ALIBERT Raphaël (1887-1963)
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Maître des requêtes au Conseil d’État, professeur de droit public à l’École libre des sciences politiques, issu de l’Action française et peu attaché à la démocratie, Raphaël Alibert fit la connaissance du maréchal Pétain vers 1930 et ne cessa d’inspirer sa politique. Ce dernier le nomma sous-secrétaire d’État à la présidence du conseil dans le gouvernement qu’il forma à Bordeaux, le 16 juin 1940, après la démission de Paul Reynaud. Raphaël Alibert joua alors un rôle important, sinon décisif dans le régime de Vichy : il fut à l’origine des textes de lois régissant l’organisation professionnelle sur un modèle corporatif, devint garde des sceaux et ministre de la justice dans le nouveau gouvernement et rédigea alors les actes constitutionnels qui établissaient le nouveau régime. Il serait lui-même - selon Robert Aron - l’auteur de la devise " Travail. Famille, Patrie ". C’est également lui qui inspira la dissolution de la franc-maçonnerie et le statut des juifs. Toute une série de lois à caractère xénophobe et antisémite, dites « lois Alibert », furent ainsi promulguées
En décembre 1940, Alibert donna sa démission : anti-allemand, il supportait mal la politique de collaboration de Laval.
À la Libération, il fuit à l’étranger. Il fut condamné à mort par contumace, à la dégradation nationale à vie et à la confiscation de ses biens. En exil en Belgique, il fut finalement amnistié en 1959 par le général de Gaulle.
Il repose discrètement dans le tombeau familial de son épouse (Chaudé).
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