TALLIEN Jean-Lambert (1767-1820)
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Tallien reste un grand nom de la Révolution. Pourtant, il ne jouit pas d’un grand prestige : trop modéré pour les uns, criminels pour les autres, il est vu par tous comme un corrompu et un opportuniste qui, finalement, eut peu d’envergure.
Il s’illustra tout d’abord dans la Commune insurrectionnelle de Paris et eut, à ce titre, un rôle fondamental dans les massacres de septembre. Membre de la Convention (dont il fut président), il attaqua les Girondins et fut envoyé en mission à Bordeaux où il se fit détester pour ses exactions et la corruption qui fut sienne. C’est à Bordeaux qu’il fit la connaissance de Theresa Cabarrus, une aristocrate aux moeurs légères qu’il épousa.
Attaqué par Robespierre qui lui reprochait sa modération (!), l’arrestation de sa femme et son exécution prochaine le poussèrent à agir et il joua de ce fait un grand rôle dans la chute de l’Incorruptible. Discrédité cependant, il ne joua aucun rôle au Conseil des Cinq-Cents dans lequel il fut pourtant élu.
Il accompagna Bonaparte en Egypte, puis fut fait prisonnier des Anglais qui ne le libérèrent qu’en 1801. Sa mauvaise santé lui évite la loi d’exil des régicides sous la Restauration. Il meurt oublié à Paris en 1820.
Sa tombe, signalée par un modeste pavé portant ses dates, fut égarée et retrouvée en 1932 : on y érigea un monument qui reproduit un article de son journal, l’Ami des citoyens.
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