TRÉGUIER (22) : cimetière
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Le cimetière de Tréguier, en plein centre-ville, est une agréable nécropole à taille humaine. Plusieurs choses frappent dès l’entrée : l’hyper-minéralité tout d’abord ; fleurs, ornements ou rares marbres et bronzes ne pouvant rivaliser avec l’omniprésence du granit. La forêt de croix rappelle évidemment que nous sommes en terre catholique : plusieurs tombes d’ecclésiastiques répondent à la cathédrale toute proche. Malheureusement, c’est à Montmartre qu’il faudra aller chercher le plus célèbre enfant de la ville : Ernest Renan.
Curiosités
Étonnante, émouvante et rare, une des chapelles du cimetière (Caplot) abrite... une voiture pour enfant telle qu’on en faisait au début du siècle ! La lecture des défunts présents indique la présence d’un petit Paul, mort en 1925 à 8 ans.
La tombe du chanoine Charles Riou (1747-1830), curé de Tréguier de 1803 à sa mort, est surmontée d’une belle statue du clerc en priant.
Quelques oeuvres.
- Un sarcophage à pattes de lion
- Une tombe d’ecclésiastique
- On la reconnaît aux attributs gravés finement : calices, pallium...
Un cimetière breton ne le serait pas sans son calvaire.
Célébrités : les incontournables...
Aucun
... mais aussi
Le caveau de famille des Dieuleveult : une plaque indique qu’ici repose le docteur François-Marie de DIEULEVEULT (1749-1821), qui fut un "pionnier de la vaccination antivariolique et de la médecine psychosomatique". Il fut anobli le 23 mai 1816 pour services rendus pendant une épidémie. La famille de Dieuleveult, d’origine normande, s’est déplacée vers la Bretagne au début du XVII ème siècle. L’enclos des Dieuleveult est constitué de six tombes : parmi celles-ci se trouve celle de Paul de DIEULEVEULT (1799-1867), fils du précédent, qui fut député de droite du département entre 1849 et 1891. Il est à noter que l’animateur de télévision Philippe de Dieuleveult, descendant de Paul, est disparu lors d’une descente en raft du Zaïre en 1985. Il possède néanmoins un cénotaphe au Minihic-sur-Rance (35).
Gustave de KERGUÉZEC (1868-1955) : Député des Côtes-du-Nord de 1906 à 1920, il fut sénateur de ce même département de 1921 à 1939. Il fut en outre maire de Tréguier de 1919 à 1943.
Gustave LE BORGNE de la TOUR (1814-1893), conseiller général de son département et directeur du Journal de Saint-Brieuc, il collabora au journal l’Univers, et fut élu député des Côtes-du-Nord de 1852 à 1870, où il siégea avec la majorité dynastique. Il fut également maire de la commune. Il repose sous une belle croix armoriée.
Yves LE DÛ (1920-2003) : Engagé à vingt ans aux FFL, il fut affecté en Afrique, prit part aux campagnes d’Erythrée et de Syrie (où il fut amputé d’une jambe). Il fut fait Compagnon de la Libération.
Henri POLLÈS (1909-1994) : écrivain, romancier, poète et essayiste, il rata de peu le Goncourt. Il fut aussi un bibliophile, et chaque pièce de sa maison de Brunoy, dans l’Essonne, était dédiée à un thème littéraire : la salle à manger à la gastronomie, une chambre à la Belle Epoque... Une partie de cet univers a pu être reconstituée, fascinante transposition de l’atmosphère du collectionneur-lecteur, dans un musée à Rennes où il avait légué une partie de sa collection. Il disparut dans l’incendie accidentel de sa maison.
Le général Jules, comte du PONTAVICE de HEUSSEY (1848-1928), à qui doit le transfert de l’urne renfermant le cœur de La Tour d’Auvergne aux Invalides. Cette relique était en possession de la famille du Pontavice de Heussey dont un ancêtre s’était marié avec la fille de Madame de Kersausie, nièce de La Tour d’Auvergne.
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