VERNON (27) : cimetières
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Le moins que l’on puisse dire, c’est que le cimetière de Vernon est peu médiatisée : rien dans la presse « spécialisée », quasiment rien sur le net... C’est donc les mains dans les poches et le nez au vent, sans aucun motif de recherche précis, que je l’ai visité.
Vernon possède deux cimetières : l’ancien (celui-ci) et le cimetière de Vernonnet (de l’autre coté de la Seine), ancienne commune rattachée à Vernon en 1804, qui a conservé son aspect rural.
cimetière de Vernon
L’absence d’une quelconque vedette ou de monument artistique significatif est sans nul doute à l’origine de ce néant médiatique. Il n’en reste pas moins vrai que la visite fut agréable, car ce cimetière est marqué malgré tout par l’histoire de la ville. Il possède à la fois un caractère urbain (alignement de chapelles des familles notables du lieu, poids de la périurbanisation dans les tombeaux contemporains...) et une dimension rurale de vieux gros bourg marchand, à la frontière entre Normandie et Ile-de-France. La visite, et c’est ce qui en fait son intérêt, est émaillé de la découverte d’un patrimoine funéraire populaire caractéristique de ce genre de commune, à cheval entre la ville et le bourg.
Vernon fut bombardé par les Alliés en 1944, et certaines tombes de victimes témoignent de cet événement.
- Tombe de famille Lanctuit
L’histoire de Vernon (et surtout celle de Vernonnet) est marquée depuis son origine par la présence de carrières sur les flancs des coteaux montant sur le plateau du Vexin : on exploita la craie, la pierre et les marnes depuis la plus haute antiquité (un oppidum gaulois se trouvais sur le plateau). Pas un pont, une église, un calvaire, une fontaine ou un édifice public à 200 kms à la ronde qui ne contînt de cette pierre de Vernonnet (jusqu’à Notre-Dame, Le Louvre ou la cathédrale de Chartres) : elles étaient acheminées le plus souvent par bateaux, un port aménagé existant anciennement sur la Seine. On trouve sur le net un très intéressant photomontage en deux parties qui relate cette histoire riche. Un des derniers exploitants de ces carrières fut Maurice Lanctuit (+1947) , dont la tombe au cimetière rappelle ce passé. Il est évident que ces matériaux servirent à la construction de bien des tombes du cimetière.
Rien de spectaculaire donc, et aucune œuvre d’art significative (quelques beaux vitraux conservés néanmoins).
Coté personnalités, elles sont essentiellement locales, à l’exception de Patrick BRICARD.
Jean-Claude ASPHE (1937-2011) : maire RPR puis UMP de Vernon de 1983 à 2001, il fut également député de l’Eure, élu lors de la vague bleue en 1993, il perdit son siège en 1997.
l’homme de lettres Gabriel COUSINOU (1891-1953), qui fut lauréat de l’Académie française.
Le fondeur Pierre-Amédée DÉFONTAINE (1831-1913), conseiller municipal qui offrit en 1899 à la ville de Vernon sa plus belle... fontaine !
Bien plus près de nous, et loin de son Allemagne natale (où elle décéda également d’une leucémie) repose l’actrice allemande Christine KAUFMANN (1945-2017) [1]. Celle qui fut l’épouse de l’acteur Tony Curtis avait été une enfant star, remarquée dès l’âge de sept ans, en 1952, dans une adaptation de Im weißen Rößl (L’auberge du cheval blanc).Elle devint une vedette internationale quand elle joua au côté de Kirk Douglas dans Ville sans pitié (1961). Elle fut aussi une femme d’affaires avisée faisant la promotion de sa propre ligne de produits cosmétiques. Elle repose auprès de sa mère française (Geneviève Givair) et de ses arrières-grands parents).
cimetière de Vernonnet
Sur la rive droite de la Seine, l’autre cimetière de Vernon, cimetière de l’ancienne commune de Vernonnet, est d’une taille beaucoup plus modeste, d’une allure trahissant ses origines villageoises. Il se trouve juste derrière l’église Saint-Nicolas-de-Vernonnet.
Aucune tombe ne se signale à ma connaissance.
- La tombe de la philanthrope Julie Charpentier (1782-1867), qui fit don du terrain sur lequel furent édifiés l’église et le cimetière, et qui donna son nom à la place sur lesquels ils se trouvent.
[1] Le site Find-a-Grave l’indique à Munich, ce qui est une erreur. L’information de sa présence ici me fut donnée par Herbert, lui même renseigné par Klaus Nerger, dont les taphophiles connaissent bien l’excellent site. Vive l’internationale taphophile !
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