HEUDEBERT Famille
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Aujourd’hui, une très belle trouvaille, un très beau scoop, que nous devons à un habitué du site, Nicolas Badin, également auteur des photos.
Selon la légende, en 1903, Charles HEUDEBERT (1872-1945), artisan boulanger à Nanterre, rue du Chemin-de-Fer (actuellement rue Maurice-Thorez) eut l’idée de recuire le pain invendu de sa boulangerie familiale après l’avoir tranché. Ainsi serait née la biscotte (qui proviendrait de l’italien biscotto, "cuite deux fois"). En réalité, cette invention culinaire est plus ancienne et date du XIXe siècle.
Très vite, le succès s’affirma, la production s’accéléra et se diversifia avec l’ouverture d’une usine en 1910 à Nanterre.
- L’usine Heudebert de Nanterre
Charles Heudebert étudia les effets de l’alimentation sur l’organisme en collaboration avec le corps médical et s’orienta vers des produits contribuant à un meilleur équilibre nutritionnel (il créa le premier pain "de régime). Ces biscottes étaient alors distribuées dans les boulangeries, les pharmacies et les alimentations générales. En 1912 fut mis au point un pain très longue conservation, le « pain de guerre », qui intéressa grandement le ministère de la guerre.
L’entreprise Heudebert fut rachetée en 1963 par l’Alsacienne, début d’une longue histoire de rachats/fusions qui finirent par en faire une simple branche du géant agroalimentaire Danone/Lu.
Charles Heudebert repose à quelques encablures d’Edith Piaf dans une tombe discrète avec son épouse et une partie de sa descendance.
Les parents de Charles, mais également son frère, reposent dans une chapelle au cimetière central de Nanterre.
Un de ses fils repose à Saint-Malo, et l’autre au nouveau cimetière de Neuilly (92).
- La tombe de Charles Sosthène Heudebert à Neuilly
Que cet article soit l’occasion de rappeler l’existence de quelques produits mythiques, lointains descendants de l’habileté de Charles heudebert :
La classique biscotte
le fameux Grillé Pelletier (par rachat), aux larges tranches généreuses (ça fait pas pub ça ?)
la craquante et briochée Villageoise (non, pas le pinard : message destiné aux alcooliques délicats et raffinés)
le circulaire et riant toast brioché
Qu’il me soit enfin permis de pousser un véritable cri de détresse, car il existe une défunte dans cette belle famille : la regrettée Triscotte. Vous souvenez-vous de cette consistance de gressin et ce goût à la fois malté et sucré ?
Vous me prenez pour un fou ? Amusez-vous à taper "triscotte" sur Google, et vous verrez le nombre de blogs et de sites appelant à son retour ! Triscotte possède même sa page Facebook de nostalgiques. Malheureusement, elle appartient désormais, à l’instar des Daninos, de la pâte à tartiner Pastador, ou de la Danette au chocolat (ancien goût), au cimetière des nostalgies alimentaires [1].
[1] Vous remarquerez que je n’ai pas cité le Tang, car je ne veux pas être accusé de terrorisme à l’arme de destruction massive. En outre, on en trouve encore dans toutes les bonnes boutiques des PVD.
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