CHABAUD-LATOUR Famille
par
Dans le tombeau familial de la 35e division du Père Lachaise reposent plusieurs membres de la famille Chabaud-Latour :
Antoine (1769-1832), qui commanda en 1791 une légion de la garde nationale de
Nîmes. Afin de seconder le mouvement fédéraliste, il se mit à la tête d’un corps de volontaires, fut arrêté, condamné à mort par le tribunal révolutionnaire de Nîmes, et, sur le point de monter à l’échafaud, put s’évader sous les habits de sa femme qui avait obtenu de le voir dans sa prison. Rentré en France après la chute de Robespierre, il fut élut au Conseil des Cinq-Cents par le Gard. Il s’associa au coup d’État du 18 Brumaire, fut nommé, le lendemain, membre de la commission chargée de rédiger la nouvelle Constitution, entra au Tribunat et y vota l’établissement de l’Empire.
Le Sénat conservateur le choisit comme député du Gard au Corps législatif en 1813, puis pour n’avoir pas suivi Napoléon lors des Cent jours, fut créé baron par Louis XVIII et rentra à la Chambre où il siégea sans discontinuer de 1818 à sa mort.
François, son fils (1804-1885), polytechnicien qui participa à la conquête de l’Algérie. Favorable à la monarchie de Juillet, Chabaud-Latour fut élu député du Gard en 1837. À la Chambre, il fit constamment partie de la majorité gouvernementale et s’attacha à soutenir la politique libérale-conservatrice de Guizot. À la suite de l’abdication de Louis-Philippe, il donna sa démission de l’armée, mais après le coup d’État de 1851, fut pleinement réintégré. Il prit en 1870 la charge du génie de la défense de Paris. Il reprit la présidence du comité des fortifications et mit en état de défense le camp retranché de la capitale. Aujourd’hui remplacée par le boulevard périphérique, l’enceinte, appelée communément l’enceinte de Thiers fut largement due à Chabaud-Latour. Élu député conservateur du Gard en 1871, il siègea à droite avec les orléanistes. Personnage éminent de l’État, il fut désigné pour juger, en 1873, le maréchal Bazaine, accusé d’avoir contribué à la défaite française lors de la guerre franco-prussienne de 1870. Il fut, de 1974 à 1975, le ministre de l’Intérieur de Mac Mahon. Il fut nommé sénateur inamovible en 1877. Son épouse, qui repose dans le même caveau, était la nièce de Casimir Perier.
Suzanne Rosette "Rosine" (1794-1860), sœur du précédent, fut une personnalité protestante évangélique particulièrement influente au sein de la haute société protestante dans le cadre du Réveil. Elle fut la gouvernante des enfants Guizot, et fut l’autrice de traductions de l’anglais de plusieurs ouvrages de John Newton, l’auteur du célèbre cantique, Amazing Grace, ancien capitaine négrier brusquement converti à la foi et à la lutte contre l’esclavage et figure emblématique du Réveil protestant.
- La famille Chabaud-Latour par Barbier-Walbonne.
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