Le moins que l’on puisse dire, c’est que le cimetière de Chêne-Arnoul ne connait pas la crise du logement ! Ce quadrilatère entouré de mur ressemble davantage à une vaste pelouse sur laquelle sont parsemées quelques tombes. On peut espérer ainsi que les reprises ne soient pas sauvages.

Parmi ces monuments, trois tombes plus imposantes se remarquent. Elles sont entourées de tombales plus discrètes, le tout formant une sorte d’enclos familial intérieur au cimetière, celle d’une famille de la bourgeoisie parisienne ayant ses racines dans la petite commune : les Deschamps.

C’est donc tout naturellement ici que fut inhumé le comédien Hubert DESCHAMPS (1923-1998). Son visage nous est évidemment très familier : de 1950 à sa mort, il fut un second-rôle d’exception, interprétant souvent des Français moyens raleurs, dans plus de 120 films, tant au cinéma qu’à la télévision. Il ne se limita à aucun registre : au théâtre, on le vit aussi bien dans le registre classique qu’au Boulevard (on pense à Croque Monsieur avec Jacqueline Maillan). Il avait commencé sa carrière dans les cabarets après la guerre, qu’il avait mené au sein de la 2DB. Il est inhumé avec les siens : ses frères Philippe, qui était prêtre, et Bernard, le père de Jérôme Deschamps, le créateur, avec sa compagne Macha Makeïeff, de la fameuse troupe des Deschiens, qui reposera donc peut-être lui-même dans ce cimetière plus tard.

Dans ce même caveau repose le père d’Hubert, Paul DESCHAMPS (1888-1974), archéologue paléographe qui créa le département des peintures murales au musée des Monuments français. Médiéviste, il fut directeur du musée des sculptures de Trocadéro. Il était membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.