SAINT-MARCEAUX René de (1845-1915)
par
Fils d’un négociant de champagne et petit-fils du maire de la ville, son chemin de vie était tout tracé, et il suffisait qu’il prenne la succession de l’entreprise familiale. Pourtant, attiré par la sculpture, il partit à Paris étudier à l’Ecole des Beaux-Arts où il fut l’élève du sculpteur François Jouffroy.
Il fit ses débuts au Salon de Paris en 1868. Malgré une polyarthrite rhumatoïde qui le fit souffrir toute sa vie, il ne se détourna jamais de sa passion pour la sculpture. Il fut une figure représentative de ces nombreux artistes de la Troisième République, exposant aux Salons et multipliant les concours et les honneurs (il était membre de l’Académie des beaux-arts). Le succès de Rodin, bien plus novateur, éclipsa la renommée de Saint-Marceaux (Saint-Marceaux fut injustement classé parmi les oisifs fortunés « s’occupant de sculpture
» par désœuvrement). C’est dommage dans la mesure où son oeuvre est intéressante. En outre, en ce qui concerne notre sujet, il laissa un certain nombre d’oeuvres dans les cimetières, parmi les plus connues.
Il fut un grand ami de son praticien, François Pompon, et aida financièrement, en lui trouvant des commandes, celui qui, à la fin de sa vie, vivait dans la gène.
Il avait épousé en 1892, Marguerite Jourdain (1850-1930), veuve du peintre Eugène Baugnies, de la fortune duquel elle hérita. Le salon de musique de madame de Saint-Marceaux, au 100, boulevard Malesherbes, rivalisa avec celui de la princesse de Polignac. Marguerite servit de modèle, parmi d’autres, au personnage de Madame Verdurin du roman À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. René de Saint-Marceaux adopta les trois fils que Marguerite eut de son premier mariage. Ils ajoutèrent à leur nom de naissance celui de leur père adoptif : Baugnies de Paul de Saint-Marceaux.
Leur tombeau est très subtilement orné : une composition sur le fronton du dais, mais également deux gravures en pieds des défunts à la manière des gisants sur la pierre tombale.
Les tombeaux de la famille
Au cimetière du Nord de Reims se trouve le tombeau du grand-père, Augustin de Saint-Marceaux (1790-1870). Fondateur en 1831 d’une maison de vins de Champagne, il fut maire de Reims de 1835 à 1837, en 1839, puis de 1841 à 1845. Il repose sous un tombeau portant pour épitaphe : Rheims que j’ai aimé de toutes les forces de mon intelligence, reçois mes cendres et mon nom parmi tes morts.
Dans ce même cimetière de Reims, mais dans un autre tombeau, reposent les parents du sculpteur. Leur tombeau d’origine fut en partie détruit par la Première Guerre mondiale. Après la guerre, la veuve de Saint-Marceaux demanda à Pompon qu’il place l’une des oeuvres de son époux, Sur le chemin de la vie, sur le tombeau de ses parents.
Réalisations funéraires de Saint-Marceaux
Au cimetière du nord de Reims se trouvent deux autres oeuvres :
L’Élévation des âmes du purgatoire (pour la famille David, Cimetière du Nord, Reims),
le gisant de l’Abbé Miroy (bronze, Cimetière du Nord, Reims),
Les autres oeuvres funéraires de Saint-Marceaux (retrouvées pour l’instant : il y en a peut-être d’autres) se trouvent à Paris :
le fameux gisant de Félix Faure (cimetière du Père Lachaise, Paris)
La statue du Devoir et le médaillon qui ornent le tombeau de Pierre Tirard (Père Lachaise, 51e).
Le buste Degeorge (Père Lachaise, 92ème division).
Le tombeau d’Alexandre Dumas fils, au cimetière Montmartre.
Merci à M. Beleyme pour le tombeau d’Augustin.
Merci à Lucette Turbet, présidente de l’Association René de SAINT-MARCEAUX pour la photo de L’Élévation des âmes du purgatoire.
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