WIMEREUX (62) : cimetière
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Rien ne signale particulièrement le cimetière communal de Wimereux
- La mer est à proximité...
Dans la partie communale du cimetière de Wimereux repose un ancien doyen français : Joseph MALAHIEUDE, mort en 2009 à l’âge de 108 ans. Il fut notre doyen entre novembre 2008 et sa mort, en mars 2009. Il repose dans la sépulture Eissendeck-Capelle.
Dans le prolongement du cimetière s’inscrit en extension du cimetière civil, sans limite particulière, le cimetière militaire du Commonwealth. Seul le traitement du sol engazonné du cimetière britannique l’en distingue. Aménagé en gradins il s’harmonise avec les tombes du cimetière civil. Les différents paliers sont délimités par des murets rehaussés de calcaire blanc. De l’intérieur, des perspectives monumentales s’offrent vers le sud, sur la partie ancienne de la ville de Wimereux. En revanche, au nord, la vue se limite aux tombes du cimetière communal et à son mur d’enceinte.
au cœur du cimetière communal de Wimereux, seule la croix du sacrifice, dessinée par Sir Reginald Blomfield permet de deviner de l’extérieur l’existence de ce cimetière, en raison du mur d’enceinte protégeant le cimetière communal et militaire. Cette croix dressée sur son socle tient lieu d’amer.
L’originalité architecturale de ce cimetière est liée à ses stèles, qui contrairement à l’usage sont des dalles posées à terre, suite à la nature sablonneuse et instable du sol et leur exposition aux tempêtes. Deux pavillons de pierres blanches et lisses reliés par une petite galerie se situent en contrebas. Son architecture géométrique est austère et sans artifice. De nombreuses espèces florales ornent les sépultures.
Au cours de la Première Guerre, près d’une soixantaine de bases sanitaires furent mises en place par les Britanniques dans le Pas-de-Calais. Les plus grandes furent établies le long du littoral, loin du front dans ports et stations balnéaires telles les villes de Boulogne, Etaples ou encore Wimereux. Dès le début des hostilités, cette commune considéra qu’il était de son devoir de céder la partie sud-est de son cimetière à l’armée anglaise. Le premier soldat inhumé le 25 octobre 1914 fut Sydney Poulten du 1er bataillon du régiment du Dorsetshire et le dernier, le soldat canadien, Elder Hayes Weir du 1er bataillon de la garde noire, mort le 11 juin 1918. D’octobre 1914 à juin 1918, le carré militaire regroupe ainsi 2 847 tombes du Commonwealth parmi eux 215 soldats et officiers, 208 Australiens, 79 Néo-Zélandais, 25 Indiens, 9 Africains du sud…, et aussi 170 tombes allemandes, 5 françaises et des tombes d’infirmières. Tous ont été inhumés dans d’immenses tranchées.
Wimereux fut un important centre hospitalier pour l’armée impériale britannique au cours de la Grande Guerre. En effet, en 1917, pas moins de dix hôpitaux y fonctionnaient pour accueillir les blessés du front et les soldats souffrant de maladies telles que typhus, pneumonie, angine, grippe espagnole, maladies vénériennes, etc. Ceux qui décédèrent furent inhumés dans le cimetière communal de Wimereux jusqu’en juin 1918, date à partir de laquelle, faute de place, un nouveau cimetière fut ouvert à deux kilomètres de là, à Wimille, le Terlincthun British Cemetery. Par ailleurs, on trouve dans ce cimetière 14 tombes de la guerre 1939-45.
La tombe, la plus emblématique et sur laquelle tous se recueillent est celle du lieutenant-colonel et poète canadien John Mc CRAE (1872-1918), mort à l’hôpital général. Mobilisé en tant que médecin dans le secteur d’Ypres, il y apporta assistance aux soldats blessés lors de la seconde bataille d’Ypres en avril et mai 1915. Lors des combats, il perdit l’un de ses amis proches enterré à la hâte dans un cimetière de fortune. C’est à la vue de ce cimetière qu’il composa son célèbre poème In Flanders Fields. Au lendemain de la guerre, le poème rencontra un vif succès et contribua ainsi à l’adoption du coquelicot, désormais considéré comme la fleur du souvenir dans l’ensemble de l’Empire britannique. Dès 1921 effectivement, à la suite du poème de John McCrae, les Britanniques choisirent comme « fleur du souvenir » le coquelicot, cette fragile fleur des champs, nommée poppy en anglais. Sur les tombes et sur les stèles britanniques, au cœur de la cathédrale d’Ypres, fleurissent aujourd’hui encore des coquelicots de papier. Les coquelicots sont encore portés à la boutonnière des Britanniques et des Canadiens à chaque cérémonie commémorative de la Grande Guerre (notamment le 11 novembre, jour du Souvenir, au Canada). Cette « fleur du souvenir », que l’on arbore au Poppy day rappelle la vision du champ de bataille de John McCrae à Boezinge, près d’Ypres. La France avait choisi le bleuet qui côtoyait le coquelicot dans les champs.
Différentes plaques rappellent sa présence dans ce cimetière.
Parmi ces tombes, on retrouve aussi celle de Miss Rubie Pickard, épouse du capitaine Pickard de Saint-Léonard. Agée de 67 ans, elle mourut d’épuisement le 13 avril 1916. Elle appartenait en effet à la British Red Cross Society et dès 1914, elle se dévoua entièrement au service de presse des hôpitaux de Wimereux.
Source : https://www.paysages-et-sites-de-memoire.fr/site/wimereux/
Merci à Simon Tiron pour la photo Malahieude.
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