BOTREL Théodore (1868-1925)
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Originaire du pays gallo (la partie de la Bretagne où l’on parle le Gallo, une langue romane), il n’a appris le breton que sur le tard, et la quasi-totalité de son œuvre est en français.
Il mit beaucoup de temps à faire apprécier son répertoire, mais un soir, dans un café chantant, il remplaça un chanteur absent et chanta quelques-unes de ses œuvres dont La Paimpolaise. Ce fut la gloire : Mayol adopta cette chanson qui resta à son répertoire.
J’aime Paimpol et sa falaise,Son église et son grand pardon ;J’aime surtout la PaimpolaiseQui m’attend au pays breton...
Il est à noter qu’à Paimpol même, il n’y a pas de falaise ! Botrel avoua n’être allé à Paimpol que bien plus tard après avoir écrit sa chanson.
De cette Paimpolaise jusqu’à sa mort survenue en 1925, Botrel composa des centaines de chansons ayant pour thèmes l’amour, la vieillesse, les charmes, la misère... du pays breton. Pour rendre ses prestations plus réalistes, il revêtit le bargou-braz, ce costume breton qui l’identifia à jamais. Se sont insérés dans le lot des chants patriotiques, des chansons pour relever le moral des troupes, des prières, de petits mélodrames. En créant sa chanson Le petit mouchoir rouge de Cholet et en la chantant dans cette ville en 1900, Botrel inspira un patron-tisseur à créer ce mouchoir, qui devint le symbole de la ville.
Il ne fit pourtant pas l’unanimité : on reprocha à Botrel d’avoir décrit une Bretagne ancienne, idéalisée, une Bretagne pour gens à la recherche d’un certain exotisme (aujourd’hui, on dirait "une Bretagne pour touristes"). - Bref, on lui reproche d’avoir donné de la Bretagne une fausse image. On le nomma le "Breton de Montmartre" ! On lui reprocha surtout une oeuvre au premier degré : Botrel se sentit rééllement investit d’une mission, et ne fut pas, loin s’en faut, un comique !
Théodore Botrel était le grand-père de Renaud Detressan, le fondateur du groupe Soldat Louis.
Sa tombe porte pour épitaphe : "J’aime, je chante, je crois".
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