HUELGOAT (29) : cimetière
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Bordé par un lac, mais également entouré d’une vaste forêt (une des localisations avancées pour la forêt de Brocéliande de la légende arthurienne), site d’un oppidum celtique et d’un chaos de rochers fantastiques ; Huelgoat est une terre de légendes.
A titre anecdotique, on trouvera ici la tombe d’Alexandre Le Grand, curé de la paroisse !
Des combats furent violents en 1944 lors de la libération de la ville, qui fit plusieurs victimes civiles. Parmi elles, l’institutrice Mme Boulch repose sous un énigmatique aigle.
- Tombeau imposant de la famille Loirat, maîtres-carriers qui exploitèrent le granit d’Helgoat.
C’est ici que repose Victor SEGALEN (1878-1919). Médecin de la Marine, il fut affecté en Polynésie française où il resta de 1903 à 1904. De ce séjour, Ségalen tira Les Immémoriaux (publié sous le pseudonyme Max Anélys), considéré comme le premier roman ethnographique jamais écrit. De retour en France, il s’intéressa à la Chine, passa l’examen d’interprète et partit en 1909 en Chine, où il resta cinq ans. De retour à Paris, Ségalen en revient chargé d’une mission archéologique officielle financée par l’Institut de France : l’expédition Ségalen-Lartigue-De Voisins, consacrée aux monuments funéraires de la dynastie des Han, partit en 1914 mais se vit interrompue par la guerre.
Frappé par la dépression, on le retrouva en mai 1919 au pied d’un arbre de la forêt de Huelgoat. Blessé à la jambe, il semble s’être fait un garrot de fortune qui n’a pas suffi. A ses côtés, on retrouva un exemplaire de Hamlet. Après coup, en 1934, l’État français inscrivit son nom sur les murs du Panthéon en tant qu’« écrivain mort pour la France pendant la guerre de 1914-1918 ».
L’œuvre de Ségalen, mêlant poésie et ethnographie, est quasiment entièrement consacrée à l’Océanie et à la Chine. Un chêne est, selon ses volontés, placé au pied de sa tombe, recouverte d’une épaisse dalle de granit à peine équarrie.
Avec lui repose son fils, le footballeur international Yvon SEGALEN (1906-2000), qui joua en équipe de France à trois reprises en 1929.
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