Les Bonaparte
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L’histoire des Bonaparte témoigne des soubresauts de l’époque, dans un contexte agité post-révolutionnaire : malgré tous ses efforts, Napoléon ne parvint pas à asseoir sa descendance sur le trône de France. Les tentatives qu’il fit pour établir une crypte impériale à Saint-Denis sont dans ce domaine tout à fait révélatrices. Ironie du sort, plus que les Bonaparte, ce sont les Beauharnais qui parvinrent, par les mariages, à s’unir à toutes les grandes dynasties du monde... Revanche posthume d’une Joséphine répudiée !
Les lieux d’inhumation des Bonaparte sont divers, et si certains lieux apparaissent comme autant de nécropoles familiales (chapelle impériale d’Ajaccio, église de Saint-Leu-La-Forêt, Invalides...), aucune ne s’imposa durablement. Posés sur les trônes européens par Napoléon, les Bonaparte du XIXe siècle suivent les aléas de l’histoire européenne dont ils furent les acteurs principaux.
Les souverains
Napoléon Ier (1769-1821) : consul du 11 novembre au 25 décembre 1799, Premier consul du 25 décembre 1799 au 18 mai 1804, empereur des Français du 18 mai 1804 au 06 avril 1814, puis du 20 mars au 22 juin 1815, président de la République italienne de 1802 à 1805 puis roi d’Italie du 17 mars 1805 au 11 avril 1814, médiateur de la Confédération suisse de 1803 à 1813 et protecteur de la Confédération du Rhin de 1806 à 1813. Il voulut tout d’abord se faire inhumer à Saint-Denis qu’il fit rénover à partir de 1805. En 1806, un projet fut mis en place afin de créer une crypte impériale pour lui et ses descendants dans l’ancienne basilique [1]. Exilé à Sainte-Hélène après sa seconde abdication, il demanda dans son testament à être inhumé « sur les bords de Seine, au milieu de ce peuple français que j’ai tant aimé ». Inhumé dans la vallée du Géranium à Sainte-Hélène (rebaptisée depuis « vallée du Tombeau », sous une dalle anonyme, il fut ramené en France par la volonté de Louis-Philippe : le transfert des cendres [2] eut lieu en 1840. Du 15 décembre 1840 au 06 février 1841, le cercueil impérial fut exposé sous la coupole de l’église du Dôme. Le 06 février 1841, il est placé dans la chapelle Saint-Jérôme de cette même église tandis qu’est entamée la construction de la crypte impériale. En 1842, Louis-Philippe charge l’architecte Ludovico Visconti d’élever en l’église du Dôme un autel séparé de celui de l’église Saint-Louis-des-Invalides et de creuser la crypte destinée à recevoir le cercueil de l’empereur. Le 02 avril 1861, en présence de Napoléon III, il est enfin placé dans le cercueil en porphyre rouge dans lequel il se trouve. Ce tombeau, façonné dans des blocs de porphyre rouge de Russie, placé sur un socle de granit vert des Vosges, est cerné d’une couronne de lauriers et d’inscriptions rappelant les grandes victoires de l’Empire. Il mesure 4,50 mètres de haut sur 4 mètres de long et 2 mètres de large. Napoléon se trouve à l’intérieur du sarcophage dans six cercueils : un en fer blanc, puis un en acajou, deux en plomb, un en ébène puis un en chêne. Au pied de l’empereur, un vase en argent renferme son coeur. Dans la galerie circulaire, une suite de bas-reliefs sculptés par Simart figurent les principales actions du règne. Au fond de la crypte, au-dessus de la dalle sous laquelle repose son fils, est érigée une statue de l’Empereur de 2,66 mètres portant les emblèmes impériaux. À partir de 1854, l’empereur Napoléon III négocia avec le gouvernement britannique l’achat de Longwood House (domaine de Napoléon à Sainte-Hélène) et de la vallée du Tombeau, qui devinrent propriétés françaises en 1858 et qui sont gérées depuis par le ministère français des Affaires étrangères. On le sait peu, mais il existe, à l’extérieur de l’église du Dôme, la tombe originale de Sainte-Hélène qui fut rapportée à Paris et qui jouxte les Invalides.
- Emplacement du tombeau de Napoléon à Sainte-Hélène.
- Tombe de Napoléon à Sainte-Hélène, rapportée à Paris - Invalides.
Sa première épouse, Joséphine de Beauharnais (Rose Tascher de la Pagerie : 1763-1814) , fut inhumée en la chapelle Saint-Nicolas de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul de Rueil-Malmaison (92). Son monument funéraire, oeuvre de Cartellier et dessiné par l’architecte Louis-Martin Berthault, fut réalisé en 1825 : il est surmonté d’une effigie de la défunte en « priante », dans une position proche de celle que lui donna le peintre David dans son tableau sur le sacre de Napoléon. Cette église, dans laquelle fut également inhumée sa fille Hortense, née de son mariage avec Alexandre Beauharnais, fut totalement restaurée sur l’ordre de Napoléon III entre 1854 et 1856. La seconde épouse de Napoléon, l’impératrice consort Marie-Louise de Habsbourg (1791-1847), repose en sa qualité d’archiduchesse autrichienne dans le Kapuzinergruft de Vienne (Autriche). Devenue duchesse de Parme après la chute de Napoléon, elle aurait pu se faire inhumer dans la crypte ducale de la basilique de la Madonna della Stacata de Parme (Italie) où repose d’ailleurs son second époux, le comte Adam Adalbert Von Neipperg (1775-1829), mais elle préféra reposer auprès de son fils. Seul un mausolée est élevé à sa mémoire dans cette église de Parme.
- Tombeau monumental de Joséphine de Beauharnais.
- Cercueil de Marie-Louise de Habsbourg - Kapuzinergruft.
Napoléon II « l’Aiglon », Roi de Rome, duc de Reichstadt (1811-1832) : empereur titulaire par une Commission de gouvernement au nom de Napoléon Ier du 22 juin au 07 juillet 1815. Il ne régna jamais en réalité. Inhumé dans son uniforme blanc de l’armée autrichienne dans un cercueil en bronze dans la Kapuzinergruft de Vienne (Autriche) où vint le rejoindre sa mère en 1847. Le 15 décembre 1940, sous ordre d’Adolf Hitler, son cercueil est ramené auprès de la dépouille de son père. Installé dans la chapelle Saint-Jérôme de l’église du Dôme, il fut descendu le 19 décembre 1969 en la crypte inférieure, sous la statue en majesté de Napoléon Ier. Son coeur, en revanche, est demeuré dans l’Augustinerkirche et ses entrailles au Stephansdom de Vienne (Autriche), comme le veut la tradition dans la famille Habsbourg.
Napoléon III (Louis Napoléon Bonaparte : 1808-1873). Président de la République française du 10 décembre 1848 au 02 décembre 1851, « prince-président » du 02 décembre 1851 au 02 décembre 1852 puis empereur des Français du 02 décembre 1852 au 04 septembre 1870. Il reprit le projet de son oncle de crypte impériale à Saint-Denis et le confia à Viollet-le-Duc qui fit agrandir celle de 1806, mais sa chute en 1870 mit un terme définit à tout établissement des Bonaparte à Saint-Denis. En parallèle, il fit également construire par Victor Baltard une crypte sous l’église Saint-Augustin (Paris 8ème) : cette crypte existe toujours, mais elle ne servit évidemment jamais. Exilé en Grande-Bretagne, Napoléon III fut d’abord inhumé dans un petite chapelle édifiée par son épouse en l’église St.Mary de Chisleshurst, dans le Kent (Grande-Bretagne), puis transféré le 09 janvier 1888 en la crypte de l’église St.Michel de l’abbaye de Farnborough, dans le Hampshire (Grande-Bretagne) [3]. Son épouse, Eugénie de Montijo (1826-1920) le rejoignit, après une longévité exceptionnelle, en la crypte de l’église St.Michel de l’abbaye de Farnborough, dans le Hampshire (Grande-Bretagne). Le caveau impérial de Farnborough appartient à titre héréditaire au chef de la maison impériale de France.
- Tombeau de Napoléon III
- Tombeau de l’impératrice.
Napoléon Eugène Louis Jean Joseph Bonaparte, « le prince impérial » (1856-1879) : fils unique de Napoléon III, il ne régna jamais même si les Bonapartistes en firent leur Napoléon IV. Tué dans la guerre contre les Zoulous, il fut inhumé dans la chapelle de l’église St.Mary de Chisleshurst, dans le Kent (Grande-Bretagne), puis transféré, avec son père, le 09 janvier 1888 en la crypte de l’église St.Michel de l’abbaye de Farnborough, dans le Hampshire (Grande-Bretagne).
- Tombeau du prince impérial.
Les proches de Napoléon Ier
Quoiqu’ils n’aient pas dirigé la France, il m’a semblé intéressant de présenter les lieux d’inhumation des Napoléonides proches de Napoléon Ier, à savoir ses frères et soeurs, mais également de quelques membres de la famille Beauharnais.
Ses parents
Carlo Bonaparte (1746-1785), son père. Inhumé dans l’église du couvent des Cordeliers, il fut transféré en 1803 dans le parc du domaine du château de Mortefontaine (60), propriété de son fils Joseph. En 1804, nouveau transfert contre la volonté de Napoléon dans le château de Saint-Leu (chapelle sépulcrale Saint-Charles), propriété de son fils Louis. Lorsque ce domaine fut restitué au prince de Condé, en 1819, il fut à nouveau transféré en l’église paroissiale Saint-Leu (95). Il fut une dernière fois déplacé, le 05 avril 1951, en la chapelle impériale d’Ajaccio (Corse). Son épouse, Letizia Ramolino (1750-1836), la mère de Napoléon, mourut à Rome et fut inhumée au couvent des soeurs de l’ordre de la Sainte-Croix et de la Passion à Corneto, près de Civitavecchia, dans le Latium, puis transférée en 1859 en la cathédrale d’Ajaccio avant un ultime transfert, le 11 septembre 1860, en la chapelle impériale d’Ajaccio (Corse).
- Tombeau désormais vide de Charles Bonaparte à Saint-Leu.
Ses frères et soeurs
Joseph (1768-1844), roi de Naples et de Sicile en 1806 puis roi d’Espagne de 1808 à 1813. Inhumé en la basilique Santa-Croce de Florence (Italie), il fut transféré en l’église du Dôme des Invalides le 14 juin 1862 sous le règne de son neveu Napoléon III, dans un tombeau réalisé par Alphonse-Nicolas Crépinet. Sur ce tombeau est indiqué « Joseph Napoléon I », toute la famille de l’empereur reconnu dynaste ayant pris par la volonté de ce dernier le patronyme Napoléon. Son épouse, Marie-Julie Clary (1771-1845) fut également inhumée à Santa-Croce où elle se trouve toujours. Dans la chapelle Bonaparte de Santa-Croce se trouvent également plusieurs de leurs enfants.
- Chapelle Bonaparte de la basilique Santa-Croce de Florence : Marie-Julie Clary repose à cet endroit.
Lucien (1775-1840), prince de Canino et de Musignano. Inhumé dans la collégiale SS. Giovanni e Andrea de Canino, dans la province de Viterbe, dans le Latium (Italie) : sa seconde épouse y fit édifier son monument en 1847, oeuvre du sculpteur Luigi Pampaloni. Sa première épouse, Christine Boyer (1773-1800), fut inhumée dans le parc du château de Plessis-Chamant (60). Sa seconde épouse, Alexandrine de Bleschamp (1778-1855), fut inhumée avec lui dans la collégiale SS. Giovanni e Andrea de Canino (Italie). Il est à noter que dans cette même église se trouve un cénotaphe de Christine Boyer.
- Tombeau de Lucien Bonaparte.
Elisa (1777-1820), Princesse de Lucques en 1804, de Piombino en 1805 et Grande Duchesse de Toscane de 1809 à 1814. Inhumée en la basilique San-Petronio de Bologne (Italie). Son époux, Félix Bacciochi (1762-1841), repose avec elle.
- Tombeau de Elisa Bonaparte. Source : Findagrave.
Louis (1778-1846), roi de Hollande de 1806 à 1810. Inhumé en l’église du Saint-Esprit (Santo-Spirito) de Florence (Italie), il fut rapidement transféré, le 26 septembre 1847, en l’église paroissiale de Saint-Leu-La-Forêt (95) où il se trouve actuellement. Son épouse, Hortense de Beauharnais (1783-1837), fille du premier lit de Joséphine, fut inhumée à Arenenberg avant d’être transférée, face à sa mère, dans l’église Saint-Pierre-Saint-Paul de Rueil-Malmaison (92). Son tombeau, érigé de 1854 à 1857, est surmonté d’une sculpture œuvre de Jean-Auguste Barre. Dans l’église paroissiale de Saint-Leu-La-Forêt reposent également deux de leurs enfants : Napoléon-Charles (1802-1807) et Napoléon-Louis (1804-1831). Le premier connut de nombreuses tribulations : il fut inhumé dans la cathédrale Notre-Dame de Paris puis, comme nous l’avons vu plus haut, dans le caveau impérial de la basilique Saint-Denis (où il fut le seul Napoléonide enterré). Tranféré sur l’ordre de Louis XVIII en 1815 en la chapelle sécpulcrale Saint-Charles de Saint-Leu où il rejoignit son grand-père, il fut enfin déplacé en 1819 dans l’actuelle église. Quant à son frère, Napoléon-Louis, il fut tout d’abord inhumé en la basilique Santa-Croce de Florence (Italie) avant d’être transféré dans cette église. A signaler que Louis, Napoléon-Charles et Napoléon Louis sont inhumés dans la crypte de l’église, mais qu’ils possèdent, dans la nef, un monument qui les célèbre tous les trois. Quant à Charles, le père de Louis, on a vu qu’il avait été déplacé ultérieurement à Ajaccio. Louis et Hortense furent les parents de Napoléon III.
- Tombeau de Louis Bonaparte, roi de Hollande.
- Tombeau de Napoléon-Charles Bonaparte.
- Tombeau de Napoléon-Louis Bonaparte.
- Mausolée de Louis Bonaparte et de ses deux fils. A l’avant, le cerceuil de son père près à partir pour la chapelle impériale d’Ajaccio (1951).
- Tombeau monumental d’Hortense de Beauharnais.
Pauline (1780-1825), duchesse de Guastalla. Inhumée en la chapelle Borghese, du fait de son second mariage, dans la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome (Italie). Son premier époux, Victor-Charles Leclerc (1772-1802) fut inhumé dans le parc du château Montgobert de Villers-Cotterêts (02) tandis que son coeur fut déposé dans la chapelle de Jérôme Bonaparte dans l’église du Dôme des Invalides. Son second époux, Camillo Borghese (1775-1832) repose auprès d’elle à Rome.
- Tombeau monumental du pape Paul V Borghese : Pauline Bonaparte est inhumée dans cette chapelle - Sainte-Marie-Majeure.
Caroline (1782-1839), Grande duchesse de Berg et de Clèves en 1806 puis reine de Naples de 1808 à 1814. Inhumée en l’église Ognissanti de Florence (Italie). Son époux, Joachim Murat (1767-1815), fut exécuté et inhumé dans un lieu inconnu, peut-être une fosse commune de l’église Saint-Georges-Martyr de Pizzo (Italie). Une légende raconte que le roi Ferdinand des Deux-Siciles l’aurait fait décapiter et aurait gardé sa tête dans un bocal, macabre relique destinée à décourager les tentatives de coup d’état. Les amateurs du Père-Lachaise n’ignorent pas qu’un cénotaphe des deux époux se trouve au cimetière (c’est en réalité une concession familiale de leurs descendants). On lit souvent en revanche qu’ils sont inhumés là, ce qui n’est évidemment pas le cas.
- Cénotaphe de Joachim Murat et de Caroline Bonaparte au Père-Lachaise.
Jérôme (1784-1860), roi de Westphalie de 1807 à 1813, maréchal de France et gouverneur des Invalides. Il fut inhumé sous le règne de son neveu Napoléon III dans la chapelle Saint-Jérôme de l’église du Dôme des Invalides, sous un tombeau réalisé par l’architecte Alfred-Nicolas Normand et le sculpteur : Eugène Guillaume.
Sa première épouse, Elizabeth Patterson (1785-1879) fut inhumée dans le Green Mount cemetery de Baltimore, dans le Maryland (Etats-Unis). Sa seconde épouse, Catherine de Wurtemberg (1783-1835) fut inhumée auprès de sa famille dans la Schlosskirche de Ludwigsburg (Allemagne), mais son cœur fut déposé dans la chapelle de Jérôme Bonaparte dans l’église du Dôme des Invalides. J’ignore où se rouve sa troisième épouse, Giustina Pecori (1811-1903).
Trois ans avant sa mort, Jérôme Bonaparte avait fait transféré dans le caveau affecté à sa famille aux Invalides le corps de son fils, Jérôme Napoléon Charles Bonaparte (1815-1847), prince de Montfort, décédé à Seste et inhumé à Florence.
- Tombeau du fils de Jérôme Bonaparte et Catherine de Wurtemberg
- Carditaphe de Catherine de Wurtemberg
- Son cœur fut d’abord déposé dans le caveau des gouverneur dans un premier temps. Le 20 avril 1858, sur ordre du roi Jérôme, l’urne contenant le cœur de Catherine et la dépouille de son fils furent transférées dans le caveau affecté à la famille. En 1861-62, le cœur de Catherine fut placé dans un monument funéraire aménagé par Normand dans la chapelle Saint-Jérôme.
Les Beauharnais
Cette famille apparaît ici dans la mesure où elle fut intimement liée à celle des Bonaparte, à tel point que les Beauharnais sont souvent assimilés à des Napoléonides.
Rose Tascher de la Pagerie (Joséphine : voir article sur Napoléon Ier) avait épousé en première noce Alexandre de Beauharnais (1760-1794). Décapité, celui-ci fut inhumé au cimetière de Picpus de Paris. De cette union naquirent deux enfants :
Eugène de Beauharnais (1781-1824), qui fut vice-roi d’Italie, prince de Venise, grand-duc de Francfort, duc de Leuchtenberg et prince d’Eichstätt. Il repose avec son épouse, Augusta Amalia de Bavière (1788-1851), dans la crypte de la Michaelkirche de Munich (Allemagne). Leurs coeurs se trouvent dans des urnes dans cette même église. Eugène dispose également d’un cénotaphe à l’intérieur de la nef, commandé par son épouse, oeuvre du sculpteur danois Bertel Thorvaldsen.
- Cénotaphe d’Eugène de Beauharnais.
- Tombeau d’Eugène de Beauharnais.
- Tombeau d’Augusta Amalia de Bavière.
Hortense (voir article sur Louis Bonaparte). En épousant le frère de Napoléon, Hortense devint ainsi la belle-soeur de sa mère !
Eugène et Hortense furent adoptés par Napoléon. La nombreuse descendance d’Eugène trouva à se marier dans toutes les grandes dynasties royales. En ce sens, Joséphine, bien plus que la reine Victoria, peut-être considérée comme la « grand-mère de l’Europe » !
D’autres Bonaparte connus
Il ne s’agit pas ici de présenter tous les lieux d’inhumation des membres de la famille Bonaparte : ils sont bien trop nombreux et beaucoup n’appartiennent pas au domaine public. Quelques uns, cependant, se sont fait connaître dans l’histoire : ce sont eux que l’on présentera ici
Pour la descendance naturelle de Napoléon Ier, on consultera l’article suivant.
Charles-Auguste, duc de Morny (1811-1865) : il était le fils illégitime qu’Hortense de Beauharnais, mariée à Louis Bonaparte, eut avec Charles de Flahaut, lui-même fils illégitime de Charles-Maurice de Talleyrand-Perigord. Il était donc, sans être issu des Bonaparte, le demi-frère de Napoléon III dont il fut un ministre remarquable. Il fut en outre le créateur des bains de Deauville. Il repose dans une chapelle conçue par Viollet-le-Duc dans la 54ème division du Père-Lachaise.
Mathilde Bonaparte (1820-1904) : fille de Jérôme Bonaparte, elle tint un fameux salon littéraire dans lequel se rencontrèrent toutes les gloires culturelles de l’époque. Elle fut inhumée dans l’église de Saint-Gratien (95) : elle était la châtelaine de ce domaine.
- Colonne funéraire surmontée d’un buste de Mathilde Bonaparte - église Saint-Gratien, Val d’Oise.
Marie Bonaparte (1882-1962) : fille de Roland Bonaparte, elle fut surtout connue pour son amitié avec Freud. Elle fut elle-même psychanalyste et peut être considérée comme la pionnière française dans ce domaine. Elle avait épousé le prince Georges de Grèce (1869-1957), fils du roi Constantin. Tout deux sont inhumés au cimetière de la résidence royale de Tatoi (Grèce).
à suivre : la République de 1870 à nos jours
[1] le seul Napoléonide qui y fut inhumé fut Napoléon-Charles (1802-1807), fils de Louis Bonaparte, roi de Hollande. En 1815, Louis XVIII qui ne voulait aucune trace des Bonaparte à Saint-Denis le fit transférer à Saint-Leu (voir l’article sur Louis Bonaparte)
[2] Par « cendres », il faut comprendre selon la tradition ancienne « ses restes » : cela ne désigne pas forcément le résultat d’une crémation, et Napoléon ne fut pas crématisé
[3] L’impératrice Eugénie avait acheté en 1880 la propriété de Farnborough Hill dans laquelle elle avait fait construire un couvent de prémontrés
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