TOULOUSE (31) : cathédrale Saint-Etienne
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La cathédrale Saint-Etienne a pour originalité de présenter deux parties très distinctes : une partie romane à l’arrière du vaisseau, la nef raimondine, et une partie gothique, le chœur. Ces deux églises ont été reliées au XVIe siècle. Le chœur est deux fois plus large que la nef romane, si bien que l’allée centrale est en ligne brisée. Le mur roman sud a été prolongé par l’église gothique.
Plusieurs personnalités, d’envergures variables, furent inhumés en cette église. On citera, parmi les cardinaux et autres ecclésiastiques :
Le compositeur Jean GILLES (1668-1705), maître de musique de cette cathédrale, dont on a conservé 11 grands motets, plusieurs petits motets, trois lamentations, deux messes et un Requiem. Rien ne signale sa tombe.
Louis de FROIDOUR de SÉRIZY (1625-1685), qui organisa un vaste inventaire de l’exploitation forestière dans les années 1660. Lieutenant général des Eaux & Forêts en 1651, il fut nommé en 1662 Grand-maître des Forêts par Colbert, quand de nombreux décrets et édits paraissaient en faveur des bois de marine, qui l’amenèrent à arpenter les Pyrénées et l’Auvergne. Il fut enterré à côté de son ami Pierre-Paul Riquet, au pied du pilier d’Orléans, sans que son nom soit toutefois indiqué sur une plaque.
Pierre-Paul RIQUET, baron de BONREPOS (1609-1680) : fermier général des gabelles et entrepreneur, il décida, dans le but d’enrichir le Languedoc, notamment en développant le commerce du blé, d’édifier le canal du Midi, reliant la Garonne et la Méditerranée ! L’entreprise colossale, deuxième budget à l’époque après Versailles, fut une réussite. Parce qu’on donna son nom à une rue du XIXe arrondissement de Paris, une station de métro de la capitale située sur cette rue honore encore sa mémoire. Il repose au pied du pilier d’Orléans : une dalle discrète indique son identité (illisible, on a repeint l’inscription gravée superficiellement). Une plaque commémorative sur le pilier est plus voyante : elle rappelle les tribulations de ses restes. Il avait écrit dans son testament désiré que son corps soit enseveli dans l’église paroissiale du lieu où il décèderai." Inhumé dans la nef de la cathédrale, le lieu de son tombeau a ensuite été oublié puis retrouvé par un de ses descendants en 1842.
Jules-Géraud SALIÈGE (1870-1956), évêque, puis archevêque de Toulouse et cardinal, il fut particulièrement connu pour ses prises de position pendant l’Occupation, où il dénonça les déportations de Juifs, le STO et les exactions nazies. Sans avoir jamais rejoint la Résistance proprement dite, il fut reconnu « compagnon de la Libération » par le général de Gaulle. Il a reçu la distinction de « Juste parmi les nations ». Il fut inhumé dans le chœur de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse (caveau nord).
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