LENOIR Alexandre (1761-1839)

Montparnasse - 2ème division
mercredi 20 février 2008
par  Philippe Landru

Pour les amoureux des monuments funéraires que nous sommes, nous devons beaucoup à Marie Alexandre Lenoir : archéologue, il consacra toute sa vie à la sauvegarde des monuments du passé, des tombeaux (notamment ceux de Saint-Denis et de Sainte-Geneviève) et des sculptures.

Les destructions de la Révolution française furent à l’origine de la création du musée des monuments français. Alexandre Lenoir demanda et fit accepter, grâce au soutien de Jean Sylvain Bailly, la réunion de tous les objets d’art provenant des biens nationaux dans ce musée. Ces objets furent confisqués aux différentes maisons religieuses et entreposés dans un même lieu pour éviter leur dispersion et leur destruction.

Il rassembla les œuvres épargnées au couvent des Petits Augustins, qui devint par la suite le musée des Monuments français, dont il fut administrateur durant plus de trente ans. Il ne put malheureusement pas empêcher la destruction imbécile des tombes royales de Saint-Denis à laquelle il assista impuissant, mais parvint à sauver du saccage les statues et les gisants de la plupart.

C’est lui qui fut à l’origine du transfert des cendres de Molière, La Fontaine, d’Héloïse et d’Abélard au Père-Lachaise à la Restauration.

On attend toujours avec impatience et colère la réouverture du Musée des Monuments Français, repoussée aux calendes grecques suite à la priorité donnée à certains chantiers présidentiels !... [1]

Dans ce caveau de famille reposent également les statuaires Alfred (1850-1920), auteur de la France de Charlemagne qui orne le pont Alexandre III à Paris, et André (1880-1939) LENOIR, ainsi que l’architecte Claude BLANCHECOTTE (1913-1993).


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[1Le musée à réouvert : grosse déception ! une grosse partie des réserves n’est pas exposé. On a voulu faire dans le « pédagogique » : un portail roman, une ogive gothique... au détriment du joyeux et jubilatoire foutoir que devait être le musée à l’origine. On pourra toujours tenter de se consoler dans la galerie des sculptures françaises du Louvre...


Commentaires

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LENOIR Alexandre (1761-1839)
lundi 24 février 2014 à 13h42 - par  hugongerard

S ’ agiraît-il du même Alexandre Lenoir qui aurait eu Honoré Daumier pour élève ? , Daumier avait

commençé son apprentissage de peintre avec un certain Alexandre Lenoir avant de fréquenter

l ’ académie Suisse .

LENOIR Alexandre (1761-1839)
jeudi 11 avril 2013 à 12h17

Bonjour,
Je me permets de préciser, car cette confusion est très fréquente (et figure sur votre site), que l’actuel musée des Monuments français, installé dans le palais de Chaillot n’a rien à voir avec celui créé par Alexandre Lenoir en 1796 aux Petits-Augustins.
Le musée actuel est né en 1882, de la volonté d’Eugène Viollet-le-Duc, autre grand médiéviste, de rassembler et présenter à Paris, une collection de moulages en plâtre qui permette d’illustrer les plus belles pages de la sculpture monumentale française depuis le Moyen Âge. Il s’agissait ainsi d’une sorte d’anthologie en trois dimensions, d’ailleurs appelée jusqu’en 1937 « musée de Sculpture comparée », utilisant comme vecteur non la photographie ou la gravure mais le moulage, c’est-à-dire la reproduction en volume et à l’échelle, de pans entiers de monuments et de décors sculptés. En 1937, le conservateur de l’époque ajoute à cette collection de plus de 6000 moulages une collection de reproduction de peintures murales et le musée prend, à cette date, le nom de musée des Monuments français qu’il porte encore aujourd’hui. Fermé en 1997 pour travaux, le musée a ré-ouvert en 2007, au sein de la Cité de l’architecture et du patrimoine. Il présente aujourd’hui plus de 350 moulages souvent monumentaux, des copies de peintures murales et une collection de maquettes d’architecture illustrant l’évolution de cet art depuis le milieu du XIXe siècle. Il est vrai que la présentation des moulages était beaucoup plus dense avant 1997 mais pour autant, ne ressemblait pas du tout à ce que l’on peut savoir aujourd’hui du musée des Peits-Augustins.
Ce musée d’Alexandre Lenoir, lui, a fermé en 1816 et ses collections de sculptures originales sont parties rejoindre d’autres collections, notamment celle du musée du Louvre. Aujourd’hui, l’Institut National d’Histoire de l’Art mène, sous la conduite de madame Béatrice de Chancel-Bardelot, un programme de recherche sur les collections de ce premier musée et leur devenir précis.
Christine Lancestremère