SAINT-CÉRÉ (46) : cimetière
par
En périphérie de la commune, sur un terrain plat, non arboré, le cimetière de Saint-Céré a peu d’atouts pour attirer le taphophile.
Seule consolation : y trouver la tombe de Charles BOURSEUL (1829-1912). Employé à l’administration des télégraphes en tant que chef de station des lignes télégraphiques de l’ouest, il publia en 1854 un mémoire sur le moyen de transmettre la voie humaine sur de longue distance grâce à l’électricité. Pour pouvoir passer de la théorie à la pratique il demanda un financement à son administration, mais son supérieur lui répondit que ceci était pure utopie et lui donna l’ordre de se consacrer uniquement à son emploi de télégraphiste. Il prit toutefois la précaution de publier une communication : Transmission électrique de la parole dans la revue de L’Illustration (26 août 1854). On connait la suite : en mars 1876, Graham Bell déposa le brevet du téléphone, puis expérimenta son appareil à l’exposition internationale de Philadelphie. Graham Bell et Edison lui rendirent néanmoins hommage, saluant en lui le génie méconnu à qui on devait une des premières approches du concept de téléphone. En réalité, un grand nombre d’inventeurs participèrent de près ou de loin à l’invention et l’amélioration du téléphone, sa paternité fut et est encore l’objet de nombreuses controverses. Il repose dans l’une des rares chapelles du cimetière, son identité n’étant même pas indiquée à l’intérieur !
On trouve encore dans ce cimetière la tombe d’Ange PECHMÉJA (1819-1887). Poète, romancier, essayiste, républicain sous la Monarchie de juillet, il accueillit avec joie l’avènement de la deuxième République, mais lors du coup d’État de 1851, il dut s’exiler en Belgique puis dans les provinces danubiennes de l’Empire Ottoman. Auteur du roman autobiographique Rosalie, d’un essai fulgurant L’Œuf de Kneph sur l’origine du langage et de poèmes Strophes militantes, il fut un correspondant de Baudelaire.
Commentaires