MILLAU (12) : cimetière

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Le Cimetière de l’Egalité connu aussi sous le nom de cimetière du Cayrel qui est son appellation d’origine s’étend sur six hectares en pente douce face à la Pouncho d’Agast et à proximité du Parc de la victoire. Il ouvrit ses portes en 1825 et résulte, comme c’est souvent le cas, de plusieurs agrandissements successifs.
Reconnue pendant plus d’un siècle comme « Capitale du cuir et de la ganterie », la ville de Millau reste réputée pour son activité de mégisserie (gants de cuir). Le cimetière, ouvert à la fin du XIXe siècle, témoigne de cette vocation artisanale et commerçante de la ville par les tombeaux cossues de certaines familles ayant assis leur position de notables grâce à la production et au négoce.
Curiosités
Le cimetière de Millau est une pente inclinée donnant, tel les gradins d’un amphithéâtre, sur le Puncho d’Agast, le plateau qui domine la ville et qui est un grand centre de deltaplane et de parapente.
Un motif de médaillon représentant un ange accroupi, typique du cimetière et présent sur de nombreuses tombes.
Globalement, l’austérité demeure et la statuaire est peu représentée dans ce cimetière. Quelques exceptions cependant, dont un poilu lançant une grenade, par Auguste Verdier.
La tombe de l’abbé Saurel (+1886), ornée d’un médaillon.
Les célébrités : les incontournables...
La grande célébrité de la ville reste la mezzosoprano lyrique Emma CALVÉ (Rosa Emma Calvet : 1858-1942). On a du mal à réaliser le succès qu’eut cette femme à son époque, un succès aussi considérable que celui d’une Callas à une époque où les moyens de diffusions n’étaient évidemment pas ceux d’aujourd’hui. Sa longue carrière - elle chanta de 1882 à 1926 - fut internationale (en particulier auprès du public américain qui la vénérait). On loua sa voix, d’une étendue rare avec de puissantes notes de poitrine et des aigus fabuleux. Elle créa des opéras de Massenet, mais son plus grand succès fut son interprétation de Carmen, qu’elle chanta plus de mille fois.
Réputée pour sa personnalité dynamique, ses prises de positions patriotes (elle triompha en entonnant la Marseillaise à New-York en 1916, devant 30 000 personnes), elle fut également une passionnée d’hindouisme et d’occultisme, fréquentant le cabaret du Chat Noir, à Paris, en compagnie de Mucha, de Papus, et de Camille Flammarion.
Elle mourut pourtant dans le dénuement. Son tombeau est surmonté d’un médaillon
d’où se détache sa tête en bronze. Devant, un petit bassin où est inscrit cette demande faite par la cantatrice : « Sur ma tombe un petit bassin où les oiseaux viendront boire et chanter ». Trois inscriptions apparaissent sur cette tombe :
- Sous tous les ciels j’ai chanté, qui était le titre de son autobiographie parue en 1940.
- Dieu juste, à toi je m’abandonne / Dieu bon, je suis à toi, pardonne, tiré de la scène 3 de l’acte 5 de Faust, dont elle interpréta le rôle de Marguerite.
- Une phrase en occitan : Que canto soun mal encanto (Qui chante son mal enchante).
De part et d’autre du monument, les ingénieux jardiniers de Millau entretiennent des buis reproduisant fidèlement deux clés de sol.
... mais aussi
Nicole CATALA (1936-2022) : conseillère de Paris de 1989 à 2008, députée de Paris de 1988 à 2002, elle fut de 1986 à 1988 secrétaire d’État chargée de la Formation professionnelle.
Le majoral félibrige Léopold Eugène CONSTANS (1845-1916), titulaire de la
Chaire des Langues Romanes à l’Académie d’Aix-Marseille, à qui l’on doit l’édition du Roman de Troie. Il repose sous un médaillon le représentant de profil.
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