LUBIN Germaine (1890-1979)
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Après des débuts à l’Opéra Comique, elle fit une carrière de soprano de plus de trente ans à l’Opéra Garnier. Grande cantatrice wagnérienne, elle fut aussi inégalable dans le répertoire français. Vedette internationale, elle fut ovationnée sur toutes les grandes scènes européennes. Pour son malheur, ce fut l’Allemagne nazie qui lui réserva l’accueil le plus chaleureux et lui donna ses meilleurs amis. En 1939 à Bayreuth, son Isolde fit d’elle une véritable idole. Ces triomphes allemands d’avant la guerre ajoutés au fait d’avoir chanté sous l’Occupation et peut-être aussi à une certaine inconscience de sa part dans ses déclarations ; la jalousie et la haine de certaines de ses rivales, lui valurent d’être privée de ses droits civiques et de ses biens à la Libération. Lutteuse, elle fit face, mais sa carrière était brisée. A partir de 1956, elle se consacra à l’enseignement.
Germaine Lubin est fondamentale dans le bel canto français non seulement pour sa carrière, mais également pour le jalon artistique et générationnel qu’elle représenta : élève de Félia Litvinne (qui avait elle-même été l’élève de Pauline Viardot), elle fut l’une des formatrices de Régine Crespin... A travers elle, on voit bien se dessiner la filiation artistique à cheval entre le XVIIIe et le XXe siècle.
En 19131, elle avait épousé Paul Géraldy, auteur du recueil de poèmes Toi et Moi, dont Germaine fut probablement l’inspiratrice. De leur amour était né un fils, Claude, qui se suicida le 13 novembre 1953 d’un coup de revolver dans la tête. Il repose avec sa mère dans une tombe contemporaine.
Merci à Nicolas Badin pour les photos.
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