LAON (02) : cimetière Saint-Just
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Ouvert en 1803, le cimetière Saint-Juste est l’un des plus vieux cimetières urbains français (il est l’aîné du Père Lachaise de un an !). Les mauvaises langues diront que cela se voit : il offre effectivement une partie ancienne assez délabrée, où les tombeaux se limitent parfois à des tas de cailloux épars. Cette caractéristique est régulièrement dénoncée par des articles dans la presse locale.
Il faut dire que le terrain était particulièrement inapproprié pour y installer un cimetière : sur une éminence, il connaît régulièrement des glissements de terrain. En outre, la plupart des concessions sont en déshérence.
J’ai eu la chance de le découvrir un jour de brume, rendant le chaos minéral encore plus impressionnant. Les gothiques en culotte courte aurait été ravis !
Curiosités
Beaucoup de tombes délabrées, mais pas grand chose à se mettre sous la dent en terme de patrimoine. En revanche, une ambiance singulière, entre le fantomatique et le mélancolique...
Au centre de la partie ancienne du cimetière semble se trouver une chapelle (fermée).
Un monument commémore la mémoire des Gardes mobiles tués à l’explosion de la citadelle (9 septembre 1870). Cet épisode rappelle un moment tragique de la guerre : le 9 septembre, vers midi, les allemands gravissaient la rampe de Vaux au son d’une musique militaire et prenaient position dans la ville. Ayant reçu l’ordre de capituler, le général Thérémin d’Hame remit les clés de la citadelle de Laon au général allemand mais les Prussiens furent accueillis à l’intérieur de celle-ci par une explosion retentissante : c’était la poudrière qui sautait. On apprit plus tard qu’un garde du génie était l’auteur de cet acte désespéré qui provoqua la mort d’environ 300 personnes, la majorité étant des français.
Quelques réalisations et tombeaux de notables :
- La tombe de l’ancien maire Jacques-François Glatigny (+1888) est ornée d’un médaillon en bronze par Bernard Steuer.
- Le joli tombeau de E. Barnabé Maréchal sur les plans de l’architecte Léon Gagnon, sculpté par Maghellen en 1849 qui a également réalisé le portrait en bronze.
- Les tombes élevées à la mémoire de Eugène-Edmond Dollé, ancien notaire et maire de la ville de Laon (+1847) (elle porte des armoiries), et de son épouse Gabrielle-Louise-Madeleine de La Campagne (+1855).
- Le tombeau de Louis Antoine de Beffroy de la Grève, (+1831), chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, ancien capitaine d’infanterie, ancien commandant de la garde nationale de Laon et ancien maire de la ville.
- la tombe de l’ingénieur Lucien Limasset (+1915), ornée d’un médaillon par Luc Mony (1920).
Célébrités : les incontournables...
Aucun
... mais aussi
Aucune grande célébrité dans le cimetière, quelques noms uniquement, dont la notoriété ne dépasse pas la région.
L’architecte pyrénéen Edouard Julien BOURBIER (1866-1901).
Jacques-François Laurent DEVISME (1749-1830) : avocat, il fut choisi pour être député du tiers état aux États généraux de 1789 et prit une part active aux travaux de l’Assemblée. Il devint secrétaire de l’assemblée constituante (1791), mais se retira dans ses terres pour échapper à la Terreur, et ne reparut qu’après le 18 brumaire. Président du Corps législatif (an X), il devint procureur général près la cour criminelle du département de l’Aisne, puis substitut du procureur-général à la cour impériale d’Amiens. Membre de la chambre des représentants (Cent-Jours), il fut destitué sous la Seconde Restauration : dès-lors il s’occupa de littérature.
Jean-Charles Louis LE CARLIER de COLLIGIS (1767-1836) : maire de Laon, il fut député de l’Aisne de 1823 à 1827.
Le général et résistant Henry MINGASSON (1899-1978), qui fut le chef des FFI-Dordogne.
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