PENMARCH (29) : cimetière de Saint-Guénolé
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Cimetière non traité de manière exhaustive.
Saint-Guénolé est un des hameaux de la commune de Penmarch qui possède un cimetière récent édifié en 1950-51 (l’ancien, autour de l’église, a disparu).
Y reposent :
L’écrivain Auguste DUPOUY (1872-1967), prolifique auteur d’une cinquantaine d’ouvrages et plus d’un millier d’articles, dont la longévité a permis de côtoyer plusieurs générations d’intellectuels bretons. Il fut un régionaliste, républicain libéral, qui polémiqua beaucoup avec les nationalistes bretons durant l’entre-deux guerres. Critique littéraire apprécié, il fut également rédacteur en chef de plusieurs quotidiens.
Baptiste DUPUIS (1909-1940) : marin-pêcheur engagé dans la Résistance, il parvint à rejoindre Londres. Engagé aux Forces Navales Françaises Libres, il prit part à l’expédition de Dakar visant à rallier l’Afrique Occidentale Française à la France Libre. Au moment de l’échec de l’opération, il fut grièvement blessé à son poste de combat par un des obus tirés de la côte et décéda des suites de ses blessures le lendemain. Son corps fut jeté à la mer, mais une plaque sur le tombeau familial rappelle son souvenir. Il fut fait Compagnon de la Libération.
François PÉRON (1904-1941). Étrange destin pour cet autre Compagnon de la Libération originaire de Saint-Guénolé ! Un soir de novembre 1940, alors qu’il se trouve avec d’autres pêcheurs au café à Saint-Guénolé, une patrouille allemande fait irruption pour une vérification d’identité. François Péron est en règle mais il s’exécute avec une telle mauvaise grâce qu’une bagarre éclate bientôt entre les Allemands et lui. Emmené à la Kommandantur, il est enfermé puis le lendemain déféré à la prison de Quimper. Au bout d’un mois, il est traduit devant un conseil militaire allemand pour violence et voies de fait contre des militaires allemands et, contre toute attente, il est condamné à mort. La veille du jour fixé pour son exécution, il bouscule une sentinelle, sort de sa cellule, passe à travers une lucarne et saute d’une hauteur de sept mètres dans un jardin voisin. Malheureusement, il se casse une jambe en sautant et est repris au bout de quelques minutes seulement. Conduit à l’hôpital, les Allemands viennent le chercher pour l’exécuter sur-le-champ. Le médecin et le préfet s’y opposent en prétextant que François Péron doit être plâtré et qu’il ne pourra marcher avant quarante jours. Admis à l’hôpital de Concarneau dans une chambre grillagée, il voit son dernier recours en grâce rejeté. Il fut exécuté.
Merci à Nicolas Badin pour les photos.
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