 ans plus tôt. Il voulait couper la tête de cette dernière pour l’emmener à la sainte chapelle de Bourges. Devant la frayeur des assistants qui l’accompagnait, il renonça à ce projet et se contenta de son anneau nuptial. Son tombeau fut profané en 1562 pendant les guerres de Religion. Quelques ossements calcinés de femme ont été recueillis dans un coffret en plomb qui a été déposé dans le sépulcre de marbre gris-noir que l’on peut voir de nos jours en 1987. Les ossements pourraient être ceux de la sainte. Le sépulcre a été réparé avec des crampons en métal.
Sainte-Agnès-de-Poitiers (VIe siècle) : Elle fut la première abbesse de la plus ancienne abbaye de femmes, l’abbaye Sainte-Croix de Poitiers, fondée par Sainte Radegonde, qu’elle plaça sous la règle de saint Césaire. Agnès grandit à la cour où elle bénéficia de l’éducation de la reine Radegonde. Consacrée par l’évêque Germain de Paris, elle suivit Radegonde dans l’abbaye que cette dernière avait fondée. Elle serait morte martyr avec l’une de ses religieuses, sainte Disciole : cette dernière serait morte en 583, peu avant sainte Radegonde. Elle fut la première sainte de l’Abbaye Sainte-Croix. Son tombeau se trouve dans la crypte.
La petite place ombragée qui jouxte l’église était autrefois un cimetière.
Source : Wikipedia
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