BRIALY Jean-Claude (1933-2007)
par
Engagé dans une carrière militaire, il bifurque finalement pour la comédie et apparaît à 20 ans dans les courts métrages de la Nouvelle Vague de Jacques Rivette et de Jean-Luc Godard, entamant une carrière de cinquante ans, jouant avec tous les réalisateurs du moment (l’un de ses rôles les plus emblématiques fut sans doute Le Beau Serge de Chabrol).
Acteur pour le théâtre comme pour le cinéma ou la télévision, il réalisa plusieurs films (Eglantine, les Malheurs de Sophie...). Directeur du théâtre des Bouffes-Parisiens depuis 1987, auteur de deux romans, les nécrologies qui fleurissent soulignent toutes l’élégance de l’homme, sa mémoire et son goût pour l’histoire de sa profession, son caractère mondain et sa grande générosité.
A l’annonce de son décès, les dépêches précisèrent qu’il serait inhumé au cimetière Montparnasse. Pour les habitués des cimetières, l’annonce était étonnante : nous savions depuis des années qu’il avait réservé sa place à coté de Marie Duplessis, la Dame aux Camélias, où il s’était fait aménager une tombe assez composite. Il fut finalement bien inhumé à Montmartre : l’annonce un peu rapide, relayée par des médias assez ignorants finalement, avait peut-être pour but de décourager les paparazzi en les entraînant sur une fausse piste (je suis près à parier que beaucoup ont attendu en vain à Montparnasse). Il repose donc bien à la droite de Marie Duplessis : sa tombe est actuellement peu visible tant les fleurs sont nombreuses.
Il avait demandé à ce que ses funérailles soient faites dans la plus stricte intimité, ce qui est tout à fait respectable. Une pleïade de célébrités s’y rendirent, ce qui est logique : ils étaient ses collègues de travail et ses amis. Mais la société du spectacle sait reprendre ses droits : toutes les couronnes portent le nom de leurs expéditeurs, et c’est donc un véritable bottin artistique qui s’offre aux visiteurs ... toujours ce même paradoxe aux funérailles de vedettes, entre désir d’anonymat et de respect de la peine réellement éprouvée, et exhibitionisme des égos !!!
- A gauche, Marie Duplessis, à droite Brialy écrasé par les couronnes de fleurs.
- septembre 2007 : les couronnes ont disparu. La division retrouve son calme...
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