Juste pour relever deux ou trois inexactitudes qui n’enlèvent rien à l’écrasante responsabiilité de Darnand.
Il aurait été sans doute pertinent de rappeler qu’avant l’armistice de 1940, Darnand s’est également illustré dans son corps-franc. Cela lui valut les honneurs de la "une" de Paris-Match. Notons également que ce même corps-franc donna un authentique résistant, le père Bruckberger qui témoigna lors du procès de Darnand et l’accompagna jusqu’au peloton d’exécution.
Autre inexactitude : à propos de la LVF. Il semble qu’il y ait une confusion avec la Légion des combattants (qui regroupait les anciens combattants) où Darnand exerça d’importantes responsabilités après son évasion. C’est de cette Légion (qui ne porta jamais l’uniforme allemand) qu’est né le Service d’ordre légionnaire (SOL) qui devint en 1943 la Milice. C’est seulement après la création de la Milice que Darnand prêta le serment SS, un serment qui devait mener la plupart des derniers miliciens (mais non Darnand) sur le front de l’Est. Du reste, avant de se tourner vers la SS, Darnand avait gardé des contacts avec l’Armée secrète du colonel Groussard. Dans ses "Mémoires de guerre", De Gaulle parle même d’une offre de service de Darnand à la France libre.
Enfin, dernière inexactitude : il n’existe pas d’ordre signé par Darnand pour l’"exécution" de Mandel, et pour cause. Ce sont certes des miliciens qui ont assassiné Mandel, mais il semble établi que Darnand ait été mis au courant a posteriori. C’est ce qui ressort d’un télégramme de Max Knipping (délégué général du Maintien de l’ordre en zone nord) dans lequel il est précisé que, si Darnand n’a pas accueilli la nouvelle avec mécontentement, il a considéré qu’il serait gêné dans ses rapport avec Laval. Ce dernier a en effet pris fort mal (c’est un euphémisme) l’assassinat de Mandel.
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