Saint-Parres-lès-Vaudes (10) : L’art funéraire, un patrimoine à protéger
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Aube - Les cimetières sont encore les grands oubliés du champ patrimonial. À travers le cas de la tombe du député Paul Meunier, Jacky Depoix veut attirer l’attention du public…
C’est d’abord son intérêt pour l’histoire qui a poussé Jacky Depoix, professeur d’histoire en retraite, à s’intéresser au député Paul Meunier (1871-1922). Le centenaire de la guerre de 1914-1918 devrait d’ailleurs remettre en lumière l’œuvre de cet avocat radical aux combats sincères, contre l’arbitraire des conseils de guerre, notamment. Si l’historien Yves Charpy a dévoilé au grand public la personnalité et les batailles de cet homme politique de premier plan (Paul Meunier, un député aubois victime de la dictature de Georges Clemenceau. L’Harmattan, 2011), Jacky Depoix a voulu aller sur le terrain à la découverte des traces laissées par cet homme politique aubois de stature nationale. De 1902 à 1919, il est à la fois maire de Saint-Parres-lès-Vaudes, conseiller général, président du conseil général (1911 à 1912) et député de la circonscription de Bar-sur-Seine. Mais pour le « Bon Dieu », pas une rue de Saint-Parres à son nom, pas de plaque sur sa maison, juste un étonnant mausolée dans le cimetière du village…
Endormi sous une pleurante de bronze…
Une grande tombe de granit à pleurante de bronze financée sur souscription de la section du Parti socialiste du Havre et commandée à Urbain Gourdon, Marbreries Générales de Paris, dans le XVIe arrondissement. Mais dans quel état : clôture renversée, bronze de la sculpture crevé, palmes et lauriers de métal martelé pêle-mêle sur la dalle, épitaphes à demi effacée…
Et c’est pourtant le témoignage matériel le plus révélateur qui subsiste de l’homme politique aubois. Comme un livre ouvert. Mieux, un patrimoine artistique autant qu’historique. Compréhensive, la municipalité saisie a promis de soumettre au conseil la sauvegarde de la sépulture. Si Jacky Depoix est satisfait, cette aventure l’a lancé sur le terrain du patrimoine funéraire, avec le soutien du Service territorial de l’architecture et du patrimoine (STAPs). À ce jour, aucune tombe de l’Aube n’est protégée au titre des Monuments historiques…
Si l’ignorance de ce patrimoine reste complète ou presque, il y a les bons et les mauvais exemples. À Bar-sur-Seine, Mussy-sur-Seine ou Polisy, il a noté un effort marqué pour préserver les sépultures anciennes. À Saint-Lyé, c’est l’atroce sécheresse du cimetière d’aujourd’hui…
Une tombe peut-être remarquable par l’hôte illustre qu’elle héberge – celle de Paul Meunier – ou ses qualités architecturales et décoratives : le mausolée monument d’Ernest Millot, cimetière d’Aix-en-Othe… L’inventaire entamé par l’historien est considérable et c’est pour cela que toutes les bonnes volontés sont les bienvenues.
L’appel est lancé…
Contact : jacky.depoix@wanadoo.fr
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