Le cimetière de Gisors est ancien, comme l’atteste la présence de tombes parfois très dégradées du début du XIXe siècle maintenues sur le site. C’est un cimetière très minéral, avec très peu d’ornements.
Curiosités
– Les identités sur les vieilles tombes du cimetière permettent, au fil des générations, de voir s’établir des alliances matrimoniales répétées entre les grandes lignées de notables locaux, aristocratiques ou non : les Davillier, les Passy, les Hache, Vinot de Préfontaine, Champy, Fourmont de Boispréaux… dont sont le plus souvent issues les anciens maires de la commune.
– La tombe d’un soldat inconnu musulman tombé durant la Première Guerre mondiale.
Célébrités : les incontournables...
... mais aussi
– Le général d’Empire Isidore de BLANMONT (1770-1846), qui fut aide de camp du général Turreau dans les armées de l’Ouest puis fit les campagnes impériales. Il fut député de l’Eure à la chambre des Cent-Jours. Sa tombe d’origine a disparu : il repose désormais sous une dalle contemporaine très discrète.
– L’architecte Gaston CAILLOUET (+1927).
– Pierre CHAMPY (1793-1876) : colonel de la garde nationale de Strasbourg sous
la Monarchie de Juillet et adjoint au maire de Strasbourg, il fut député du Bas-Rhin de 1848 à 1849. Après avoir tourné la page de la politique, il se lança dans l’industrie. Il quita l’Alsace avec sa famille en 1874.
– Antoine PASSY (1792-1873) : géologue et botaniste, il mena également une
carrière politique : préfet (1830-1837) puis député (1837-1848) de l’Eure, il fut sous-secrétaire d’État à l’intérieur de 1840 à 1848. Après la révolution de 1848, il se retira de la vie publique et se consacra exclusivement à ses travaux scientifiques, qui lui valurent d’être élu en 1857 à l’Académie des sciences. Il participa en 1854 à la création de la Société botanique de France, dont il fut le troisième président.
– Hippolyte PASSY (1793-1880) : frère du précédent ; économiste, député de centre-gauche de l’Eure à
partir de 1830, il fut l’un des fondateurs de la Société française pour l’abolition de l’esclavage dont il devient le vice-président. Ministre du Commerce et des Travaux publics en 1836, il devint président de la Chambre des députés en 1839 puis ministre des Finances la même année. Pair de France, il devint en 1838 membre de l’Académie des sciences morales et politiques. Il redevint ministre des Finances en 1848.
Antoine et Hippolyte étaient les oncles de Frédéric Passy (1822-1912), pacifiste et premier lauréat du prix Nobel de la paix.
– Louis PASSY (830-1913), fils d’Antoine, fut un homme de lettres
(ouvrages de droit, pièces de théâtre…) et avant tout le bénéficiaire des relations familiales : député de l’Eure de 1870 à sa mort, il fut sous-secrétaire d’État aux finances de 1874 à 1877 et membre de l’Académie des sciences morales et politiques. Il repose au fond du cimetière, dans un espace engazonné où se trouve plusieurs tombes de notables liées par la généalogie. La statue centrale sous laquelle il se trouve fut érigée en mémoire de Fanny Catherine Passy (+1895).