LUXEMBOURG : cathédrale Notre-Dame

visité en avril 2023
samedi 3 juin 2023
par  Philippe Landru

Construite de 1613 à 1621 comme église du collège des jésuites elle devient cathédrale et siège de l’archevêché de Luxembourg en 1870, trois ans après la crise luxembourgeoise survenue en 1867 résultant de l’opposition des chancelleries d’Europe à l’achat du Grand-Duché de Luxembourg par la France de Napoléon III. Le Luxembourg passa alors du statut de fief héréditaire à celui d’État indépendant et neutre.

Une crypte est construite sous le chœur et dédiée à saint Pierre qui contient les tombeaux des évêques de Luxembourg. Communiquant avec celle-ci, se trouve aussi la nécropole de la famille grand-ducale, fermée par une grille entourée de deux lions en bronze de l’animalier luxembourgeois Auguste Tremont, datés de 1936-37.

Dans la crypte de la cathédrale se trouvent les tombeaux de la famille ducale :

- Marie-Anne de Portugal (1861-1942), épouse du grand-duc Guillaume IV. Le couple eut six filles, ce qui mit fin à la Maison de Nassau en ligne masculine et entraîna en 1907 la suppression de la loi salique au Luxembourg, comme cela fut le cas dans les années 1880 aux Pays-Bas. En 1905, elle devint grande-duchesse consort, puis trois ans plus tard, le grand-duc connaissant de graves problèmes de santé, elle fut nommée régente. Devenue veuve en 1912, elle resta régente jusqu’à la majorité (18 ans) de sa fille aînée Marie-Adélaïde, qui suit.

- Marie-Adélaïde, grande-duchesse de Luxembourg (1894-1924), fille aînée du grand-duc Guillaume IV. En 1914, méprisant la neutralité du grand-duché, les troupes allemandes envahirent puis occupèrent le Luxembourg. La grande-duchesse Marie-Adélaïde, qui venait d’avoir 20 ans, se réfugia dans une stricte neutralité mais ses relations personnelles avec les souverains allemands qui étaient ses parents, ses interventions dans la politique grand-ducale et son projet d’annexion de la Belgique occupée par l’Allemagne lui furent reprochés après la guerre. La jeune souveraine s’était également rendue impopulaire en autorisant les fiançailles de ses sœurs avec des princes allemands ou alliés à l’Empire. En 1919, elle céda la couronne à sa sœur cadette Charlotte, se retira dans un couvent italien mais sa santé trop fragile ne lui permit pas de supporter les austérités du cloître. Elle rejoignit sa mère qui, sous la pression du gouvernement luxembourgeois, s’était réfugiée en Bavière en son château de Hohenburg, et mourut prématurément à 29 ans en 1924.

- Charlotte, grande-duchesse de Luxembourg (1896-1985), fille de Guillaume IV, et son époux Félix de Bourbon-Parme (1893-1970), sœur de la précédente, qui régna entre l’abdication de sa sœur aînée Marie-Adélaïde, en 1919, et la sienne, en 1964, en faveur de son fils le prince Jean. Réfugiée à Londres suite à l’invasion allemande du grand Duché en 1940, elle devint très populaire et le symbole de la résistance du pays. Revenue au Luxembourg en 1945, lorsque l’ordre et la sécurité étaient assurés, elle entreprit une tournée des régions dévastées par la guerre. En 1949, le Luxembourg abandonna officiellement sa neutralité pour rejoindre l’OTAN dont il fut le cofondateur. La fin de son règne fut marquée par les débuts de la construction européenne.

- Charles de Luxembourg (1927-1977), fils de la grande-duchesse Charlotte).

- Jean (1921-2019), huitième grand-duc de Luxembourg de 1964 à 2000, et son épouse Joséphine-Charlotte de Belgique (1927-2005). Après un règne prospère de 36 ans, il abdiqua en 2000 en faveur de son fils aîné, le grand-duc Henri.

Les deux précédents grands-ducs de Luxembourg, Adolphe et Guillaume IV, ne sont pas inhumés ici mais, en tant qu’héritier du duché de Nassau, ils reposent en l’église du château de Weilbourg, en Allemagne.

La crypte abrite également les tombes de plusieurs évêques de Luxembourg :

- Pierre Nommesch (1864-1935), 3e évêque de 1920 à 1935
- Joseph Philippe (1877-1956), 4e évêque de 1935 à sa mort,
- Léon Lommel (1893-1978), 5e évêque de 1956 à 1971,
- Jean Hengen (1912-2005), 6e évêque, de 1971 à 1988, et 1er archevêque de 1988 à 1990.

C’est également dans cette crypte que repose Jean l’Aveugle (1296-1346), roi de Bohême et comte de Luxembourg, fils de l’empereur Henri VII et père de Charles IV. Il trouva la mort au champ de bataille de Crécy au service du roi de France, dans une des premières campagnes de la guerre de Cent Ans. Son sarcophage, commémorant la mise au tombeau du Christ, fut commandé par l’abbé de Neumünster à Luxembourg en 1613.


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