ROQUEVAIRE (13) : cimetière
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Intéressant de constater que dans une ville traditionnellement apparentée communiste, la personnalité majeure du cimetière se trouve à l’opposé radicale de l’échiquier politique !
Chapelles blanches se détachant sur le ciel bleu et une nature verte et minérale du pays d’Aubagne, quelques anges bien proprets, des croix partout : le cimetière de Roquevaire est tout à fait conforme aux cimetières provençaux.
Le robinet d’arrosage prend ici des allures de fontaine de village !
Un monument ancien porte une plaque indiquant les concessions disparues.
Sont inhumés ici :
Le communiste Léon DAVID (1901-2000), forgeron de son métier, qui fut sénateur du département de 1959 à 1962, puis de 1971 à 1978. Il était également maire de la commune.
Le député PCF de 1978 à 1981 Georges LAZZARINO (1921-2002), ouvrier métallurgiste de son métier.
Charles MAURRAS (1868-1952) : écrivain provençal appartenant au Félibrige, et agnostique paganisant dans sa jeunesse, il se rapprocha ensuite des catholiques et dirigea le journal L’Action française, fer de lance du mouvement royaliste autour de Léon Daudet, Jacques Bainville, et Maurice Pujo. Nationaliste et contre-révolutionnaire, l’Action française prôna alors une monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée, mais également un antisémitisme d’État, ce qui en fit le principal mouvement intellectuel et politique d’extrême droite sous la Troisième république.
Il eut une grande influence sur une partie de la jeunesse, celle qui se groupa dans le mouvement des Camelots du roi. Il soutint le régime de Vichy, ce qui lui valut d’être condamné pour intelligence avec l’ennemi à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale. De cette dernière condamnation découla son exclusion automatique de l’Académie française, où il avait été élu en 1938 : néanmoins, son siège resta vacant tant qu’il vécut.
Inhumé au cimetière de Roquevaire, son cœur se trouve dans le jardin de sa maison-musée de Martigues (13). Dans sa chapelle repose également sa fille adoptive, la femme de lettres Hélène MAURRAS (1904-1985).
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