VIVIEN Renée (Pauline Tarn : 1877-1909)
par
Riche héritière (ce qui l’a mit jusqu’à la fin de sa vie à l’abri du besoin), elle s’installa à Paris (elle était anglaise) à sa majorité : c’est là qu’elle fit la connaissance de Natalie Barney, laquelle venait de défrayer la chronique par sa liaison avec la courtisane du demi-monde, Liane de Pougy.
En 1901 fut publié son premier recueil de poèmes, Études et préludes. L’année suivante sort le second, Cendres et poussières, ainsi qu’un volume de prose poétique Brumes de Fjords. Les critiques la saluent comme "le grand poète de l’année." Jusqu’à sa mort précoce, elle fit alors paraître oeuvres en proses et poèmes. Fille spirituelle de Sappho de Lesbos, la poètesse et "mère" antique du lesbianisme, Renée Vivien fut la première poétesse françophone à exprimer ouvertement son amour physique pour les femmes. À l’instar de Natalie Barney, plus connue parce que plus mondaine, Renée Vivien a radicalement rejeté les valeurs machistes de son temps pour créer un univers exclusivement féminin, organiser des soirées littéraires et tenter de recréer un cénacle de poétesses à l’image de celui qu’aurait animé Sappho au VIe siècle avent Jésus-Christ.
Elle mourut d’une pneumonie compliquée par l’alcoolisme, la toxicomanie et l’anorexie. Depuis, Renée Vivien est devenue l’une des principales égéries du lesbianisme. Parce qu’elle aimait les violettes (en souvenir d’un amour platonique de jeunesse avec une jeune fille appelée ainsi), cette fleur et cette couleur sont aujourd’hui régulièrement associées aux lesbiennes. Sa tombe, une chapelle en surplomb, reçoit à l’évidence bien des visites : des objets et cartes y sont régulièrement déposés, une boite aux lettres portant son nom y fut même fixée sur la porte. Sa plaque épitaphe (avec l’un de ses poèmes) fut récemment refaite.
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