KLÉBER Jean-Baptiste (1753-1800)

Place Kléber à Strasbourg et crypte des gouverneurs de l’église Saint-Louis des Invalides de Paris
dimanche 2 octobre 2016
par  Philippe Landru

Après avoir servit comme officier dans l’armée autrichienne, il s’engagea en France en 1792 et participa activement à la défense de Mayence, avant se s’illustrer en Vendée. À l’armée du Nord il se batit à Fleurus et, passé à l’armée de Sambre et Meuse, il fut vainqueur à Altenkirchen et reçut la capitulation de Francfort. En désaccord avec Jourdan, il démissionna puis reprit du service en Égypte, où il commanda l’armée après le départ de Bonaparte. Signataire de la convention d’El-Arich avec les Anglais, vainqueur des Turcs à Héliopolis, il allait parvenir à mettre un terme à la révolte de l’Egypte lorsqu’il fut assassiné.

Les restes de Kléber connurent bien des vicissitudes : inhumé en Egypte, on projeta de lui édifier, avec Desaix mort à Marengo, un tombeau monumental commun qui ne vit pas le jour. Rapatrié vers la métropole, son corps fut mis en quarantaine dans la chapelle du château d’If de Marseille où il demeura oublié... 18 ans ! En 1818, il fut rapporté à Strasbourg et reposa un temps dans la cathédrale, avant de rejoindre, 20 ans plus tard tout de même, l’ancienne place d’armes, renommée de son nom. En 1840, son tombeau fut surmonté d’une statue le représentant par Philippe Grass. Lors de l’occupation en 1940, les Allemands déboulonnèrent la statue et placèrent ses restes au cimetière militaire de Cronembourg. Il revint à sur sa place centrale en 1945. Dernières tribulations : la création, en 1967, d’un parking souterrain qui fut réalisé tout autour de son tombeau. Une plaque signale donc aujourd’hui sa présence insolite entre deux rangées de voitures ! Le cœur de Kléber se trouve quant à lui dans la crypte des Gouverneurs des Invalides.


Commentaires

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KLÉBER Jean-Baptiste (1753-1800)
mardi 4 octobre 2016 à 13h07 - par  Pincettes

Petit complément d’information, Kléber doit son séjour au Château d’If à une rancune tenace !
Abandonné à la tête de la garnison d’Egypte, il ne s’était pas privé de critiquer la campagne (« la plus grande bêtise du Directoire ») et de dresser un bilan de la situation et de la gestion administrative accablant pour Bonaparte.
Après sa mort, c’est sous prétexte d’une quarantaine sanitaire ordonnée par Bonaparte que sa dépouille est restée « oubliée » dans cette prison marseillaise, jusqu’à l’avènement de Louis XVIII.