VAIRES-SUR-MARNE (77) : cimetière
par
L’actuel cimetière de Vaires-sur-Marne est récent : il ouvrit ses portes en 1886, comme le proclame une plaque inaugurale dans un coin du cimetière. Rien ne le distingue particulièrement : ni son site (d’une platitude totale, il n’est pas arboré), ni par sa statuaire (qui est totalement absente). Bref : un triste cimetière de banlieue comme il y en a tant.
Une personnalité inhumée en ce lieu rend pourtant sa visite obligatoire : celle du boxeur Georges CARPENTIER (1894-1975).
Après avoir commencé son parcours de boxeur en pratiquant la boxe française, il devint en 1907, à l’âge de 13 ans, champion de France junior de cette discipline. C’est l’année suivante qu’il commença la boxe anglaise : là encore, les titres s’enchaînèrent : champion de France puis d’Europe des welters en 1911, champion d’Europe des poids moyens en 1912, puis des lourds en 1913 ! Aviateur pendant la guerre, il abandonna suite à une blessure. Il fit ensuite une incursion dans le rugby à XV, où il se fit remarquer puisqu’il participa à la saison 1918-1919 du championnat de France au sein de l’équipe parisienne du Sporting Club Universitaire de France. Il reprit la boxe et devint champion du monde des mi-lourds en 1920 en mettant KO Battling Levinsky, devenant ainsi le premier français champion du monde de boxe anglaise.
Il est parfois des compétitions sportives qui dépassent de très loin le simple intérêt du sport, qui deviennent des évènements quasi-historique, même pour les non amateurs. Il ne fait aucun doute que le "match du siècle" qu’il mena le 2 juillet 1921 contre Jack Dempsey pour le titre mondial des poids lourds en fait partie. Le match Carpentier/Dempsey est devenue une image d’Epinal : celle de la prospérité et de l’insouciance de l’Entre-Deux guerres, celle des années folles... En France et aux Etats-Unis, une foule considérable se passionna pour cette rencontre. On estime que 300 000 personnes la suivirent à la radio, ce qui pour l’époque est tout simplement gigantesque.
Une idée de ce match historique ?
Il perdit à cause d’une main droite inutilisable suite à une fracture dès le 2e round, mais sa renommée fut mondiale. En France, il fut un personnage extrêmement populaire et accessible. Il abandonna la compétition en 1926.
Il repose dans le caveau de famille à Vaires. Le lierre qui grimpait contre le mur a disparu, tout comme la photo qui anciennement le signalait à l’oeil.
Commentaires