VINON (18) : cimetière
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Bon ! le cimetière de Vinon a peu de chance de déclencher en vous le syndrome de Stendhal !
On y trouve la tombe du peu orthodoxe comédien et réalisateur Michel LEMOINE (1922-2013). Il fit ses débuts au cinéma à la fin des années 1940 : on le trouve notamment dans des films de Sacha Guitry ou de Julien Duvivier. Son physique lui donna la possibilité de remplir l’emploi de jeune premier romantique mais aussi d’incarner des personnages mystérieux et inquiétants. Tout au long des années 1960, il tourna beaucoup en Italie, dans des péplums, des westerns spaghetti et dans des films fantastiques. Il passa derrière la caméra pour des films où l’érotisme se mêle au drame, ou la comédie. En 1976, son film Les Week-ends maléfiques du Comte Zaroff fut interdit de sortie en salles, la censure française voyant dans ce long-métrage d’épouvante une « incitation au meurtre ». Il se tourna alors sans enthousiasme vers la réalisation de films pornographiques qu’il signa sous divers pseudonymes (John Armando, Michel Blanc, Michel Leblanc…).
La tombe de son épouse évoque également de manière glaçante la mémoire du résistant Romain Darchy (1895-1944). Ancien poilu de 14 qui rapporta la Croix de guerre de la Somme, l’Oise, l’Aisne et la Marne devenu après la guerre huissier et conseiller municipal de la Ville de L’Aigle (61) ; il repartit au combat en 1939-1940, où il reçut une nouvelle Croix de guerre pour ses faits d’armes. Il entra dans la Résistance dès l’été 1940, dirigea le secteur L’Aigle-Mortagne puis celui de l’Orne (début 1944). Arrêté par la Gestapo, il refusa de parler et décéda des suites de ses tortures à la prison du Château des Ducs à Alençon. Son corps n’a jamais été retrouvé.
- L’offrande d’une tomate ?
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