CHIRAC Jacques (1932-2019)

Montparnasse - 1ère division
mardi 15 octobre 2019
par  Philippe Landru


PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE


Précédé par François MITTERRAND


Suivi par Nicolas SARKOZY


Après des études à l’Institut d’études politiques de Paris et à l’École nationale d’administration (ENA), il rejoignit en 1962 le cabinet de Georges Pompidou, alors Premier ministre, comme chargé de mission. Député de la Corrèze au sein de la majorité de droite et secrétaire d’État à partir de 1967, il fut nommé Premier ministre par Valéry Giscard d’Estaing en 1974, notamment à la suite de l’appel des 43. Deux ans plus tard, entretenant de mauvaises relations avec celui-ci, il démissionna de Matignon et lança le Rassemblement pour la République (RPR). Il devient maire de Paris en 1977 et se présenta à l’élection présidentielle de 1981, où il participa à l’échec du président sortant.

Il exerça à nouveau la fonction de Premier ministre de 1986 à 1988, sous la présidence de François Mitterrand : il fut ainsi le premier chef du gouvernement d’une cohabitation sous la Ve République et, par la même occasion, la seule personnalité politique sous ce même régime ayant assumé par deux fois la charge de Premier ministre. Il fut battu au second tour de l’élection présidentielle de 1988 face au président sortant, puis prit la tête de l’opposition, bien que concurrencé par la suite par Édouard Balladur.
À l’issue de l’élection présidentielle de 1995, il fut élu chef de l’État. Le début de son septennat fut marqué par une réforme des retraites et de la Sécurité sociale qui fut massivement contestée et en partie abandonnée, et par la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans la déportation des Juifs au cours de l’Occupation. À la suite de la dissolution manquée de l’Assemblée nationale en 1997, il fut contraint à une cohabitation avec Lionel Jospin. Il dut alors faire face à des affaires judiciaires dans lesquelles il fut directement mis en cause.

Lors de l’élection présidentielle de 2002, il fut réélu au second tour avec 82,2 % des voix, bénéficiant d’un « front républicain » face au candidat du Front national, Jean-Marie Le Pen. Pendant son second mandat, après avoir lancé l’Union pour un mouvement populaire (UMP), il prit la tête de l’opposition internationale à la guerre d’Irak lancée par George W. Bush, et s’impliqua pour le « oui » dans le référendum de 2005 sur la Constitution européenne, qui se solda par la victoire du « non ». À la fin de sa présidence, confronté à une faible popularité ainsi qu’à une succession d’échecs électoraux et affaibli par un accident vasculaire cérébral en 2005, il renonça à briguer un troisième mandat.

Retiré de la vie politique, il siégea jusqu’en 2011 au Conseil constitutionnel, dont il était membre de droit en tant qu’ancien président de la République. Mis en cause dans de nombreuses affaires judiciaires pendant sa carrière, il bénéficia de son immunité présidentielle, mais resta après son départ de l’Élysée poursuivi dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, dans le cadre de laquelle il fut condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis en 2011, ce qui fit de lui le premier chef de l’État français à être condamné en justice.

Il repose au bord du rond-point central du cimetière auprès de sa fille Laurence.


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