MONT-SOUS-VAUDREY (39) : cimetière
par
Mont-sous-Vaudrey, c’est connu, est le berceau de la famille Grévy.
Dans le cimetière, il existe deux tombeaux monumentaux de la famille :
Dans le premier, monumental et insolite dans un si petit cimetière avec ses allures de casemate art déco, repose le président de la République Jules GRÉVY.
Il y repose avec son épouse, sa fille Alice et l’époux de cette dernière, Daniel WILSON (1840-1919), resté célèbre pour son implication dans le scandale des décorations qui amena son beau-père à démissionner de la présidence de la République. Il fut pourtant constamment réélu député de l’Indre-et-Loir de 1869 à 1889, puis de 1893 à 1902. Il fut en outre sous-secrétaire d’État aux Finances en 1879. Trafiquant de haut vol, il vendait depuis un bureau du palais de l’Élysée des décorations et médailles au prix fort, monnayant aussi son intervention pour obtenir des marchés publics ou la grâce présidentielle. Avec l’argent, il finança des journaux de province. C’est à cause de cette affaire que le constat de l’absence de loi interdisant ce type de trafic entraîna la création d’une incrimination spécifique permettant de le réprimer : le trafic d’influence.
Condamné à de la prison, mais acquitté en appel, ce scandale donna lieu à de nombreux jeux d’esprit, des chansons et des caricatures. La plus connue de ces chansons s’intitulait Ah quel malheur d’avoir un gendre !
Dans la seconde chapelle, assez monumentale elle-aussi, reposent les deux frères de Jules (et leurs descendants), à savoir :
le général de division Paul GRÉVY (1820-1914), qui entra en politique et fut sénateur du Jura de 1880 à 1906.
Albert GRÉVY (1823-1899) : avocat au Barreau de Paris, il fut député du Doubs de 1871 à 1880, sénateur inamovible de 1880 à 1899, et Gouverneur de l’Algérie de 1879 à 1881.
Leur tombeau, à l’intérieur de la chapelle, se trouve dans une massive crypte.
C’est également dans ce cimetière que repose le peintre paysagiste Auguste POINTELIN (1839-1933), dont ’œuvre dépeint principalement les paysages du Jura, qu’il réalisa de mémoire, exerçant le métier de professeur de mathématiques dans le Nord, puis à Paris. Ne cédant ni au courant réaliste, ni à l’idéal rustique des peintres de Barbizon, ni aux tentations coloristes des impressionnistes, son originalité fut révélée dans son grand tableau de 1876, Sur un plateau du Jura, récompensé au Salon par une mention honorable, et aujourd’hui conservé au musée des beaux-arts de Dole.
Commentaires