Homme de lettres lié à Théophile Gautier, il composa quelques essais avec Gérard de Nerval. C’est par ce dernier qu’il fit la connaissance d’Alexandre Dumas en décembre 1838. Leur collaboration dura jusqu’en 1851. Auguste Maquet y gagna un énorme travail, et l’enrichissement aussi, mais demeura dans l’ombre du maître.

Aussi, lors du désastre financier de Dumas, Maquet l’attaqua-t-il en justice, d"abord pour impayés, puis pour récupérer ses droits d’auteur sur les œuvres qu’il avait écrites en collaboration avec Dumas. Il fut considéré comme un simple créancier, et moyennant la somme de 145 200 francs payables en onze ans, il perdit le fruit d’un travail inouï en renonçant à mettre son nom à côté de celui d’Alexandre Dumas sur tous les livres qu’ils avaient écrits ensemble.

Il est vrai que Maquet était imprudent, et avait précédemment rédigé une lettre dans laquelle il abandonnait ses droits. Mais dans ce domaine, on a l’impression d’une injustice selon le bon vieux principe du "On ne prète qu’aux riches" : Dumas était truculent, bon-vivant, expansif... Maquet était un homme de bureau et de recherche, sortant peu. Dumas faisait vendre du papier, pas Maquet.

Dans ce débat, la question n’est pas de savoir si Maquet fut le nègre de Dumas (c’est de notoriété publique) mais jusqu’où le fut-il ? Les spécialistes ne sont pas d’accord entre eux : certains considérant que Dumas faisait le plus gros du travail, d’autres que sur certaines oeuvres, il ne changea pas grand chose à l’écriture de Maquet. Certaines anecdotes penchent plutôt pour la seconde thèse.

Dès lors, la panthéonisation de Dumas fut-elle une supercherie ? Maquet y aurait-il tout autant sa place ?

Consolation dans sa vie (mais pas pour la postérité), Auguste Maquet ne connut pas les ennuis d’argent de Dumas. Il fut pendant plus de douze ans président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques.

Sa tombe illustre cette volonté de reconnaissance que Maquet rechercha dans sa vie : à gauche figurent les titres qu’il élabora avec Dumas. A droite, tous plus ignorés les uns que les autres, ceux qu’il écrivit en son nom propre. Un beau médaillon en bronze par André-Joseph Allar.

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