PONS (17) : cimetière
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Comme souvent dans la région, le cimetière de Pons a un aspect très "minéral" : couleur caractéristique de la pierre, dalles vénérables, chapelles imposantes...
Parmi celles-ci se dresse celle d’un homme politique majeur du début du siècle, dont on ne cesse de défendre ou de combattre l’action : Emile COMBES (1835-1921).
Médecin de formation, issu d’une famille bourgeoise, il perdit la foi au milieu des années 1860. Elu maire de Pons en 1876 (il le resta jusqu’en 1919 !), il devint en 1885 sénateur de la Charente-Inférieure et l’un des leaders du radicalisme. Il fut appelé à la présidence du Conseil en 1902 et mena alors une politique dite du « Combisme » fortement anticléricale, qui mènera en 1905 à la loi de séparation des Églises et de l’État et à l’aboutissement de l’école laïque en France. L’anticléricalisme dont il fit preuve fut relativement paradoxal pour un homme issu d’un milieu religieux et destiné à la prêtrise. C’est pourtant sans états d’âme qu’il appliqua les lois de 1901 et 1904 sur le droit des associations et la liberté d’enseignement des congrégations religieuses : plus de 2 500 établissements d’enseignement privés furent alors fermés. Il épura l’administration, la magistrature et l’armée afin d’asseoir durablement l’encadrement républicain et laïque de l’État. C’est à partir de lui que les radicaux devinrent une composante politique essentielle de la IIIe République. Il fut par la suite président du Parti Radical en 1911-1912 et Ministre d’État dans le gouvernement d’Union nationale en 1915.
Dans cette chapelle familiale repose également son fils, Edgard COMBES (1864-1907), qui fut préfet de l’Allier de 1900 à 1902 et suivit ensuite son père comme secrétaire à la présidence du Conseil.
Merci à Nicolas Badin pour les photos.
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