CAVAIGNAC famille
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Près du rond-point du cimetière Montmartre se remarque un magnifique gisant de bronze représentant un homme allongé : il s’agit du caveau familial de la famille Cavaignac, marquée par son attachement à la République. On y trouve :
la présence du conventionnel Jean-Baptiste CAVAIGNAC (1763-1829) n’est que symbolique (contrairement à ce qu’on lit parfois). Fondateur de la dynastie, ce régicide fut exilé lors de la Restauration à Bruxelles où il mourut (et où il fut sans doute inhumé). Cette tombe, qui a valeur de cénotaphe, indique bien "à la mémoire de" et non le "ici repose" qui est attribué aux autres membres de la famille.
son fils Eléonore Louis Godefroy, dit Godefroy CAVAIGNAC (1801-1845) fut journaliste et devint l’un des leaders du parti républicain après 1830. Il fut l’un des organisateurs de la nuit d’émeutes du 15 avril 1834, raison pour laquelle il fut enfermé à Sainte-Pélagie d’où il s’échappa. Il eut droit à de funérailles grandioses organisées par ses amis républicains. C’est lui qui est représenté par le gisant très expressif qui recouvre la tombe. Attribué à Rude, qui fut assisté d’Ernest Christophe, il semblerait qu’il faille en attribuer plus justement la paternité au second qu’au premier.
Louis-Eugène CAVAIGNAC (1802-1857), frère du précédent, fut un général et un politicien français. Gouverneur de l’Algérie en 1848, il fut rappelé pour devenir ministre de la Guerre. Il réprima durement les émeutes ouvrières de juin 1848 et fut investi de pouvoirs quasi dictatoriaux par l’Assemblée. Il fut un candidat malheureux à la première élection présidentielle qui vit la consécration de Louis Napoléon Bonaparte. Il passa dès lors dans l’opposition.
- Reconstitution de l’acte de décès de Louis Eugène Cavaignac - Paris.
Jacques Marie-Eugène Godefroy CAVAIGNAC (1853-1905), fils du précédent, s’engagea lui aussi en politique et devint ministre de la marine et des colonies dans le cabinet Loubet en 1892, puis ministre de la guerre dans le cabinet de Léon Bourgeois (1895) et dans celui de Brisson en 1898. Nationaliste et antidreyfusard, la découverte du faux document du colonel Henry entraina sa démission (ce qui fit dire à Zola que les "Cavaignac se suivaient mais ne se ressemblaient pas". En 1899 il fut un candidat malheureux à la présidence de la république face à Emile Loubet.
Eugène CAVAIGNAC (1876-1969), fils du précédent, fut un historien qui enseigna à l’université de Strasbourg et qui fut un spécialiste des civilisations antiques.
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