TOUR-DE-FAURE (46) : cimetière
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Proche de l’église, le petit cimetière de Tour-de-Faure ne possède que peu de monuments notables.
L’oeil est attiré par une sculpture : deux parents éplorés encadrent le buste de leur fils, en tenue militaire : c’est celle qui surmonte la tombe du jeune Louis-Antoine Bouyssy (1900-1921), mort à la guerre en 1921 en Haute-Silésie.
À la fin de la Première Guerre mondiale, les communautés polonaise et allemande de Haute-Silésie - région située entre les deux pays - entrèrent en conflit sur la question de leur futur statut. Cette situation conduisit La Croix Rouge à intervenir en qualité d’intermédiaire neutre, et ce, en dépit de l’absence de cadre juridique. Une commission interalliée, constituée par les puissances alliées, s’efforça de rétablir l’ordre. Ce jeune homme, appartenant au 218e RAC fut l’une des victimes. Son épitaphe, rédigée par son père, insique qu’il est : "Mort pour la civilisation du Monde, Mort pour l’honneur du Grand Monde, Mort pour la gloire de la France".
Le cimetière contient également la tombe d’une personnalité bien oubliée, mais dont une partie des œuvres perdure : il s’agit de celle de Ferdinand Louis BENECH (1875-1925). Ce chansonnier, accompagné essentiellement par le parolier Ernest Dumont, fut le compositeur de chansons fort populaires en leur temps : une plaque sur la tombe rappelle quelques titres qui sont fort peu connues de nos jours : Myrella la Jolie, en 93, Le Fou de Notre-Dame, les Jardins de l’Alhambra, Les Promesses, Dolorosa, les Bijoux, De Nice à Monte-Carlo, Sur la Rive enchantée, Parfum du soir, Primavera...
D’autres titres le gardent cependant davantage à la mémoire : les non-amnésiques les reconnaîtront, car il fut l’auteur de Nuits de Chine (Nuits câlines...), Du Gris (immortalisé par Berthe Sylva), l’Hirondelle du Faubourg et Riquita (jolie fleur de Java), deux titres interprétés par Georgette Plana, ou encore la Femme aux bijoux (celle qui rend fou)...
On l’aura compris : Ferdinand Louis Benech est l’un de ces compositeurs prolixes du début du XXe siècle qui sont à l’origine du patrimoine musical français, surfant sur plusieurs modes de l’époque (la chanson réaliste, les "Chinoiseries" pour un public en mal d’exotisme, les rengaines amoureuses...).
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