CHAILLY-EN-BIÈRE (77) : cimetière
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Ce village de plaine au bord de la forêt de Fontainebleau est connu pour avoir accueilli les peintres faisant partie de l’École de Barbizon, Barbizon étant à l’époque, un hameau de Chailly. Ainsi furent inhumés ici les deux plus grands représentants de cette Ecole, que l’on cherchera en vain à Barbizon, dont le cimetière est plus récent.
En dehors de Millet et de Rousseau reposent ici des peintres de moindre envergure mais qui furent leurs amis : c’est l’ensemble formé par tous ces artistes qui devint l’Ecole de Barbizon.
Curiosités
On entre dans le cimetière par un vieux porche plein de charme. Sous son auvent, un plan propose la localisation des principales tombes du cimetière.
Sur un sol sablonneux, le cimetière contient des témoignages de rochers de grès si caractéristiques de la forêt de Fontainebleau toute proche. La nature de ce sol explique sans aucun doute le grand nombre de tombes affaissées du cimetière.
Le cimetière se présente sous un jour ancien : il a conservé un très grand nombre de ces sépultures de la fin du XIXe siècle. Malheureusement, il semblerait que la municipalité ait changé d’orientation à voir le nombre exagéré de plaques de reprises dans un cimetière rural : quand va-t-on comprendre qu’on peut faire de la reprise de tombes sans détruire des ensembles paysagers ?
Une étonnante tombe témoigne d’un fait-divers criminel violent. C’est le genre de tombes que nous aimons débusquer aux détours des chemins.
Un remarquable mausolée (hélas en mauvais état) reproduit avec minutie un cercueil (avec poignées et détails...) posé sur un catafalque.
Célébrités : les incontournables...
Jean-François MILLET
Théodore ROUSSEAU
... mais aussi
Karl BODMER (1809-1893) : d’origine suisse, cet artiste fut polyvalent, à la
fois peintre, lithographe et dessinateur. De 1832 à 1834, il accompagna le prince Maximilian zu Wied-Neuwied en Amérique du Nord et en rapporta un nombre considérable d’aquarelles qui façonnèrent l’image que les Européens se faisaient des amérindiens. Après deux années passées en Rhénanie, il s’installa à Paris en 1836 et participa à certains Salons. À cette occasion, il se lia d’amitié avec Théodore Rousseau et Jean-François Millet et les rejoignit à Barbizon en 1849. Il réalise alors un grand nombre de dessins et de toiles sur le thème de la forêt de Fontainebleau, ce qui fait qu’on le rattache souvent aux peintres de l’École de Barbizon. Son identité est désormais illisible sur sa pauvre tombe de guingois.
Le peintre paysagiste Léon DELAMBRE (1846-1916). Sa tombe, totalement anonyme, se signale par un grand cyprès.
François DESPORTES (1849-1909) : descendant de François Desportes, peintre des chasses de Louis XIV, il fut lui-même peintre et très attaché à Barbizon. Il peignit des fresques et tableaux muraux que l’on peut encore voir à la mairie de cette commune où en l’église de Chailly.
Le caveau de famille GANNE : Les Ganne s’étaient installés dans un corps de bâtiment tout en longueur, probablement en 1824, et l’avaient transformé progressivement en épicerie puis en auberge. Attirés par la modicité des prix, plusieurs peintres y séjournèrent. Les murs de deux chambres conservent les peintures, les dessins et les graffitis laissés par leurs occupants. Durant plus d’un demi-siècle, l’Auberge Ganne fut le rendez-vous des artistes. Dans les dernières années du XIXe siècle, la maison cessa d’être une auberge.En 1995, elle devint le musée municipal de l’école de Barbizon.
Le peintre Georges GASSIES (1829-1919).
Le peintre Gaston LAFENESTRE (1840-1877), ancien élève de Charles Jacques, qui fut un peintre de la forêt. Il habita longtemps Barbizon qu’il quitta pour aller résider, quelques années, à Roscoff. Il était le neveu du critique d’art Georges Lafenestre, qu’il introduisit dans le cercle de Barbizon.
Alfred SENSIER (1815-1877) : marchand, critique et historien d’art français, il
rencontra Théodore Rousseau en 1846, dont il devint l’ami, puis plus tard l’exécuteur testamentaire et le biographe. Il côtoya également l’ensemble des artistes de Barbizon.
Le journaliste et poète Theodore TILTON (1835-1907), qui défendit aux
Etats-Unis la suppression de l’esclavage. C’est suite à un procès qu’il s’exile en France.
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