ARCUEIL (94) : cimetière
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Si le cimetière d’Arcueil offre peu d’intérêt, il possède néanmoins la tombe d’un personnage attachant qui marqua l’histoire culturelle de son temps : celle d’Erik SATIE (1866-1925).
Mystique, colérique, anarchiste, ivrogne, misogyne, mythomane, généreux, persuadé de sa valeur tout en ne se prenant pas au sérieux : Satie fut tout cela et plus que cela.
Après avoir apprit l’orgue avec Niedermeyer avant de passer trois années au Conservatoire de Paris, il mena une vie de bohème gagne sa vie en jouant du piano dans les cabarets parisiens comme le Chat Noir. Satie se révèla au grand public grâce à ses trois Gymnopédies pour piano ainsi que ses célèbres Gnossiennes.
- Acte de naissance d’Erik Satie - Honfleur.
Il adhèra aux Rose-Croix puis créa son « Eglise métropolitaine d’art de Jésus conducteur » dont il était l’unique fidèle.
Il détestait la « musique savante », trop académique à son goût. Son excentricité est également perceptible dans les titres qu’il donna à ses morceaux (Pièces froides, Trois morceaux en forme de poire, Aperçus désagréables, Véritables préludes flasques pour un chien, Embryons deséchés) ainsi que dans les annotations souvent saugrenues qu’il ajoutait à ses partitions. Après Montmartre, il s’installa en 1898 à Arcueil où il vécut le plus souvent dans la gêne.
Son influence dans l’apport moderniste à la musique est considérable : ami de Debussy, mentor de Ravel, il joua également un grand rôle chez Stravinsky. Dans son sillage se créa le Groupe des Six (Poulenc, Honegger, Tailleferre, Auric...). Il composa la musique du ballet Parade en 1917 dans le cadre des Ballets Russes de Serge Diaghilev sur un argument de Jean Cocteau et des décors de Picasso. Il collabora également dans les années 20 au ballet Relache avec Picabia.
- La tombe en 1994
- La tombe en 2014.
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