BOUKAY Maurice (Charles Couyba : 1866-1931)
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Étonnant personnage ! Celui que Verlaine appelait « l’héritier spirituel de Pierre Dupont » fit une carrière assez curieuse.
Professeur agrégé de l’Université, il faisait ses cours le jour et chantait le soir au Chat-Noir des chansons évoluant entre la politique « de gauche » (il était radical) et l’amour. Le Soleil rouge par exemple fut chanté dans les cercles ouvriers. Décidant en 1896 de se présenter à la députation, il profite de ses tournées en province pour faire sa campagne électorale entre deux tours de chant (le voyage était en effet payé par le Chat-Noir). Il fut élu député radical de l’arrondissement de Gray en 1897. Il fut réélu aux élections générales de 1898, 1902 et 1906. Secrétaire de la Chambre en 1902 et 1903, rapporteur du budget des Beaux-Arts, il appuya la politique des cabinets Waldeck-Rousseau et Combes, et fut ministre du Commerce dans le ministère Caillaux en 1911. Par la suite, il fut nommé directeur de l’Ecole des arts décoratifs (1925). L’une de ses chansons donne de cet « homme politique » une curieuse image :
Une fois dégoûtéd’être leur députéet d’avoir fait la fêtej’attrap’ l’autr’ mandatj’irai au Sénatprendre une petit’ retraite.
Sous le pseudonyme de Maurice Boukay, il a publié des poésies et des chansons : Paul Delmet et Marcel Legay furent ses interprètes attitrés. Il fut président de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (S.A.C.E.M.) en 1907.
Source : www.hervedavid.fr
Merci à Jules R. pour les photos.
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